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Dans les secrets du relais 4x100m

Vice-champion du monde et champion olympique en titre, le relais 4x100m masculin français a un statut à défendre à chaque course. A Barcelone, dimanche, il pourrait lancer l'équipe de France sur de bons rails. Avec 7 nageurs susceptibles d'y mener bataille, le staff tricolore ménage le suspense jusqu'à la veille de l'épreuve. Une façon de brouiller les cartes face aux autres prétendants que sont l'Australie, les Etats-Unis ou la Russie.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Fabien Gilot, Clément Lefert et Amaury Leveaux, champions olympiques à Londres avec Yannick Agnel sur le relais 4x100m

Chacun esquisse un petit sourire. Le début des épreuves de course de ces Mondiaux approche, le relais 4x100m nage libre aussi. Tous les nageurs français savent que la composition du relais est l'une des grosses interrogations de la presse. Et chacun y va de son petit mot pour dire des choses sans rien dévoiler. "On a bien avancé, notamment sur la composition du matin. Mais il y a plein de scénarios", avance Romain Barnier, l'entraîneur marseillais qui a également le casquette d'entraîneur en chef de l'équipe de France. Francis Luyce, le président de la Fédération française, sait, mais ne veut rien dire. Les nageurs également: "Je commencerai sûrement dès dimanche avec le 4x100m", glisse Jérémy Stravius, qui devrait donc nager une épreuve chaque jour. "Je suis très content de faire partie des 8. Mais on ne sait pas la composition finale, ni les places." Yannick Agnel, revenu des Etats-Unis la semaine dernière, raconte que "tout a coulé de source", mais refuse de porter la pancarte du "relais à battre", face aux résultats des Australiens et des Russes cette année. "On est à une place favorable", consent-il, ajoutant que le travail effectué ces derniers jours "était pas mal", le tout dit avec son grand sourire.

Frédérick Bousquet, l'un des grands frères du groupe, sait où il sera dimanche, et pour cause: "Je serai dans les tribunes, avec mon chrono. Il y a dix ans, j'avais fait 47"03. S'ils ne font pas mieux, c'est des tocards", lance-t-il en riant. Comme Fabien Gilot, lors des premiers Mondiaux à Barcelone en 2003, il faisait partie du relais 4x100m français, médaillé de bronze avec Julien Sicot et... Romain Barnier. "L'équipe qui a été décidée, qui sera alignée, est la bonne. Il n'y a pas d'équipe-type, c'est à chacun de communiquer sur ses ressentis." Son congénère, Fabien Gilot, se trouve, lui, dans la course pour ce relais. "On a une très grosse richesse. Et comme tous les ans, on aura un relais compétitif. Cela va se jouer dans un mouchoir. On a déjà réfléchi à différentes stratégies."

Chacun épie l'adversaire

Yannick Agnel, Fabien Gilot, Amaury Leveaux, Grégory Mallet, William Meynard, Jérémy Stravius et Florent Manaudou peuvent tous prétendre à une place. Mais laquelle ? "La composition sera donnée samedi vers 20h", tranche Lionel Horter, le Directeur technique national. Le mystère ressemble à un secret-défense. Et pour cause. "Celui qui part devant n'est pas forcément celui qui gagne", rappelle Romain Barnier. "Il est important de savoir où positionner nos points forts." Et c'est un petit jeu de dupe auquel se livrent toutes les équipes: "Les Américains ont laissé un observateur durant toute la matinée pour regarder ce qu'on faisait. Et nous on fait pareil", ajoute l'entraîneur en chef. "Notre seul but: que ce soit compliqué de savoir ce qu'on va faire", assène-t-il.

Et si les sprinteurs français accusent un certain retard sur leurs rivaux en terme chronométrique cette saison, il rappelle la leçon de 2012 que chacun connaît: "On peut ne pas être favori et gagner." Les 3'10"88 des Russes (record du monde en 3'08"24, USA) ne leur fait pas peur. Fabien Gilot, avec toute son expérience (double médaille olympique et quintuple médaille mondial en relais) conclut: "On pourra juger après les séries du matin. Mais il ne faut jamais nous enterrer." 

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