Gilot, après l'ombre la lumière ?
"Plus que jamais, je dois dur comme fer que je peux gagner cette finale mondiale." Fabien Gilot est un sprinteur, et si ce monde s'est pacifié depuis quelques années, sa confiance en lui-même est énorme. Son côté "gendre idéal", toujours disponible et souriant, masque très bien son ambition et son esprit de compétition. "A Shanghaï, je vise avant tout, même si personne ne misera un euro sur moi, le titre sur 100m nage libre", lance-t-il. "Désormais, je me sens capable de battre tout le monde. Aujourd'hui, je suis tellement ancré sur toutes ces croyances que je suis juste excité à l'idée de voir comment mon potentiel va me mener au titre. Oui, je suis impatient de flirter avec cette réussite."
Ceux qui ne le connaissent pourraient s'imaginer qu'il s'agit de prétention. Triple médaillé de bronze aux Mondiaux, vice-champion olympique et champion d'Europe en 2010 avec le relais 4x100m tricolore, il a toujours fait partie du collectif français plein d'ambitions, même si les projecteurs étaient plus souvent braqués sur les têtes d'affiche comme Alain Bernard, Frédérik Bousquet ou Amaury Leveaux. Rapide, très rapide même, il se voit offrir sa chance d'attirer toute la lumière à lui. A Shanghaï, c'est lui qui sera la tête d'affiche bleue de la catégorie reine, le 100m, pour faire tomber de son trône Cesar Cielo. "Après cinq années vraiment consacrées à bosser le 100m, après cinq années d'une progression linéaire et régulière, j'arrive enfin à maturité. Un, je crois en moi. Deux, je crois en tout le travail abattu depuis un lustre. Trois, plus que jamais, je crois dur comme fer que je peux gagner cette finale mondiale."
Cette confiance affichée et même revendiquée est assez nouvelle pour le Marseillais. Double champion de France du 100m, vice-champion du monde du 100m en petit bassin, et surtout médaillé d'argent sur 50m à l'Euro-2010, le nageur de 27 ans a bâti patiemment sa nage, sa confiance, son palmarès. A son rythme. "Les gens ne se rendent pas compte des centaines d'heures nécessaires pour peaufiner le placement d'une main, d'un bras, de la tête pour conjuguer la bonne énergie entre tous puis, surtout, pour la conserver de bout en bout", évoque-t-il. "Tous ces réglages sont énormes, fastidieux, laborieux, interminablement longs. Ensuite, intervient la stratégie de course puis vient la pression capable de redistribuer toutes ces cartes à la dernière seconde avant ou pendant la course. Bref, un sprinteur met du temps à se construire, fait un milliard d'erreurs avant d'être numéro un."
Sous la houlette de Romain Barnier, au Cercle des nageurs de Marseille, ce natif de Denain compte bien mener son mètre quatre-vingt-treize en première position à la touche, devant le maître du sprint, le Brésilien Cesar Cielo, autorisé par le Tribunal arbitral du sport (TAS) à participer aux Mondiaux malgré son contrôle antidopage positif. A Rome en 2009, Frédérik Bousquet et Alain Bernard s'étaient cassés les dents sur le Sud-Américain. Fabien Gilot et William Meynard, l'autre représentant tricolore sur 100m, feront-ils mieux ?
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