Henique, le barrage de l'espoir
Cela aurait pu être une cruelle désillusion. Médaillée de bronze à Shanghaï voici deux ans, Mélanie Henique aurait pu, pour un centième de seconde, s'arrêter dès les séries. Mais l'Allemande Alexandra Wenk, qui nageait dans la même série qu'elle, a réalisé exactement le même temps qu'elle, en 26"54. Et ce temps-là se situait au 16e rang de toutes les séries, soit le dernier offrant un ticket pour les demi-finales. Du coup, les deux nageuses devaient recourir, quelques minutes après, dans un barrage à quitte ou double.
Comme sa copine Marie Wattel, Mélanie Henique avait dû longuement patienter pour débuter ses Mondiaux. Et les secondes étaient longues jusqu'à ce que la dernière série soit finie, et le classement définitif. "Oh, pu..., barrage", lançait-elle spontanément devant les équipes de France Télévisions placées au bord du bassin. "Oh, la vache ! C'est horrible." Entre rires et déception, l'Amiénoise pouvait se prendre la tête dans les mains. "En plus, j'y ai pensé au barrage. Je n'aurais pas dû." Mais elle se relançait rapidement: "Allez, on va y aller, on va gagner."
A 8 centièmes de son record en barrage
Une heure après, Mélanie Henique était de nouveau sur le plot de départ, en plein milieu, avec à ses côtés l'Allemande Wenk. Et personne autour. Partie très rapidement, la coéquipière de Jérémy Stravius effectuait une superbe coulée pour sortir en tête, et accélérer pour ne jamais se faire une deuxième frayeur dans cette matinée. Elle finissait ainsi en 25"94, passant à 8 centièmes de son record de France réalisé voici deux ans à Shanghaï, et établissant le 4e meilleur chrono de la saison sur la distance. "Je pense avoir su gérer", analysait-elle avec le sourire. "25"9, je suis contente car cela faisait un moment que je n'étais pas passée sous les 26".
A 21 ans, Mélanie Henique a vécu une nouvelle expérience, riche en enseignements. Et qui se termine bien. Mais cela n'a pas été simple: "Je l'ai vécu pas très sereinement parce que c'était mon premier barrage. En fait, j'en avais fait un en Coupe du monde, et je l'avais perdu. Là, je me suis dit: 'Tu n'as pas le droit à l'erreur.Il faut que tu sois première.' Michel (Chrétien) me l'a dit, il a su trouver les mots, Diane (Buy Duyet, coordinatrice en équipe de France). Je les remercie." Cette qualification et ce temps lui donnent une confiance supplémentaire pour les demi-finales: "Place à la demie, et rendez-vous en finale je pense. C'est l'objectif. On y croit."
Vidéo: Henique a tout donné en barrage
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