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Lacourt et Stravius, dos à dos

53''09 pour Camille Lacourt, 52"76 pour Jérémy Stravius. Les deux nageurs ont impressionné en remportant leurs demi-finales respectives du 100 m dos. Le premier, champion d'Europe de la distance, confirme son talent. Le second, vice-champion d'Europe de la distance et déjà médaillé avec le relais 4x100 m libre, poursuit sa progression. Le doublé mondial n'est plus un rêve. "Ça va être une belle bagarre", sourit Lacourt.
Article rédigé par franceinfo
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Lacourt veut le titre

A 26 ans, le beau gosse de la natation française aurait pu se noyer dans les sollicitations médiatiques et commerciales. Pourtant, il a réussi "à garder, miraculeusement, les pieds sur terre". Premier nageur à battre un record d'Europe depuis la fin des combinaisons (52.11 sur 100 m dos), triple champion d'Europe 2010 sur 50 m dos, 100 m dos et 4x100 m quatre nages, détenteur des meilleurs performances mondiales sur 100 dos (52.44) et 50 dos (24.36), le nageur de Marseille a atteint la plénitude de ses moyens physiques. "Camille est né pour être dossiste. Son corps est taillé pour faire du dos: un torse en V, une laxité des bras permettant de mouliner comme personne, des jambes qui n'en finissent pas et le propulsent sur de longs appuis", souligne le manager du Cercle des nageurs de Marseille Romain Barnier..

Il ne manque que le titre mondial avant le grand objectif des Jeux Olympiques de Londres. "Maintenant, tous les bilans s'annulent. Il va falloir être bon pendant une semaine", a souligné Lacourt. "Je me sens plus à l'aise sur le 50 m, c'est là où j'arrive à nager vite le plus souvent possible. Le 100 m est une épreuve plus technique, c'est assez excitant aussi. Je préfère le 100 m mais le 50 m c'est là où je suis le plus à l'aise". Le Narbonnais licencié à Marseille peut exploiter sa coulée "sur quinze mètres sous l'eau", son point fort qui lance sa course en lui "filant des ailes". La reprise de nage après la coulée est un autre de ses points forts. "En fait, j'abats tous mes atouts sur cinquante mètres", dit-il. "J'aime cette reprise de nageur durant laquelle je me mue de gentil poisson en prédateur genre requin, excité par l'agressivité nécessaire pour résister à la concurrence."

Premières en série pour Stravius

"Ça fait un petit moment qu'il nage très vite en compétitions de préparation", souligne Lacourt. Lui, c'est Stravius, déjà vice-champion du monde avec le relais dimanche. "C'est une grosse satisfaction, on ne peut pas nous reprocher grand chose sur ce relais, on fait deux secondes de mieux qu'à Budapest (...). Je suis très, très content", a déclaré le deuxième relayeur français (47"78). "Cette médaille a une vraie saveur. C'est une grosse satisfaction." Une première médaille qui en appelle d'autres. Le nageur picard, basé à Amiens sous la houlette de Michel Chrétien, ne cesse de progresser depuis ses premiers championnats du monde à Rome en 2009 à 21 ans.

Pour la première fois de sa jeune carrière, il est passé sous les 53 secondes et se qualifie pour une finale individuelle mondiale. "J'ai pas l'air surpris parce que j'avais programmé de faire un temps comme ça dans cette compétition. J'arrive à le faire, tant mieux. J'ai gagné beaucoup en force cette année. J'ai pas encore un gabarit costaud" a-t-il expliqué. Stravius a réalisé le meilleur temps des demi-finales avec une grande facilité. Alors favori? "Je ne vais pas me mettre en tête d'être le favori, je ne l'ai jamais été. J'ai toujours été derrière Camille (Lacourt). Je ne veux pas me montrer maintenant. On espère revivre ce qu'on a fait à Budapest (Lacourt 1er, Stravius 2e). Ce serait le top du top". Ce serait un autre première pour la natation française.

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