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Mondiaux de natation 2017 - La France face à la gueule de bois

Moins d'un an après des Jeux Olympiques catastrophiques, l'équipe de France de natation course se présente devant des championnats du monde à Budapest sur la pointe des pieds. Ils ne seront que 9 à se présenter sur la plage à côté du Danube, alors qu'ils étaient 28 à Rio en 2016. Il semble très loin le temps où la France pointait au 3e rang des nations mondiales derrière les USA et la Chine. C'était pourtant qu'en 2012, aux JO de Londres.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

2016, l'année à oublier

Tout avait mal commencé, et tout s'est mal terminé. Dès les championnats de France, qualificatifs pour les JO, rien n'avait bien tourné dans le bassin français. Du faux classement du 200m nage libre masculin (Agnel classé 3e donc non qualifié alors qu'il avait visuellement pris la 2e place), au repêchage de nageurs qui n'avaient pas réalisé les minima fixés par la Fédération, ces championnats à Montpellier n'avaient pas été de tout repos. A l'arrivée, 28 nageurs avaient fait le voyage à Rio. Pour un résultat bien maigre: 2 médailles d'argent (Manaudou sur 50m nage libre, le relais 4x100m masculin). Et surtout, une impression de gâchis, de fin de cycle. Avec notamment l'élimination d'Agnel dès les séries du 200m, alors qu'il était tenant du titre, et l'annonce juste après de sa retraite. Bref, la natation française a coulé aux Jeux.

Un passé à assumer

Jamais la France n'a connu une telle période. Championnats d'Europe, du monde, JO, chaque rendez-vous était l'occasion de monter sur le podium, voire de glaner des titres. Dans le sillage de Laure Manaudou, les Alain Bernard, Frédérick Bousquet, Amaury Leveaux, Camille Muffat, Yannick Agnel, Florent Manaudou et autres Jérémy Stravius ont pris la vague pour truster les podiums de la plupart des compétitions internationales. Euro, Mondial, JO, chaque échéance rimait avec podium voire titre. Mais les temps ont changé. Des 10 médailles gagnés aux Mondiaux de Shanghaï en 2011, il ne reste plus rien. Ou presque. A Londres, aux JO-2012, la France avait fini 3e au classement des médailles, derrière les USA et la Chine. 

Un présent à construire

Président de la Fédération française depuis 1993, Francis Luyce a dû céder son siège en début d'année à Gilles Sezionale. C'est aussi le symbole de ce changement de génération, à tous les niveaux. A Budapest, Camille Lacourt a prolongé l'aventure pour défendre sa couronne sur 50m dos. Jérémy Stravius, après avoir pris du recul, a gagné de justesse son ticket pour le 50m dos et le 200m nage libre. Charlotte Bonnet, va doubler 100 et 200m nage libre. Mehdy Metella sera sur les deux 100 (NL et papillon). Mais ils ne font pas partie des favoris.  Jean-Lionel Rey, directeur natation course, a beau expliquer que "les toutes premières bases de cette nouvelle olympiade seront posées à Budapest", on peine à croire qu'il s'agira d'une fondation. Néanmoins, en n'emmenant que 9 athlètes, la FFN a remis l'exigence de Claude Fauquet au premier plan. C'est lui qui avait imposé des critères de qualification très élevés, et c'est sous le règne de ce Directeur technique national que la France a commencé à amasser les médailles.

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