Mondiaux de natation : "Quand je vois que je gagne, je pète un plomb", réagit Maxime Grousset, titré sur 100 m papillon
L'image est si forte en symbole. Elle en dit long, également, sur cette équipe de France. Léon Marchand se lève, exulte, et applaudit. Heureux comme s'il venait de remporter une quatrième breloque en or à Fukuoka, cette fois, la nouvelle star des bassins est debout pour célébrer son copain et coéquipier, Maxime Grousset. Sacré champion du monde sur 100 m papillon, samedi 29 juillet, le Néo-Calédonien a apporté une quatrième médaille d'or historique au clan tricolore, puisque jamais la France n'avait remporté quatre titres mondiaux individuels sur une seule et même édition. Mais avant d'être le fruit d'un travail collectif, c'est surtout un exploit individuel hors du commun.
>>> À LIRE AUSSI : Comment apprendre à nager correctement les quatre nages ?
Car le 100 m papillon, il y a à peine deux mois, Maxime Grousset ne connaissait pas. C'est en réalisant à Rennes, lors du dernier jour des championnats de France, la deuxième meilleure performance mondiale de l'année et le record de France (50''61) que tout a changé. Samedi soir, cette marque nationale a pris une nouvelle claque : 50''14 ! Largement suffisant pour sacrer le nageur de l'Insep, enfin libéré de cette pression de gagner, et heureux comme jamais au moment de livrer ses premiers mots, quelques minutes seulement après sa course.
Maxime, ce 100 m papillon était un coup d'essai à la base, mais quel coup de maître...
Maxime Grousset : Je suis vraiment trop content. [Il explose de joie] Ça y est ! Enfin la médaille d'or tant attendue ! Champion du monde, enfin, en individuel ! Ce n'est que du bonheur.
Pouvez-vous nous raconter cette course ?
Je me sentais super bien. Je suis parti, je savais que j'allais être devant. Mais je fais une touche pas terrible encore au virage après 50 mètres. Malgré ça, j'arrive à faire un gros retournement, une bonne deuxième coulée et derrière ça, je garde ma vitesse. Les cinq derniers mètres, c'est vraiment très dur. Je serre les fesses ! Parce que je les sens, les autres. Je vois qu'ils sont juste à côté, et qu'ils reviennent fort sur moi. À ce moment-là, je me suis vraiment dit : "Allez pousse ! Glisse ! Pousse ! Glisse !" Je ne pensais qu'à ça et me le répétais ! Et à la fin, je suis resté le plus tendu possible pour avoir le moins de résistance. Quand je vois la lumière du numéro 1 s'allumer et donc que je gagne, je pète un plomb ! [Rires]
À ce moment-là, justement, que ressentez-vous ?
Eh bien je pense à moi, j'ai juste kiffé ! Je pense aussi à tous ceux qui m'ont accompagné pour en arriver jusque-là. C'est mon premier titre en individuel, mais j'espère que ça ne sera pas le dernier. En tout cas, je vais faire en sorte que ça ne soit pas le cas...
S'engager et se lancer sur ce 100 m papillon était un gros pari, avez-vous eu des doutes ?
Non, je me sens bien sur cette course, donc au final je prends du plaisir. J'ai eu aucun doute. Je ne savais pas encore choisir entre le 50 et le 100, en papillon et en crawl. Mais quand j'ai fait mon choix [il a fait l'impasse sur le 50 m nage libre, disputé vendredi et samedi], je l'ai assumé pleinement et je savais ce qu'il fallait faire. Finalement, c'est un très gros temps.
"Et encore, je ne fais pas une course parfaite donc il y a encore des choses à améliorer et à mettre en place pour vraiment écraser la concurrence ! [Rires]"
Maxime Grousset, champion du monde sur 100 m papillonà Franceinfo: sport
À un an des Jeux de Paris 2024, cela vous donne une petite idée aussi...
Oui en effet. Une petite idée... Je vais peut-être l'ajouter à mon planning d'entraînement déjà ! [Rires] Car c'est vrai que j'ai pas beaucoup préparé cette course, même pas du tout. Mais je le sens bien, c'est assez naturel. Maintenant, j'espère bien réaliser mon plus grand rêve et gagner aux Jeux olympiques.
Vous sentez-vous enfin libéré d'avoir remporté cette médaille d'or ?
J'ai l'impression, en effet, que c'est une libération. C'est un truc dont j'ai toujours rêvé, là, je l'ai enfin donc je vais profiter du moment !
Propos recueillis en zone mixte
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.