Cet article date de plus de treize ans.

Stravius-Lacourt inséparables sur le toit du monde

En terminant ex-aecquo à la première place des Championnats du monde de Shanghaï sur 100m dos, Camille Lacourt et Jérémy Stravius sont devenus champions du monde, ce qu'aucun Français n'avait fait jusque-là. En Hongrie, à l'Euro l'an dernier, Lacourt avait été sacré juste devant Stravius. Leur histoire commune continue. Et la France rafle ses deux premières médailles d'or en course. Les Français devancent le Japonais Ryosuke Irie de 22 centièmes.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Ils ont touché ensemble. Même seconde, même dixième, même centième. Et les millièmes n'étant pas pris en compte par la Fédération internationale, l'histoire reste belle. Camille Lacourt et Jérémy Stravius ont été incapables de se départager. Les dirigeants de la natation française ne pensaient certainement pas à pareil final, même dans leur plus beaux rêves. Eux qui, comme leurs prédécesseurs, couraient après un premier sacre masculin mondial, en ont eu deux pour le prix d'un. Meilleurs temps des séries, les deux hommes se savaient capables de conquérir le monde. Avec leurs qualités respectives. Très performant dans ses coulées, l'Amiénois a logiquement pris les devants au départ puis au virage, pour passer à chaque fois devant le Marseillais très rapide. Et dans un dernier effort, les deux hommes ont touché au même moment, pour devenir champions du monde.

Sous les yeux d'Aaron Peirsol, ancien empereur de la discipline parti à la retraite en début d'année, ils sont restés groupés pour prendre la succession d'une légende, quintuple champion olympique et dix fois champion du monde en grand bassin. "Il a un très joli cycle de bras, très long. Il gère bien ses courses, il ne va pas jamais trop vite et peut s'appuyer sur une bonne vitesse naturelle", explique le néo-retraité au sujet de Lacourt. "La plupart des nageurs de 100m sprintent sur le premier 50 et essaient de tenir ensuite. Lui, non. Il n'est pas à fond sur le premier 50 et accélère sur le retour. En fait, Camille construit sa course davantage comme un coureur de 200m. Il est dur pour les autres de rivaliser avec lui sur le dernier 50. Camille a en effet un physique parfait pour le dos même s'il n'y a pas de règle", poursuit Aaron Peirsol. "Regardez (le Japonais) Irie, il est petit (1,77m) et ça ne l'empêche pas d'être performant. Mais c'est sûr que sa taille peut aider Camille."

A respectivement 23 ans et 26 ans, Jérémy Stravius et Camille Lacourt s'affirment pleinement comme des moteurs de la natation française. A un an jour pour jour de l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres, ils ont pris date, et se présentent comme des chances énormes de médailles olympiques. Ils succèdent ainsi aux Françaises Roxana Maracineanu (200m dos en 1998), Laure Manaudou (400m nage libre en 2005, 200m et 400m nage libre en 2007) et Solène Figues (200m nage libre en 2007), seules Françaises à avoir décroché l'or mondial jusque-là. Un an après avoir réalisé le doublé à l'Euro à Budapest, les deux nageurs continuent leur montée en puissance simultanée.

En 2009, ils découvraient les Championnats du monde. Petits nouveaux dans le club France fraichement orphelin de Laure Manaudou, Camille Lacourt et Jérémy Stravius faisaient partie de cette génération "biberon" appelée à découvrir le top niveau planétaire. La 5e place du premier sur 50m dos et la performance du second dans le relais 4x100m 4 nages avaient fait de ce voyage à Rome une réussite, pleine de promesses. Un an après, à Budapest, les promesses ont été tenues avec un doublé sur 100m dos à l'Euro, et un double titre du Marseillais à la clé (50m dos, 100m dos). Quelques mois plus tard, à Dubaï, en petit bassin, les Mondiaux confirmaient tout leur talent avec le bronze de l'Amiénois en relais 4x200m nage libre et l'argent sur 100m dos de Lacourt. Désormais, ils sont deux membres de la nouvelle vague tricolore, appelée à devenir les leaders de demain. Ils sont déjà ceux d'aujourd'hui. Christian Donzé, directeur technique national, avait annoncé que l'objectif de ces Mondiaux était de prendre au moins six médailles, et de décrocher un titre. Il en a désormais deux d'un coup.

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