ENTRETIEN. Laure Manaudou : "Florent, c’est un monstre"
Laure Manaudou n’avait pas suivi une compétition au bord du bassin depuis des années. Elle est venue à Rennes pour voir son frère cadet et à l’invitation de la Fédération française, elle va intervenir auprès de l’équipe de France avant les mondiaux de Fukuoka au Japon. Elle s’est confiée au micro de franceinfo.
franceinfo : Quand vous voyez votre frère sur le plot de départ, à quoi pensez-vous ?
Je me dis que tout ça est très loin pour moi (rires). Mais je n'ai pas trop de stress puisque de toute façon ça ne change rien de stresser. Je suis contente d'être là, de pouvoir le soutenir aussi. Je sais qu’il recherche un petit peu les regards de la famille et c'est important pour moi d'être là dans ces moments-là. C'est chouette de revenir ici 23 ans après. Je prends un coup de vieux. C'est un super moment et super journée.
Florent nous dit beaucoup qu’il est heureux en ce moment : heureux dans sa vie et dans la piscine. Est-ce que vous le ressentez aussi ?
Je le ressens. C'est vrai qu'on ne se voit pas souvent. Je suis allée le voir, il n’y a pas longtemps chez lui, ça ressoude un petit peu. Et puis ça reste mon petit frère. Donc je suis fière de lui.
Qu’est-ce que ça vous fait de voir qu’il est toujours là après toutes ces années ?
Je suis contente de le voir comme ça, de le voir heureux après cette longue carrière. Il a fait une petite parenthèse dans le handball et de voir qu'il est encore là, c'est admirable pour un nageur puisqu’il commence à être âgé. Et il y a les Jeux à Paris. Je pense que ça va être énorme. Et si, en plus, il ramène l’or, ce serait énorme. Je pense que la France attend ça. Ce serait une consécration.
"Chaque sportif rêve de faire les JO dans son pays. Moi, c'est un grand regret. S'il peut m'offrir ce petit cadeau, ça serait cool. Ça va être magique."
Laure Manaudouà franceinfo
Il faut le préciser : quatre médailles sur quatre jeux différents, très peu de sportifs peuvent le faire...
C'est un monstre. Au-delà de sa carrure, c'est le mental qu'il a pour rester là et ne pas flancher, même avec des moments difficiles. Ça m'impressionne toujours. Il s'entraîne très dur pour y arriver, donc je suis fière de lui.
Si vous êtes là, c'est parce que la fédération vous a demandé d'être avec les jeunes de l'équipe de France. Ce rôle de transmission vous plaît-il ?
C'est déjà important pour moi. J'ai été touchée qu’on me propose ça. C’est aussi notre devoir en tant qu'ancien sportif de partager. On a envie de les accompagner au mieux pour qu'ils perdurent le plus longtemps possible dans leur carrière. La carrière d'un nageur, c'est très court et c'est vrai que c'est semé d'embûches. Il faut faire attention. Donc si on peut les motiver, c'est avec grand plaisir, et même continuer à les suivre après.
Il y a un nageur qui impressionne, c’est Léon Marchand. Quel regard portez-vous sur lui et que pourriez-vous lui dire ?
Je ne connais pas sa vie. Il faut vraiment bien s'entourer et faire attention de ne pas s'éparpiller. Je pense qu'il a un bon entraîneur pour ça et qui le gère très bien. Il y aura beaucoup de pression l'année prochaine parce que forcément, les JO dans son pays, c'est impressionnant. Si les journalistes peuvent ne pas lui mettre trop de pression, ce serait cool. Mais il a la tête et la carrure pour ça. Je lui souhaite de réussir. En tout cas, c'est bien parti.
Il vous impressionne ?
De voir un nageur comme ça, avec un tel niveau à cet âge, c'est impressionnant. J'ai fait des équipes de France avec son père (rires). C'est chouette en tout cas de voir cette transmission-là avec la famille. Et j'espère qu'il va montrer l'exemple aussi aux petits jeunes qui arrivent derrière.
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