"Tout est chronométré à 5 minutes près !" : dans les coulisses du "marathon" de Léon Marchand lors des championnats de France de natation

Aux championnats de France à Chartres, Léon Marchand va tenter de se qualifier, ce mercredi 19 juin, sur 2 distances : 200m papillon et 200m brasse. Un programme qu’il espère tenir aux JO cet été. Cumuler autant de courses sur une seule journée nécessite une préparation très minutée.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
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Léon Marchand, lundi 17 juin, dans le bassin de Chartres lors de la finale du 400m 4 nages qu'il a remporté haut la main. (JEROME VAL / RADIOFRANCE)

Léon Marchand ne va pas chômer au 4ème jour des championnats de France. À son programme : les séries du 200m papillon à 10h11, celles de la brasse à 11h08. S’il se qualifie, ce qui ne fait pas beaucoup de doutes, il disputera les finales ce soir avec 47 minutes d’écart entre les deux.

Une journée aussi dense ne tolère aucune perte de temps. "Il y a une alternance d’entraînements et de récupération, notamment en nageant, raconte Denis Auguin, l’entraîneur en chef des équipes de France. Il y a les massages, il faut se nourrir au bon moment. Il y a beaucoup de choses à anticiper et à minuter. Tout est chronométré à 5 minutes près !"

"On est toujours inquiet"

De son lever jusqu’au retour à l’hôtel, Léon Marchand sera accompagné en permanence par un petit groupe qui ne va pas le lâcher d’une semelle. "Je serai là, mais on détache aussi un kiné, le médecin ne sera jamais loin, l’intendant Olivier Nicolas va gérer les chambres d’appel, sans compter le service d’optimisation de la performance et son entraîneur..., poursuit l’ancien coach du champion olympique du 100m nage libre en 2008 Alain Bernard. Il y a 5-6 personnes autour de lui sur ces journées-là", précise l'entraîneur.

Léon Marchand à l'entraînement à Chartres la veille du début des championnats de France où il ambitionne de se qualifier pour les JO sur quatre épreuves. (JEROME VAL / RADIOFRANCE)

Mais c'est sans compter sur tous les imprévus qui peuvent survenir sur une journée de compétition. "Tout peut arriver ! il peut y avoir un contrôle, un bus qui tombe en panne, des événements qui perturbent le déroulé de la journée, tempère Denis Auguin. On est toujours inquiet parce que ce sont des moments de tension dans le fait d’essayer que tout se passe le mieux possible."

Un programme intense

Mais c’est un passage obligé pour se préparer à ce qui l’attend sur ces 2 distances durant son été olympique dans la piscine de Paris la Défense Arena: les séries et les demi-finales du 200m papillon et 200m brasse le 30 juillet, les deux finales le 31 avec 1h32 d’intervalle. Au total : six courses en deux jours (sans compter les autres distances qu’il doit aussi nager durant les neuf jours de compétition).

Cette journée aux championnats de France est par conséquent une parfaite répétition pour Léon Marchand. "Le 200m papillon ne devrait pas poser de souci mais sur le 200m brasse, il faut voir comment je me vais me sentir mentalement et physiquement, sourit le quintuple champion du monde de 22 ans. Je pense qu’une heure entre les deux, c’est assez. J’ai fait des enchaînements beaucoup plus durs dans le circuit universitaire américain. Je vais pouvoir m’évaluer et quand je vais plonger au 200m brasse, on verra bien", rassure le champion.

Son entrée en matière, lundi, dans ces championnats du monde n’a pas été convaincante : lui-même pointait son manque de sensations après la finale du 400m 4 nages (où il s’est quand même qualifié pour les JO). 

"Il a cette capacité à se challenger et il sait que cette journée-là est importante. C’est un vrai défi pour lui et il n’y aura aucun doute sur son engagement."

Nicolas Castel, son entraîneur à Toulouse

à franceinfo

Preuve du défi que se lance le Français : le doublé papillon / brasse n’a jamais été réalisé aux JO dans l’histoire de la natation. Même la légende Michael Phelps, le sportif le plus médaillé, ne s’y était pas risqué.

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