Mondiaux de natation : le plongeon de haut vol, nouvelle discipline épatante
Après s'être élancé d'une plateforme perchée à 27 mètres de haut, soit l’équivalent d’un immeuble de huit étages, le plongeur termine sa chute vertigineuse dans l'eau à un vitesse de près de 90 kilomètres heures.
A la réception, trois scaphandriers sont présents pour s’assurer que tout va bien après l’impact. Le strasbourgeois Cyril Oumedjkane représentait la France dans cette compétition : "C'est impressionnant pour le grand public, c'est un peu du sport-spectacle. Je suis vraiment heureux que ça soit officialisé maintenant et qu'on ne nous traite plus de fous, mais de sportifs ! "
Invité de marque mercredi après-midi, le président du Tatarstan est venu découvrir la dernière manche de l’épreuve, sans doute la plus impressionnante de ces Mondiaux. Le plongeur fait des figures dans sa chute de quelques secondes. Comme dans les autres disciplines du plongeon, des juges attribuent des notes en fonction de la difficulté technique et de la réalisation du saut.
Bon filon pour les chasseurs d'images
Un sport très visuel, de belles images pour les photographes mais aussi pour les chaînes de télévision, qui diffusent les Mondiaux de natation. "C'est un sport extraordinairement télévisuel, qui ne souffre d'aucune uniformité " s'enthousiasme Nelson Montfort journaliste à France Télévisions. "Chaque saut est différent, parce que c'est varié ; ce sont des figures à chaque fois différe ntes."
Ce n’est pas un hasard si cette nouvelle discipline fait son entrée aux Mondiaux de natation. Le plongeon de haut vol était sport de démonstration en 2013 à Barcelone. Cette fois, la compétition est bien officielle et a donné lieu à un palmarès et à des médailles.
C'est le Britannique Gary Hunt qui décroche l’or, alors que chez les femmes, l'Américaine Rachel Simpson s’impose.
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— MySwimPro (@MySwimPro) August 5, 2015
Pour la Fédération internationale de natation, la FINA, il est important d'être à l’écoute des nouveautés et de grands medias diffuseurs. Car l’affaire est aussi un business, explique le Roumain Cornel Marculescu, directeur exécutif de la FINA : "Aujourd'hui, nous sommes dans un monde de business, et si tu n'essayes pas d'améliorer le produit que tu as, tu perds le rythme, l'intérêt des médias et des spectateurs ."
La Fédération s’est rapprochée pour le plongeon de haut vol d’un circuit qui existait déjà sous le parrainage d'une grande marque de boisson énergisante. Un circuit qui a ses stars, comme le Mexicain Jonathan Paredes Bernal ou le Colombien Orlando Duque, qui sont des idoles sur le circuit.
Une discipline qui appâte les marques
Des marques s'intéressent à cette discipline qui attire un public un peu différent de celui de la natation classique. L’ancien nageur Simon Dufour, ancien médaillé mondial, représente l'équipementier Aréna en France : "On a le plongeon classique en piscine qui est un peu moins 'glamour'. Là, tout d'un coup arrive cette discipline, c'est très impressionnant, grandiose, il y a des risques, et surtout on a affaire à un groupe de plongeurs très 'showman', ça change un peu des plongeurs beaucoup plus centrés sur la performance. Là ils sont plus orientés vers le spectacle ."
Et des fantaisies, il y en a eu lors de cette compétition. Comme ce plongeur tchèque de 28 ans, Michal Navratil, qui a plongé une cape de superman sur le dos !
Gary Hunt, lui, a fait le plaisir des téléspectateurs en embarquant dans son plongeon une caméra. Résultat vertigineux garanti...
Le plongeon de haut vol pourrait faire son apparition à Rio aux prochains Jeux olympiques comme discipline de démonstration. La décision devrait être prise rapidement.
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