Cet article date de plus d'un an.

Natation artistique : les Bleues veulent être synchro pour les Jeux de Paris

C’est l’une des étapes-clés sur la route des Jeux olympiques de Paris à l’été 2024 : la Coupe du monde de natation artistique fait une halte dans la piscine de Montpellier jusqu’au 7 mai. Au creux de la vague pendant quelques années, la France nourrit de grandes ambitions pour Paris 2024
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Cette étape à Montpellier est la première sortie de l'équipe de France qui y présente ses nouvelles chorégraphies (Radio France - Jérôme Val)

Ce n’est pas encore les JO mais cela commence à y ressembler. À moins de quinze mois de l’échéance olympique à Paris, toutes les compétitions prennent un tour particulier, notamment cette étape de Coupe du monde de natation artistique (l’ancienne natation synchronisée) dans la piscine Angelotti de Montpellier.

C’est la première sortie de la saison pour l’équipe de France qui avait séché le début de saison de coupe du monde. "Nous avons une nouvelle chorégraphie, un nouveau ballet pour l’équipe, s’enthousiasme Manon Disbeaux qui fait partie de l’équipe de France. Il est assez innovant, il est attendu et on a hâte de le montrer. Avec les Jeux à domicile, il faut marquer le coup, commencer fort et marquer les esprits. Il faut laisser une bonne impression pour la suite de la saison pour les juges ou les autres nations. Il faut frapper fort."

Le nouveau système de notation entré en vigueur cette saison oblige toutes les équipes à adapter leurs ballets (Radio France - Jérôme Val)

D’autant plus fort que les systèmes de notation ont complètement changé : ils donnent une place plus importante aux difficultés techniques. "C’est une révolution dans notre sport, détaille Julie Fabre, l’entraîneur en chef de l’équipe de France. En plus des juges, il y a désormais des contrôleurs, d’anciens athlètes ou entraîneurs qui ont été formés et qui doivent dire si la difficulté est réalisée ou pas. Et pour nous, c’est un crash-test."  

Une chorégraphie en hommage à Thomas Pesquet 

Dans ce nouveau système, les chorégraphies doivent s’adapter et sur ce plan-là, les Françaises ont déjà leur idée en tête pour les Jeux de Paris. "Notre souhait est de donner un clin d’œil à la France dans chacune de nos chorégraphies, révèle pour franceinfo Julie Fabre. Une de nos chorégraphies a émergé après la visite de Thomas Pesquet à l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). On veut lui rendre un petit hommage en travaillant sur l’effet sur le corps d’un voyage dans l’espace, en traitant du décollage, de l’apesanteur et du retour sur Terre. C’est important pour nous qu’il y ait quelque chose qui soit en lien avec notre pays."  

En panne de résultats pendant longtemps, ls Bleues ont de grandes ambitions pour les Jeux olympiques de Paris à l'été 2024 (Radio France - Jérôme Val)

Après la période dorée du début des années 2000, la France a longtemps été en panne de résultats. Les Bleues n’ont même pas été qualifiée pour l’épreuve par équipe aux JO de Tokyo il y a trois ans. Mais il y a un rebond prometteur, se félicite Virginie Dedieu, triple championne du monde et médaillée de bronze à Sydney en 2000. "Ce n’est pas nouveau de cette année, ça fait plusieurs années qu’elles sont fortes, se félicite celle qui avec Muriel Hermine symbolise cette discipline en France. Le fait d’avoir les Jeux à la maison permet de garder les filles. On sait que dans ce sport-là, il faut qu’on travaille ensemble de longue haleine. Techniquement, en puissance et en synchronisation, les Françaises ressortentJe suis très optimiste, encore plus avec le chamboulement des règles." 

La meilleure illustration, ce sont les derniers championnats d’Europe à Rome en 2022 où les Bleues se sont offert deux médailles de bronze.    

Virginie Dedieu, triple championne du monde dans les années 2000, est très optimiste pour l'équipe de France dans les prochains mois (Radio France - Jérôme Val)

Un renouveau d’autant plus durable que dans les catégories de jeune, la France fait partie des places fortes dans le monde. "On a une nouvelle génération qui chez les juniors ramène des médailles", explique Sylvie Neuville, cadre technique national à la fédération française de natation. "On a une vice-championne du monde junior, on a un champion du monde junior en solo et on a trusté les titres aux championnats d’Europe jeunes. On a des athlètes ultra-performants. Donc oui, on a des ambitions." 

Les quinze nageuses dans le groupe à Montpellier ne seront plus que douze à partir de septembre, pour préparer le rendez-vous d’une carrière.    

La natation artistique à 15 mois des JO de Paris : reportage de Jérôme Val

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.