NFL : Tom Brady légendaire, Buccaneers historiques, défense étouffante, énorme show... ce qu'il faut retenir du Super Bowl LV
• L'histoire s'écrit encore : une septième bague pour Brady !
En sports US, il existe deux règles quand la fin de saison approche : ne jamais sous-estimer le cœur d'un champion, et ne surtout jamais parier contre Tom Brady. A 43 ans, le quarterback a défié le temps, l'histoire du football américain pour s'affirmer un peu plus comme le plus grand. Le maître d'orchestre des Buccaneers a régné sur le Super Bowl LV dimanche 7 février, en habitué. Nommé MVP (meilleur joueur) de la rencontre, Brady a servi trois touchdowns sur un plateau dès la première période pour plier l'affaire.
Certains pensaient que l'ancien des New England Patriots ne gagnerait jamais plus en dehors de sa franchise historique. Mais arrivé à Tampa à l'intersaison 2020, Brady a une nouvelle fois fait taire ses détracteurs. Il a construit son succès en s'entourant de joueurs de confiance, faisant notamment sortir une autre légende des Patriots, Rob Gronkowski, de la retraite. Grand bien lui en a fait puisque "Gronk" a été à la réception de deux des touchdowns de Brady dimanche. Il s'agit du quatrième titre pour le duo, le septième pour un Brady au palmarès toujours plus immense. "Je suis si fier des gars, on avait confiance en nous, on savait qu'on gagnerait ce soir, n'est-ce pas ?, a-t-il réagi, trophée à la main. Je ne veux pas comparer cette victoire avec les autres, chaque titre est merveilleux."
Brady possède désormais plus de Super Bowls que n'importe quelle franchise de la NFL. Il devient également le premier joueur à remporter un titre sur trois décennies différentes, et le joueur le plus vieux à remporter le Vince-Lombardi Trophy. Ce n'est peut-être pas terminé, puisqu'il a émis le souhait de jouer jusqu'à ses 45 ans.
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• L'histoire du match : La défense de Tampa Bay a étouffé Kansas City et Patrick Mahomes
Brady n'a pas remporté seul le titre, loin de là. S'il a fait tourner l'attaque floridienne à merveille, la victoire de Tampa Bay est celle d'un collectif tout entier. La ligne défensive a notamment signé un véritable récital face au champion en titre, les Kansas City Chiefs et leur star Patrick Mahomes. Le successeur déjà désigné de Brady pour marcher dans ses pas avait réussi la saison passée à retourner une situation mal engagée lors du Super Bowl contre les San Francisco 49ers. Mais Mahomes a été littéralement pris à la gorge par la défense de Tampa. Jamais un quarterback n'avait autant pressé dans toute l'histoire du Super Bowl (29 reprises). Pendant ce temps, Tom Brady n'avait jamais été mis aussi peu en danger par la défense adverse lors d'une finale que ce dimanche. Les Chiefs n'ont pas inscrit le moindre touchdown, une rareté dans un Super Bowl. Et une première pour Patrick Mahomes dans toute sa carrière, universitaire comme professionnelle !
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• Gagner le Super Bowl à la maison, les Bucs à jamais les premiers
Malgré le coronavirus, un peu plus de 25 000 personnes ont pu assister au match dans le Raymond James Stadium. 25 000 privilégiés, puisque Tampa a vécu une première dans l'histoire de la NFL. Jamais une équipe qui accueillait le Super Bowl ne l'avait jusque-là remporté en 55 éditions. Ce public, constitué aux trois-quarts de personnel soignant de la région, a ainsi pu célébrer ce sacre pas comme les autres et profiter du show Tom Brady et des Buccaneers.
• Bruce Arians, l'autre grand bonhomme
Si Tom Brady est évidemment le premier homme à prendre la lumière, elle doit également revenir sur Bruce Arians. L'entraîneur des Tampa Bay Buccaneers est un homme à part dans le monde du football américain et de la NFL, une vie de cinéma. Longtemps dans l'ombre en tant qu'assistant ou coach universitaire (notamment chez les Kansas City Chiefs, son premier job en NFL), il n'a obtenu sa chance que tard dans sa carrière, sur un coup du destin. En 2012, Arians était devenu temporairement coach des Indianapolis Colts, en remplacement de Chuck Pagano, touché par une leucémie. Il était devenu alors le premier coach intérimaire à être élu entraîneur de l'année.
Passé par les Arizona Cardinals pour sa première expérience à plein temps, on lui découvre un cancer des reins en 2016, lui qui a déjà survécu à un cancer de la prostate et de la peau. Mais après une convalescence et une année en tant qu'analyste pour la chaîne CBS, Arians retrouve enfin les terrains à Tampa Bay en 2019. Coach sans compromis, adepte des prises de risque offensives, l'homme de 68 ans s'est vu offrir une Rolls Royce comme effectif cette saison, qu'il a mené au titre, le premier de sa carrière. Une consécration et un symbole fort dans l'Amérique actuelle, puisqu'Arians lutte depuis toujours contre les inégalités. Il avait notamment fait du recrutement d'assistants noirs et de femmes dans son staff une nécessité pour accepter de prendre le rôle d'entraîneur des Buccaneers.
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• Et pourtant, rien n'était dans le sens des Buccaneers cette saison
L'histoire entre Arians et les Bucs ressemble à un happy-end holywoodien. Pourtant, le mariage n'a pas toujours été évident. La saison passée, la franchise floridienne ne s'était même pas qualifiée pour les playoffs avec seulement sept victoires pour neuf défaites en saison régulière. L'arrivée de Brady et de nombreux joueurs lui ont offert une autre dimension et un statut d'outsider pour cette saison. Elle a toutefois dû démarrer sans présaison, annulée à cause de la Covid-19, pour travailler les automatismes. A la fin du mois de novembre, conclu sur un bilan de sept victoires pour cinq défaites dont trois en quatre semaines, la place de Tampa Bay en phase finale était loin d'être assurée.
Une fin de saison de meilleure facture a sauvé les espoirs de la franchise, qualifiée comme "wild-card", avec le cinquième bilan de la conférence NFC et un tour de playoffs en plus à jouer. Ils n'avaient plus remporté de match de phase finale depuis 2002. Mais les Buccaneers ont ainsi dû livrer un petit parcours du combattant pour accéder au Super Bowl, en s'imposant trois fois à l'extérieur. Sur la route vers le titre, Tom Brady a dû écarter deux de ses principaux rivaux, deux légendes du poste de quarterback : Drew Brees (New Orleans Saints) et Aaron Rodgers (Green Bay Packers). Mais ni les Saints, ni les Packers, les deux équipes en tête de la conférence en saison régulière, n'ont pu arrêter Tampa Bay sur le chemin du sacre.
• Concert de The Weeknd, poème d'Amanda Gorman, pubs XXL : c'est aussi ça le Super Bowl
Comme lors de tout Super Bowl qui se respecte, le show ne se déroule pas uniquement sur le terrain. A Tampa, l'artiste The Weeknd a assuré le spectacle pour le traditionnel concert de la mi-temps. L'interprète de Blinding Lights a offert une claque visuelle, entre labyrinthe en néons et troupe d'une centaine de danseurs. Le Canadien avait mis les moyens, le show étant estimé à sept millions de dollars.
Autre nouvelle star outre-Atlantique, Amanda Gorman a amené la poésie dans ce monde parfois brutal qu'est le football US. La jeune femme, qui avait déjà fait sensation lors de l'investiture de Joe Biden comme président des Etats-Unis en janvier, a énoncé un texte hommage au personnel éducatif et soignant avant le coup d'envoi.
Les autres attractions de la soirée se sont déroulés sur les écrans des foyers américains. Le Super Bowl est l'occasion pour les marques de se mettre en avant avec des publicités créées pour l'occasion. 2021 n'a pas dérogé à la règle, avec Bruce Springsteen appelant à l'union de la population pour le constructeur automobile Jeep. On a aussi vu le chanteur Shaggy jouer la troisième roue du carrosse dans le couple Ashton Kutcher – Mila Kunis, un Matthew McConaughey en deux dimensions (et un brin flippant) pour la promotion de gâteaux apéritifs, John Travolta faire un Tik Tok avec sa fille, ou encore le rappeur Drake devenir agent d'une célèbre compagnie d'assurance. Le show à l'américaine dans toute sa splendeur.
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