Superbowl : Un coup de bélier dans la légende ?
Ils sont ceux que l'on aime détester. Les New England Patriots ont remporté cinq Superbowl (2002, 2004, 2005, 2015, 2017) et disputé 3 autres finales (2008, 2012 et 2018) depuis le début du siècle. Ils sont une dynastie. Ils sont l'équipe de Tom Brady, un quarterback riche, célèbre et marié à un top model. Ils sont presque invincibles. Mais ils doivent bien tomber un jour. Philadelphie a réussi cet exploit en finale l'an passé, Los Angeles et une grande majorité d'Américains espèrent que les Béliers (Rams en V.O) vont les encorner une bonne fois pour toute. Mais la bête est revêche...
Tom Brady a 41 ans. Il est trop vieux. Julian Edelman et Rob Gronkovski, ses receveurs habituels, ne sont plus aussi forts qu'avant. Bill Bellichik, le coach, a perdu sa magie. Voilà ce que l'on a entendu tout au long de la saison régulière en NFL. L'équipe était devenue les Old England Patriots. Sauf qu'une saison relativement moyenne (11 victoires pour 5 défaites) a tout de même suffi à qualifier la formation de la Nouvelle Angleterre pour les play-offs. Et là, les choses sérieuses commencent vraiment pour Tom Brady et sa bande, comme si tout ce qui avait précédé n'était au final qu'un aimable échauffement.
En hiver, quand les terrains gèlent et que la respiration se coupe à cause du froid, la meute des Pats sort du bois, attirée par l'odeur du sang des matchs couperets. Ainsi, en finale de conférence face à Kansas City, les Patriots n'ont jamais semblé paniquer, en dépit de l'extraordinaire come-back des Chiefs dans les 3e et 4e quarts-temps. Tom Brady a retrouvé son instinct de tueur pour guider les siens vers la finale au cours d'un dernier drive d'anthologie. Un de plus dans la légende de "TB12".
Tom Brady n'a pas un canon vissé au bras comme Patrick Mahomes. Il n'a pas les jambes de feu de Russell Wilson. Ni même la précision dans les passes de Drew Brees. Il n'a pas non plus les capacités d'improvisation d'Aaron Rodgers. Mais voilà, Brady voit tout avant tout le monde. Une qualité que personne n'avait détectée au lycée où, hormis une belle gueule de Californien, il ne semblait pas avoir les qualités pour devenir un grand quarterback . Effectivement il n'est pas devenu un grand quarterback, il est devenu le plus grand. "The G.O.A.T". Dès qu'il reçoit le ballon, il scanne le terrain à la vitesse de la lumière et parvient à délivrer une passe aussi rapide que précise avant que la défense adverse n'ait eu le temps de fondre sur lui. Priver Brady de temps, voilà donc le défi proposé aux Los Angeles Rams.
Donald, la terreur des quarterbacks
La ligne defensive des Rams sait ce qui lui reste à faire. Emmenée par le terrifiant Aaron Donald, le plus gros plaqueur de quarterback de la Ligue, elle devra percer le rideau de joueurs qui protègent Brady afin que celui-ci ne joue pas dans un fauteuil et n'installe pas son implacable jeu de possession. Mais mettre la pression sur les jeux adverses ne suffira pas, il faudra aussi faire preuve d'audace et de créativité ballon en main. Ça c'est le job de Sean McVay, plus jeune coach à disputer un Superbowl et véritable ordinateur en sneakers. Ce génie tactique dispose de quelques pièces majeures pour mettre en échec le maître Bellichick : un coureur fou (Todd Gurley, 2e au nombre de yards à la course cette saison), une cavalerie de receveurs et un jeune roi en puissance, Jared Goff.
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Ce dernier n'avait que 7 ans quand Tom Brady a soulevé pour la première fois le trophée Vince Lombardi, récompensant le vainqueur du Super Bowl. Dix sept années plus tard, il fait face au monstre. Et il ne semble même pas impressionné. Comme Joe Montana, autre QB mythique, Jared Goff porte le numéro 16. Et comme "Joe Cool" il paraît totalement imperméable à la pression. Tant mieux pour lui car de sa faculté à gérer l’événement dépend une grande partie de ce match. En cas de succès, il deviendrait certainement l'un des héros de l'équipe qui a quitté St Louis (Missouri) pour revenir à Los Angeles en 2017. Jusqu'ici les Rams ont disputé quatre finales et n'en ont remporté qu'une seule bague de champion, à l'issue de la saison 1998-99. Une simple décoration par rapport aux cinq bijoux qui ornent les phalanges de Tom Brady.
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