Non, les Bleus ne sont pas encore champions du monde !
Après le 2-0 contre le pays de Galles, il restait à confirmer la valeur de ces Bleus face à un adversaire de renom. C’est désormais chose faite face à l’Allemagne, avec un match nul 2-2 obtenu à Cologne sur les terres des champions du monde en titre. "Nous avons montré qu'il faudra compter sur nous au Mondial, et l'Allemagne l'a vu aussi", affirmait Blaise Matuidi. Mais si les Bleus ne sont vraiment pas passés loin d’une belle victoire (égalisation allemande dans le temps additionnel), il leur reste encore quelques points à peaufiner.
"Sur la bonne route"
Pays latin oblige, les supporteurs français voient déjà leur équipe brandir le trophée mondial en juin prochain. Seule certitude à ce jour, l’Italie ne pourra pas le faire… Alors non, les Bleus ne sont pas encore champions du monde et Didier Deschamps rappelle à qui veut bien l’entendre que les jeux sont loin d’être faits. "On est sur la bonne route, c'est un très bon match de préparation pour nous en attendant le printemps", a sobrement indiqué "DD" après avoir vu ses protégés bousculer la Mannschaft.
Bousculée, mais l’expérimentée formation allemande n’a pas été battue. C’est l’un des principaux enseignements qu’il faut tirer de ce dernier match. Rester vigilant jusqu’au coup de sifflet final. Seule l’expérience des grandes joutes internationales peut vous apporter cet atout majeur, sans lequel il est bien difficile de triompher. Avec sept joueurs de 24 ans et moins mardi soir, la France profite à la fois de la fougue –et la vitesse- de ses jeunes talents, mais aussi de ses "erreurs de jeunesse". "Nous avons une équipe de qualité, très jeune encore. Nous pouvons progresser dans tous les domaines", résumait d'ailleurs Samuel Umtiti.
Le syndrome de 2002 guette les Bleus
Il ne faudrait donc pas non plus se voir trop beau. Le 'syndrome de 2002' guette toujours ces Bleus pétris de talent. Oui, le Mondial 2002. Rappelez-vous ! Champions du monde et d’Europe en titre, vainqueur de la Coupe des confédérations, l’équipe composée notamment de Zidane, Henry, Vieira, Desailly ou encore Lizarazu (mais sans Deschamps, retraité), était sans doute trop convaincue de sa supériorité. Archi-favoris, comptant dans leurs rangs le meilleur joueur du monde et les meilleurs attaquants d’Europe, les hommes de Roger Lemerre étaient finalement sortis dès la phase de groupes…
Même si de l’aveu même de Joachim Löw "il y a un vrai réservoir" de talents pour l’équipe de France, cette dernière reste limitée dans certains secteurs. Que ce soit en attaque, au milieu ou dans les cages, il y a en effet du joli monde. Mais derrière, des incertitudes demeurent. Longtemps considérés comme des atouts des Bleus, les défenseurs latéraux n’apportent aujourd’hui pas toutes les garanties du très haut niveau et le sélectionneur est loin d'avoir établi une hiérarchie. "La hiérarchie la plus importante sera la liste, rappelle-t-il. Elle est évolutive, pas figée, ça peut se jouer à peu de choses, par rapport à ce que font les joueurs en club et avec nous."
Encore du pain sur la planche
A gauche, Deschamps n’a pas encore trouvé la solution idoine et la grave blessure de Benjamin Mendy n’arrange rien. Lucas Digne qui est rarement titulaire avec le Barça et Layvin Kurzawa irrégulier avec le PSG, restent toujours en concurrence. Le problème se pose sans doute encore un peu plus à droite. Djibril Sidibé blessé, Christophe Jallet est donc le choix N.1 même s’il reste perfectible dans ses replacements défensifs. Intéressant lors de ses entrées en jeu, Benjamin Pavard doit encore confirmer… Deschamps qui devra inévitablement composer avec les formes du moment, les éventuelles blessures et les très (ou trop) nombreuses options tactiques a donc encore du pain sur la planche !
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