Nouveau scandale dans le monde du tennis
Il est également soupçonné d'avoir entre 2001 et 2005 agressé sexuellement et violé deux autres adolescentes de 17 ans à plusieurs reprises, notamment à Paris, dans les Hauts-de-Seine et le Val d'Oise. "Les trois victimes ont gardé le silence pendant des années car elles se sentaient sous son emprise", a relevé le parquet de Nanterre. En février, l'une d'elles dépose finalement plainte et, en mars, une information judiciaire est ouverte par le parquet de Nanterre qui confie l'enquête à la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris. Deux autres jeunes filles se manifestent, relatant des faits similaires.
Le 5 mai, des policiers viennent arrêter l'homme sur son lieu de travail, le Levallois Sporting Club (LSC) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et le placent en garde à vue. "Il reconnaît avoir eu des relations sexuelles complètes dans certains cas, des fellations et des masturbations dans d'autres", selon une source policière. "Il assure ne pas avoir eu conscience à l'époque du caractère contraint des rapports et dit se rendre compte aujourd'hui que ce n'était 'pas normal'", a-t-elle ajouté. Du côté du parquet de Nanterre, on souligne qu'il n'y a à ce jour "aucun élément pour dire qu'il y a d'autres victimes que les trois adolescentes. Tout le travail de l'instruction sera de déterminer l'ampleur des faits qui lui sont reprochés". Andrew Geddes a été incarcéré jusqu'au 12 mai, date où la justice statuera sur son éventuel placement en détention provisoire.
"Il a porté des coups"
Les agressions se seraient déroulées notamment à Paris, à La Baule (Loire-Atlantique), dans les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise, tantôt au domicile de l'entraîneur, dans sa voiture, dans les locaux du club de Sarcelles où il a travaillé entre 1998 et 2007, tantôt lors de déplacements pour des matchs et des tournois. "Ma cliente le voyait très souvent et assure qu'il y a eu de nombreux faits de ce type à son encontre", selon l'un des avocats des victimes. "Il ne conteste pas les relations sexuelles, mais assure qu'elles étaient consentantes. Il a reconnu toutefois un viol dans un cas particulier", a relevé Robert Gelli, le procureur de la République. L'homme reconnaît également avoir exercé des violences physiques et psychologiques sur les adolescentes. "Il a porté des coups, a filmé l'une d'entre elles en train de lui faire une fellation et a menacé la jeune fille de diffuser la vidéo", a détaillé le procureur qui évoque un homme d'une certaine "perversité, qui use de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles. Les jeunes filles étaient sous la coupe de quelqu'un qui pouvait faire aboutir leurs espérances professionnelles",
Une autre affaire après celle de Régis de Camaret
L'ancien joueur Henri Leconte, président de la section de tennis du LSC, a annoncé que l'homme avait été "immédiatement mis à pied". "Chez nous, il entraînait des adultes, des joueurs confirmés, et n'était pas en contact avec des enfants", a précisé l'ex-champion qui s'est dit "choqué et effondré en tant que père et président de club". La mairie de Levallois-Perret a précisé qu'il travaillait à Sarcelles au moment des faits qui lui sont reprochés. "Il est arrivé chez nous en 2008 et a intégré notre club avec son épouse. Il n'y a jamais eu la moindre plainte contre lui", a souligné Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret. En attendant, plusieurs joueurs et dirigeants du club de Levallois ont été entendus par les policiers.
Le monde du tennis a déjà été secoué par une affaire similaire. En février, l'ancien entraîneur vedette, Régis de Camaret, a été condamné en appel à dix ans de prison pour les viols aggravés de deux anciennes élèves mineures. Lors de ce procès, vingt-six autres anciennes joueuses, dont la championne Isabelle Demongeot, étaient venues témoigner d'agressions sexuelles et de viols commis par l'entraîneur. Des témoignages sur des faits prescrits, qui n'avaient donc pas pu être jugés. A la Fédération française, Gilbert Ysern, directeur général de la FFT, dans un communiqué, assure que "les premières pensées vont aux victimes à qui nous exprimons notre plus vive compassion. Nous tenons aussi à les féliciter pour leur courage et à les remercier quand on sait combien la libération de la parole est importante".
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