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Nyanga presque comme un Bleu

Cinq ans sans Marseillaise, sans ce parfum enivrant du maillot bleu. Cinq ans, presque une éternité. Heureusement, Yannick Nyanga n'a eu besoin d'attendre que le coq ait des dents pour revenir en équipe de France. Appelé pour les tests de novembre, le Toulousain savoure ce retour en grâce. Le chemin a été long mais Nyanga assure qu'il n'est jamais terminé.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Fini le crève-cœur des matches devant la télé. Samedi, Yannick Nyanga sera un acteur majeur de France – Australie. Absent du XV de France depuis le match pour la 3e place du Mondial-2007 perdu (34-10) contre l'Argentine, le 3e ligne aile aura la lourde charge de remplacer le capitaine Thierry Dusautoir, blessé et forfait pour les matches de novembre. Depuis sa dernière Marseillaise, un sélectionneur est passé et des cadres sont partis. Beaucoup de choses ont changé sauf "la magie de ce maillot" et "l'attaché de presse Lionel Rossigneux". "Cinq ans ça fait longtemps. C'est un peu un deuxième départ", avoue le Toulousain. "C'est beaucoup de travail et beaucoup de sueur pour en arriver là aujourd'hui. Parfois, je n'étais pas très loin, j'ai été appelé dans un groupe élargi sans être pris ensuite sur la feuille de match. C'est chose faite et c'est énormément de joie, partagée avec ma famille et mes proches".

Le travail comme refuge

Pour aider la pilule à passer durant ce quinquennat, Nyanga n'a pas été chercher très loin. L'engagement et le travail sans arrière pensée pour le Stade Toulousain était le meilleur remède à la déception. "Je me suis vraiment mis dans ma bulle. Je me suis dit qu'il y a des choses que je contrôle et d'autres que je ne contrôle pas. Il fallait être irréprochable sur ce que je contrôle, c'est à dire mon attitude tous les jours à l'entraînement, avec mes coéquipiers en club, pendant les matches. C'est vrai que parfois on espère, que parfois j'ai pu être déçu, mais en jouant dans un club comme le Stade Toulousain, il y a tellement d'échéances, tellement de compétition à l'intérieur de l'équipe qu'on se raccroche à ça, on baisse la tête et on pédale. Aujourd'hui, c'est un peu la validation de tous les efforts mais ce n'est pas une fin en soi."

"Plus vite, plus fort, plus longtemps"

Rien n'est jamais acquis et Nyanga le sait trop bien. "Il ne faut pas passer à côté", ajoute le 3e ligne au sujet du test face aux Wallabies. Pour lui et pour les Bleus. Heureusement, le Toulousain n'est plus un novice. L'exigence internationale n'est plus un secret. "J'ai de la mémoire. Je sais ce que j'ai mis pour en arriver là et ce que j'ai mis quand j'ai pu jouer l'équipe de France, indique-t-il. C'est simplement la même chose qu'en club mais en plus vite, en plus fort, en plus longtemps." Titulaire ou remplaçant, Nyanga aura son mot à dire au Stade de France. "Quoi qu'il arrive, j'aurai ma part à jouer sur ce match et elle sera grosse, avance-t-il. Tout se décide à l'heure de jeu dans le rugby international. Quand tu es remplaçant, tu as aussi quelque chose à faire. Pour cela, il faut bien se préparer physiquement et psychologiquement."

Bru le guide

Loin de débarquer en sélection, Nyanga a déjà ses repères. Marcoussis n'a rien de secret pour l'homme aux 25 capes et ses potes sont là. Très proche du talonneur Dimitri Szarzewski et de son coéquipier Frédéric Michalak, le 3e ligne retrouve également son ancien entraîneur des avants à Toulouse, Yannick Bru. Le spécialiste des lancements de jeu chez les Bleus est un guide pour Nyanga le perfectionniste. "Ça aide car sa philosophie n'a pas changé, explique-t-il. Le rugby international a d'autres attentes que celui de club mais fondamentalement, son idée du rugby est la même que quand il était à Toulouse, donc ça facilite pas mal. C'est moins difficile d'apprendre les schémas de jeu car il n'y a pas de différence entre le Bru de Toulouse et celui-là, c'est le contexte qui est différent." Ce contexte, c'est tout simplement l'Australie, 2e nation de l'ovalie. Pour son retour, Nyanga est gâté !

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