"On a coché des cases mais ce n'est pas satisfaisant" : 30 minutes de sport par jour à l'école primaire, une promesse au bilan mitigé

Depuis la rentrée scolaire 2022, 30 minutes d'activité physique quotidienne sont obligatoires dans les écoles élémentaires.
Article rédigé par franceinfo
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Une pratique sportive qutodienne à l'école est un objectif lancé par le gouvernement en vue des Jeux olympiques. (photo d'illustration) (HERVE KIELWASSER / MAXPPP)

"On a mis les 30 minutes de sport obligatoire pour tout le primaire", assure Emmanuel Macron dans une vidéo publiée sur X, lundi 8 janvier, à 200 jours du lancement des Jeux olympiques de Paris 2024. Dans cette vidéo, le président de la République, gants de boxe sur l'épaule, appelle également tous les Français à "faire au moins 30 minutes de sport par jour", à l'instar des écoliers. Cette mesure de 30 minutes d'activité physique quotidienne dans les écoles primaires, annoncée par le chef de l'État en juin 2022, est-elle devenue une habitude pour les élèves ? D'après les chiffres fournis par le gouvernement, la mesure a eu du mal à se mettre en place.

En septembre dernier, selon la ministre des Sports, 85% des écoles primaires appliquaient ces 30 minutes de sport obligatoire. Mais cette statistique cache des réalités bien disparates, selon Guillaume Dietsch, professeur agrégé d'éducation physique et auteur d'Une histoire politique de l'EPS. "Là, on est sur un dispositif qui n'est pas une discipline scolaire obligatoire. On n'est pas sur de l'éducation physique et sportive, donc c'est très différent je dirais, en fonction des lieux, mais aussi en fonction des formations des professeurs des écoles", analyse-t-il.

Du "gigotage" plus que du sport

Car aujourd'hui, les enseignants du premier degré ont une formation extrêmement réduite en éducation physique et sportive. Logiquement, ils s'investissent donc moins dans la matière et encore moins quand ils manquent de moyens, regrette Benoît Hubert, du Snep-FSU, le Syndicat national de l'éducation physique, lui-même professeur d'EPS dans les Ardennes. "Dans la ruralité dans laquelle je suis par exemple, les écoles bénéficient tout juste d'une petite cour intérieure en macadam... Donc on a appelé ça du 'gigotage', parce que finalement on se déporte sur la classe, on reste dans la classe et on fait quelques mouvements, raconte-t-il. Et voilà, on a fait les 30 minutes, on a coché des cases mais ce n'est pas satisfaisant."

Les syndicats continuent de prôner à la place un renforcement de l'EPS à l'école. Car en comptant les trajets et les vestiaires, les trois heures de sport hebdomadaires officielles sont très rarement trois heures effectives.

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