Organisé dans douze pays différents, l'Euro 2021 est-il encore réellement viable avec la pandémie ?
En lançant une formule inédite et novatrice en septembre 2014, l’UEFA ne se doutait évidemment pas de l’état du monde près de sept ans plus tard. Ainsi, à moins de 100 jours du lancement de l’Euro 2021, organisé pour la première fois de l’histoire dans douze pays différents, la Covid-19 est passée par là et pourrait remettre en cause l’événement. Les transferts de personnes entre pays sont parfois limités et les événements sportifs récents laissent à penser que rien n’est joué. Le Royaume-Uni est notamment au cœur du problème. Londres doit recevoir les demi-finales et finale de l’Euro mais après l’apparition d’un variant "britannique", de nombreux pays ont fermé leurs frontières avec l'île, obligeant certaines rencontres de Ligue des champions à se délocaliser à l’étranger. De plus, l’épisode récent du Covidgate de l’équipe de France de rugby engagée dans le Tournoi des Six nations prouve qu'aucune compétition n'est à l’abri.
"Je pense que les stades seront quasiment pleins"
Mais du côté de l’UEFA, aucune raison de s’affoler. Ce que confirme l’épidémiologiste et médecin de santé publique, le Dr Martin Blachier. "Si l’événement avait même lieu demain, je pense que ce serait tenable, affirme-t-il. Parce qu’on n’aurait pas de public dans les tribunes et les joueurs seraient constamment testés." Si l’avis est plutôt positif et qu’il est difficile de prédire l’état de la situation sanitaire au 11 juin, date d’ouverture de la compétition, Martin Blachier va même plus loin : "On peut même imaginer mettre des gens dans les stades. Je pense qu’ils seront quasiment pleins". A ce jour, l'instance européenne envisage quatre scenarii : "100% de spectateurs dans le stade, 50 à 100%, 20 à 30% ou le huis clos."
Si Daniel Koch, le conseiller sanitaire de l’UEFA, a indiqué mardi 2 mars qu’aucune décision ne serait prise concernant la présence ou non de spectateurs dans les tribunes avant fin avril, plusieurs arguments plaident en la faveur d’un retour des supporteurs et d’une compétition viable. "La vaccination aura avancé, la population vulnérable aura été vaccinée donc les hôpitaux seront beaucoup moins saturés", avance Martin Blachier, qui précise que "l’Europe est relativement en phase sur la vaccination". La Commission européenne a justement annoncé en début de semaine qu’elle présenterait un passeport vaccinal dans le courant du mois de mars. Certes, les douze villes hôtes ne sont pas toutes membres de l’Union européenne puisque Saint-Pétersbourg (Russie), Londres, Glasgow (Royaume-Uni) et Bakou (Azerbaïdjan) n’en font pas partie mais cela reste un bon début.
De plus, le passeport vaccinal indiquera également si une personne est immunisée par la maladie ou si elle a obtenu un test négatif. Pour cela, les auto-tests pourraient être la solution. Déjà utilisés en Autriche et bientôt en Allemagne, ils permettent aux citoyens de se tester eux-mêmes et d’obtenir le résultat en moins de 24 heures. "On prouvera notamment via les téléphones portable qu’on a été testé négatif", explique Martin Blachier.
Les joueurs tous vaccinés ?
Enfin, la dernière problématique, et pas des moindres, concerne les joueurs eux-mêmes, premiers concernés par la compétition. "On peut penser qu’ils seront tous vaccinés et testés", croit l’épidémiologiste. En tout cas, une bulle sanitaire devrait et pourrait être la solution pour les joueurs même si sa mobilité entre les différents pays hôtes rend la logistique particulièrement complexe.
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