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Oscar Pistorius attend le verdict

Oscar Pistorius ira-t-il en prison ? Reconnu non coupable de meurtre mais seulement coupable d'homicide involontaire pour avoir abattu sa petite amie en 2013, il revient lundi au tribunal où sa défense va tenter d'arracher la peine la plus légère possible. L'ex-champion paralympique devrait être fixé sur la nature de sa peine d'ici jeudi.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'athlète sud-africain Oscar Pistorius

Oscar Pistorius va être enfin fixé sur son sort. Reconnu coupable d'homicide involontaire pour avoir abattu sa petite amie en 2013, l'ex-star du handisport mondial est de retour lundi au tribunal pour connaître la nature de sa peine. Tout au long de la semaine, des témoins, à commencer par ceux de la défense, se succèdent à nouveau à la barre pendant plusieurs jours pour tenter de peser sur la décision du juge, Mme Thokozile Masipa, chargée de rendre la sentence prévué d'ici jeudi. Elle pourrait mettre sa décision en délibéré et ne pas se prononcer immédiatement. Incarcération, prison avec sursis, arrêts domiciliaires, simple amende: toute la gamme des sanctions est envisageable, et Pistorius a peut-être une chance de ne pas être emprisonné du tout. Le code pénal sud-africain ne prévoit aucune peine automatique pour homicide involontaire. Selon la jurisprudence, d'autres facteurs pourraient interférer: les remords exprimés par l'athlète âgé de 27 ans, son casier judiciaire vierge, la nécessité ou non de le maintenir derrière des barreaux pour protéger d'autres vies humaines. La juge pourrait aussi entendre la famille de Reeva Steenkamp, la jeune mannequin tuée par Pistorius, si elle vient témoigner, comme c'est la pratique avant la sentence en Afrique du Sud. Interrogé sur ce point par l'AFP, le parquet n'a pas souhaité confirmer ni démentir.

Imprudence

Dans un verdict choc rendu le 12 septembre qui a surpris une partie du monde judiciaire sud-africain et profondément meurtri les Steenkamp, la juge Masipa a conclu que Pistorius n'était pas coupable de meurtre mais d'imprudence. Le jeune homme encourait la perpétuité. Double amputé et équipé de prothèses pour courir, il a toujours affirmé avoir ouvert le feu par erreur sur la porte fermée des WC pour neutraliser ce qu'il croyait être un cambrioleur, après un bruit suspect. Le parquet pourrait faire appel mais dans l'immédiat, la juge a considéré qu'il n'avait pas apporté durant le procès, retransmis de bout en bout à la télévision, la démonstration que le sportif avait une intention homicide. Bien qu'elle l'ait trouvé peu sincère et incohérent à la barre - elle lui a reproché de calibrer ses réponses pour sauver sa tête -, elle lui a laissé le bénéfice du doute.Motif de gloire nationale pendant des années en Afrique en Sud, alliant le glamour d'un sourire de play-boy à une réussite sportive hors norme, le nom d'Oscar Pistorius est désormais associé aux travers du système pénal de son pays. Personne ne conteste que la juge ait eu raison d'écarter la préméditation. Et personne n'a trouvé à redire quand elle a refusé de conclure à une dispute de couple sur la base de vieux textos, ou du témoignage de voisins réveillés dans la nuit par des cris et des coups de feu mais n'ayant rien vu. Beaucoup refusent néanmoins d'admettre que Pistorius n'ait pas mesuré les conséquences de son geste et la possibilité de tuer, sinon Reeva, du moins le cambrioleur qu'il croyait affronter, en tirant quatre fois à balles expansives.

Clémence

La controverse a enflé la semaine dernière lorsqu'un autre magistrat a requalifié en homicide involontaire un accident de voiture qui avait causé la mort de quatre enfants à Soweto. Le coupable, un chanteur connu, avait été condamné pour meurtre en première instance parce qu'il avait pris le volant sous l'emprise de drogue. "L'impression que ça donne, c'est qu'on est trop clément", a commenté l'avocat Martin Hood. "On répète ça sans arrêt. On a des magistrats et des juges qui peuvent infliger des peines sévères, et ils ne le font pas (...)  Fondamentalement, il manque dans ce pays une culture de la punition et de la responsabilité". Selon lui, les juges sont influencés par le fait que les prisons sud-africaines sont déjà surpeuplées (9e rang mondial) et sous pression à cause des détentions provisoires. Beaucoup de détenus sont trop pauvres pour payer une libération sous caution ou ne peuvent pas donner d'adresse car ils habitent en bidonville.  Sextuple médaillé d'or chez les handicapés, élu parmi les 100 personnalités  de l'année 2012 par le magazine américain Time, Pistorius avait atteint la célébrité mondiale aux Jeux Olympiques de Londres en s'alignant sur 400 mètres a côté des coureurs valides.

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