Ouverture du procès de "l'affaire Fiorèse-Anselmini"
Tout débute le 28 septembre 2012 à Salins-les-Thermes, lieu de villégiature de Fabrice Fiorèse. Ce dernier y est violemment agressé par trois hommes encagoulés, armés d'un fusil à pompe et d'un couteau de cuisine, alors qu'il rentre chez lui en fin d'après-midi avec son épouse. L'ancien footballeur est frappé et les individus menacent de l'abattre avec le fusil qui s'enraye et lui arrachent des cheveux. "J'ai pensé mourir", racontera le sportif à France Football. Les malfrats parviendront à entrer à l'intérieur de son domicile, et en ressortiront avec un sac rempli d'argent liquide. Mais l'argent ne suffit pas et ils poussent Fiorèse à monter dans son propre véhicule. L'ancien attaquant va alors profiter d'un embouteillage pour échapper à ses ravisseurs en brisant une vitre de sa voiture. Dépités, les malfrats abandonneront le véhicule après avoir tenté d'y mettre le feu, puis s'enfuient à bord d'une voiture volée.
Les enquêteurs ne tarderont pas à retrouver la trace des voyous qui ont laissé de nombreux indices dans un autre véhicule. Puis des images de vidéosurveillance, des écoutes téléphoniques ainsi que des sonorisations de parloirs en prison, vont également permettre d'identifier les principaux membres du gang et leurs complices. "Vraiment des pieds nickelés", se désole un avocat de la défense. Les ravisseurs auraient été renseignés sur la présence d'une somme de 500.000 euros en liquide au domicile de Fabrice Fiorèse. Argent qui proviendrait d'un dessous de table touché en Suisse par M. Fiorèse sur la vente de sa résidence principale, près de Saint-Tropez, pour 1,5 million d'euros, d'après plusieurs avocats de la défense. L'ancien footballeur a d'ailleurs contesté, indiquant avoir été volé de 50.000 euros, une somme provenant de la vente de ses meubles. "Un dessous de table comme il y en a dans la plupart des ventes immobilières", reconnaît aujourd'hui son avocat, Me Michel Jugnet.
Une histoire de trahison
Le rôle de Ghislain Anselmini est assez flou dans cette histoire, mais il est bel et bien accusé d'être le commanditaire de cet acte. Aujourd'hui âgé de 45 ans, l'ancien coéquipier de Fiorèse à Lyon et Guingamp et ami de vingt ans aurait appris la présence de la forte somme d'argent par la femme de Fiorèse, Aurélie Fiorèse. Avec celle-ci, il aurait d'ailleurs échangé 16.800 messages ou appels pendant les six derniers mois de 2012, dont 51 le jour même des faits, alors que les deux hommes étaient brouillés depuis plus d'un an... "Une amitié amoureuse", décrit l'avocat de M. Anselmini, Me Jean-François Barre. "Il était son confident", rectifie Me Jugnet.
Anselmini est donc jugé cette semaine pour complicité de vol avec armes et participation à une association de malfaiteurs. "Dire qu'il est le cerveau, c'est lui accorder un bien grand rôle. Il a seulement donné des informations", avance Me Barre. "Cette affaire, c'est une histoire de trahison. Anselmini a utilisé l'amitié que le couple Fiorèse pouvait avoir à son égard pour les trahir", résume Me Jugnet. Outre Anselmini, quatre hommes sont accusés d'avoir participé aux faits ou de complicité. Seuls deux des trois ravisseurs ont été identifiés, trois suspects ayant bénéficié d'un non lieu. Le verdict est attendu le 19 janvier.
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