Panama Papers, le scandale qui fait aussi trembler le monde du sport
C'est une enquête qui a demandé la collaboration de près de 380 journalistes, travaillant dans des rédactions telles que celle du Monde, de la BBC, du Guardian, ou encore de Süddeutsche Zeitung. Pas moins de 11,5 millions de données confidentielles ont ainsi été épluchées. Cash Investigation a d'ores et déjà mis en ligne des premiers extraits de son émission dédiée à l'enquête, et qui sera diffusée le 5 avril.
On y apprend que des milliards d'euros de capitaux sont dissimulés par des circuits d'évasions fiscales et de blanchiment d'argent sale.
De Jérôme Cahuzac, à Lionel Messi (jugé prochainement pour fraude fiscale), en passant par l'avocat associé de Nicolas Sarkozy, Arnaud Claude, des proches du président russe Vladimir Poutine, ou encore les Premiers ministres en exercice d'Islande et du Pakistan, toutes ces personnalités ont créé ou utilisé des sociétés écrans. Ils ont tous fait appel à un seul et même cabinet d'avocats situé à Panama (Mossack Fonseca), d'où le nom de l'enquête.
Paradis fiscaux : le casse du siècle
Le monde sportif et le football en particulier se trouve très bien représenté avec le quintuple Ballon d'Or Léo Messi, mais aussi Michel Platini, ainsi qu'un membre de la Commission d'éthique de la FIFA Juan Pedro Damiani, ou encore 11 hockeyeurs de NHL et au moins cinq golfeurs parmi lesquels Nick Faldo. Toutes ces personnalités ont bien été citées, mais ce n'est pas pour autant qu'elles utilisent des pratiques illégales. Elles seraient donc passées par des sociétés offshore pour dissimuler leurs actifs.
Selon des documents, il apparaît par exemple que Juan Pedro Damiani entretenait des relations d'affaires avec trois personnes qui ont été inculpées (Eugenio Figueredo, Hugo Jinkis et Mariano Jinkis) dans le grand scandale qui a affecté récemment la Fifa. Les enregistrements montrent que Damaiani et son cabinet d'avocats a travaillé pour au moins sept sociétés offshore, toutes liées à l'ancien vice-président Eugenio Figueredo, accusé de corruption par les autorités américaines. Cela dit, les notes ne révèlent pas de conduite illégale de Damiani, mais posent des questions sur les rapports entretenus par la Fifa et les société offshore.
Le Barça, le Real, l'Inter, MU ou la Real Sociedad concernés
Les documents secrets auxquels ont eu accès le consortium de journalistes met en évidence qu'un grand nombre de joueurs, mais aussi de propriétaires d'équipes, des officiels, des agents sportifs ou encore des clubs tels que Barcelone, Manchester United et le Real Madrid ont eu recours à des sociétés offshore. Il apparaît aussi la manière dont le club espagnol de la Real Sociedad aurait payé ses joueurs de façon à ce qu'ils parviennent à réduire leurs impôts.
Au moins 20 joueurs de football de haut niveau seraient donc cités, tels que Messi, qui avec son père Jorge Horacio Messi, utilisaient une société offshore basée au Panama la "Mega Star Entreprises". Parmi les autres footballeurs se trouvent l'Argentin Leonardo Ulloa qui joue à Leicester, l'ancien international chilien Ivan Zamorano, l'ancien joueur argentin du PSG et de l'OM Gabriel Heinze.
Platini et Valcke dans le même bateau
Michel Platini, aurait quant à lui fait appel à Mossak Fonseca pour l'aider à administrer un société offshore créée au Panama en 2007, l'année de son élection à la présidence de l'UEFA. Dans un communiqué envoyé à l'AFP, il renvoie vers l'administration fiscale suisse. "Suite aux informations diffusées dans le cadre de l'enquête dite des +Panama Papers+, Michel Platini tient a faire savoir, comme il l'a indiqué à maintes reprises aux journalistes en charge de cette enquête, que l'intégralité de ses comptes et avoirs sont connus de l'administration fiscale suisse, pays dont il est résident fiscal depuis 2007", indique le communiqué.
Egalement pris dans la tourment du scandale de la Fifa, l'ancien secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke (suspendu 12 ans) apparaît aussi dans les documents secrets, en tant que propriétaire d'une société implantée aux Iles Vierges britanniques appelée "Umbelina SA, créée en juillet 2013. Elle aurait notamment servi à acheter un yacht enregistré aux Iles Caïmans.
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