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Pauline Parmentier, la belle sensation

A peine sortie d’une période compliquée, marquée par les pépins physiques et une dégringolade au classement WTA, Pauline Parmentier est l’une des deux seules Françaises -avec Kristina Mladenovic- à s’être hissée au 3e tour de Roland-Garros. Dans une partie de tableau libérée par l’élimination des sœurs Williams, la Nordiste a trouvé le second souffle qu’elle espérait tant. Ça n’était pourtant pas gagné d’avance…
Article rédigé par franceinfo
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En mai 2013, avant d’entamer sa neuvième campagne porte d’Auteuil, Pauline Parmentier n’était pas au mieux. Victime d’une tendinite à l’épaule droite, la Française n’arrivait plus à s’entraîner convenablement et tentait à peu près toutes les méthodes possibles et imaginables pour se débarrasser de la douleur, jusqu’à s’essayer au traitement… sangsues (voir le tweet si-dessous). En vain : pour la septième fois en neuf essais, elle sortait dès le premier tour, balayée en deux sets expéditifs par la Slovaque Magdalena Rybarikova (6-0, 6-1).

Alors, pour retrouver un peu de rythme et de confiance, Parmentier a décidé de se tourner vers les épreuves secondaires, "les petits tournois où il n’y avait même pas de ramasseurs de balles", face à des adversaires parfois "dix ans plus jeunes". Mais le pari, risqué, s’avère payant. "Ça aurait pu être terrible, j’aurais pu ne pas gagner de match et galérer, concède l’ex 40e joueuse mondiale, retombée au-delà du 250e rang en janvier. Mais j’ai eu la chance de bien jouer, d’en gagner un assez vite (le tournoi ITF de Grenoble en février, ndlr). Du coup, c’est vrai, cela m’a fait du bien".

"Dix ans que tu fais Roland, dix ans que tu stresses"

"J’ai eu des moments de doute, mais j’étais prête à en passer par là, poursuit-elle. Il fallait seulement que cela ne dure pas trop". Sans la moindre victoire sur le circuit principal depuis le début de la saison (une correction face à Pliskova à Melbourne, un lourd revers contre Petkovic à Strasbourg), la Tricolore était toute heureuse de recevoir une wild card pour Roland-Garros. L’occasion rêvée de retrouver des sensations au plus haut niveau. Sans pression, pour une fois. "Je me suis dit : ça fait dix ans que tu fais Roland et dix ans que tu stresses, en terminant toujours avec des regrets". Opposée au premier tour à Roberta Vinci, 20e joueuse mondiale, Parmentier décide donc d’aborder son duel avec un détachement inhabituel. "Je m’en foutais ! Je me sentais bien depuis quelques semaines, donc je me suis dit qu’il fallait s’éclater. Et que si je devais perdre, ça serait normal".

Sauf que la Nordiste a créé la surprise : portée par son puissant coup droit, elle a renversé l’Italienne en trois sets (3-6, 6-3, 6-2), avant d’inverser une nouvelle fois la tendance -en deux temps- contre Yaroslava Shvedova (1-6, 6-3, 6-3). Qualifiée pour la première fois de sa carrière pour le troisième tour de Roland-Garros, elle s’apprête à affronter ce vendredi l’Allemande Mona Barthel (74e mondiale, ex-23e WTA) qui n’a elle non plus jamais été à ce stade de la compétition… mais qui a déjà corrigé Parmentier, lors de leur seul duel (6-3, 6-0 à l’Open GDF Suez 2012). Pas de quoi faire cogiter la Française, qui en a vu d’autres. Elle préfère "savourer", d’autant qu’elle est accompagnée dans son joli parcours par son amie Kristina Mladenovic. Un sentiment "fabuleux" pour les deux rayons de soleil tricolores du tableau féminin.

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