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Plan de relance, sport amateur, Mediapro... Roxana Maracineanu a défendu le budget du Sport devant une commission du Sénat

Entendue ce mardi par la Commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication du Sénat, la ministre déléguée au Sport Roxana Maracineanu a défendu les mesures prises par le gouvernement dans le contexte de la crise sanitaire. Plan de relance, sport à l'école, situation de Mediapro : voici les points sur lesquels la ministre s'est expliquée, la veille des mesures prises par le gouvernement au sujet de la pandémie de coronavirus.
Article rédigé par franceinfo
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  (MARTIN BUREAU / AFP)

• Plan de relance

"Dernière roue du carrosse, parent pauvre." Lors de l'audition de mardi, les membres de la commission étaient unanimes : l'enveloppe accordée au sport est jugée insuffisante. Pour Jean-Jacques Lozach, sénateur socialiste et président de la mission d’information sur le fonctionnement et l’organisation des fédérations sportives qui a remis un rapport sur la question en septembre, "l'économie du sport est à genoux." Comme d'autres sénateurs, il a utilisé la comparaison avec l'argent versé à la culture :"Donner 2 milliards d'euros au monde culturel et seulement 120 millions au sport, la réponse est très inégalitaire."

Pour Roxana Maracineanu, le plan de relance, qui consacre 122 millions d'euros sur deux ans à l'Agence du sport (ANS), est "une cerise sur le gâteau. Il n'y a que l'aéronautique et le sport qui ont eu un plan de relance spécifique, thématique", a souligné l'ancienne nageuse. "Cette enveloppe est très significative pour l'ANS, dont le budget augmente de 20% cette année."
Interrogé par le sénateur Michel Savin (LR) sur la décomposition de ce plan de relance, Roxana Maracineanu a indiqué que 50 millions d'euros reviendraient à la rénovation thermique du bâti, 40 millions seraient investis dans des emplois et 20 millions reversés aux associations (dont 9 pour leur transformation numérique), auxquels s'ajoutent les 10 millions d'euros obtenus grâce à l'amendement de la taxe Buffet.
La ministre déléguée au sport a toutefois précisé que cette répartition était seulement "des préconisations données par le ministère" mais que c'était "la gouvernance de l'agence qui allait décider de l'affectation de ces crédits".

• Le monde associatif et amateur 

Les sénateurs de la commission ont beaucoup insisté sur le manque de soutien apporté au sport amateur depuis le mois de mars. "On a le sentiment que les 3 milliards d'euros et les mesures du gouvernement (type exonérations, chômage partiel) ont été destinés essentiellement aux grands clubs professionnels, de football ou de rugby et pas véritablement à nos associations de territoires", a regretté Jean-Jacques Lozach.
Baisse de 25% des licenciés, perte de recettes par l'absence de billetterie et d'activités comme la buvette : "Avec la crise sanitaire et sociale que nous traversons, nos petites associations crient à l'aide", a de son côté fait remarquer Claude Kern, sénateur du groupe Union centriste.

Mais pour la ministre, qui a assuré "travailler main dans la main avec les associations", il ne faut pas oublier que les clubs amateurs "ont fait des économies pendant la crise, avec l'annulation des déplacements (...) et l'allègement des charges. Ils ont aussi gardé de la trésorerie grâce aux cotisations de l'année dernière." Roxana Maracineanu a estimé que "l'essentiel de l'activité associative a été préservé : Malgré la fermeture annoncée des équipements sportifs, il y a du public (mineurs, sportifs de hauts de niveau, publics fragiles) qui a accès à ces équipements."  

Il faut toutefois prendre en considération les aides apportées par les collectivités dans le financement du sport français, selon la ministre. "Le sport fonctionne avec un budget de 300 millions accordés par l'Etat. Mais à côté de cela, 10 milliards d'euros sont financés par les collectivités territoriales."

• La mise sous tutelle de l'Education nationale

Durant l'audition, Roxana Maracineanu a défendu le rattachement du sport au ministère de l'Education, perçu par certains sénateurs comme "un mauvais signal à l'aune des JO de 2024." "Cela montre encore une fois que la place du sport se réduit comme une peau de chagrin", a renchéri Jean-Raymond Hugonet (LR).

"J'assume complètement que le sport soit en gouvernance partagée, puisque le rapprochement avec l'Education nationale s'est fait à ma demande", a expliqué la ministre. "Honnêtement je préfère avoir la puissance politique et la force de ce grand ministère pour pouvoir nous ouvrir le champ qui m'intéresse moi, c'est-à-dire le sport à l'école." L'ancienne championne de natation a d'ailleurs longuement évoqué son projet d'imposer trente minutes de sport quotidien aux élèves des écoles primaires.

• Le cas Mediapro

Plusieurs sénateurs ont interrogé la ministre sur le rôle de l'Etat dans l'affaire Mediapro. Pour David Assouline, élu socialiste, "le cas de Mediapro est devenu une affaire politique majeure. Si les championnats sont menacés par ces contrats de dupes, les pouvoirs publics au niveau européen doivent agir pour réguler ce marché."

De son côté, Roxana Maracineanu a indiqué que l'Etat n'avait pas "vocation à s'initier dans ce contrat liant deux entités privées (Mediapro et la LFP, ndlr)". Mais la ministre s'est voulue rassurante quant à l'argent versé à l'ANS : "Je peux vous assurer que nous veillerons à ce que l'ANS ait les ressources annoncées même si il y a une renégociation du contrat de Mediapro." Toutefois, alors que certains élus le demandent, elle a exclu d'augmenter le plafonnement de la taxe sur les paris sportifs en ligne. "Il ne faudrait pas que le sport soit uniquement financé par des taxes, leur rendement étant incertain."

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