Platini : "J'ai joué à la maison"
Q: Vous avez semblé ému pour votre réélection, beaucoup plus qu'il y a quatre ans...
R: "Peut-être que j'avais des cachets calmants à Düsseldorf (sa 1re élection en 2007, ndlr), où c'était plus tendu, difficile... Ici, j'ai joué à la maison, à Paris, il y avait mes parents, ma femme, mes enfants, mes amis. Je ne m'attendais pas à ce que les Fédérations nationales se lèvent, ça a été émouvant. Des fois il y a deux cents applaudissements qui font plus plaisir que 45.000 au Parc des Princes".
Q: Que pensez-vous de cette élection au regard de votre parcours ?
R: "Si j'avais 20 ans aujourd'hui, je préférerais jouer au foot, à 35 ans être sélectionneur de l'équipe de France, mais comme j'ai 55 ans, c'est difficile, il ne me reste plus qu'à être président de quelque chose, et ce quelque chose c'est président de l'UEFA. C'est un parcours basé sur le destin, d'avoir un père entraîneur qui m'a appris à jouer au foot très tôt, ce qui m'a permis de gravir des échelons, d'être un bon footballeur en Lorraine, puis en France et en Italie. Ca m'a amené en 1998 où on a organisé la Coupe du monde. Je pouvais ensuite être entraîneur mais Joseph Blatter m'a fait une offre, et c'était le seul moyen d'avoir du pouvoir dans les instances du football. Ca s'est présenté ensuite à l'UEFA, et j'ai été élu. Et personne n'a voulu me virer, et on m'a fait une standing ovation me demandant de me représenter. On a fait du bon boulot".
Q: Que représente ce second mandat ?
R: "En six mois, j'avais tout fait ce qui était prévu, et dans le foot il y a toujours des choses qui arrivent, l'argent, la violence, la corruption. Les 53 présidents de fédérations doivent développer le foot et on leur demande de gagner les matches, et ils ne peuvent pas le faire sans bons joueurs. Mon rôle est de protéger le jeu et développer le foot dans les fédérations nationales".
Q: Quel est votre prochain objectif sur le plan technique ?
R: "Le calendrier. Il faut savoir partager le calendrier entre les clubs et les équipes nationales. Le calendrier présent va jusqu'en 2014, et nous travaillons pour éventuellement proposer à la Fifa un calendrier pour 2014-2018. Le calendrier international est le grand débat de demain: soit on ne le change pas, soit on évolue, soit on le révolutionne. Ce sera soumis en décembre au comité exécutif de la Fifa si on arrive à en trouver un tous ensemble. Mais quand on parle de calendrier, chacun a son mot à dire: quand il faut beau à Paris, il pleut à Buenos Aires, il y a la mousson en Asie... Tout le monde la +ramènera+, ce ne sera pas simple".
Q: Quid des paris illégaux ?
R: "C'est une des priorités. Depuis deux ans, nous avons mis en place des moyens financiers énormes pour essayer de comprendre d'où viennent les flux d'argent, mais les suspicions ne sont pas des preuves, c'est pourquoi j'ai demandé aux gouvernements qu'il y ait des procureurs en charge de cela. Mais ce n'est pas aussi important qu'on le dit: sur 29.000 matches, il y en a 0,7% où on peut avoir un doute. C'est un combat, c'est un appel aux joueurs, à eux de venir nous alerter. Mais ce sera tolérance zéro. Joueur, entraîneur, dirigeant, celui qui est pris: dehors. Et pour toujours".
Q: Seriez-vous candidat à la présidence de la Fifa dans quatre ans ?
R: (sourire) On se revoit dans trois ans, et je vous dirai".
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