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"Plus les jours passent et moins on y croit": le club de hockey sur glace de Grenoble n'exclut pas d'arrêter la saison pour éviter le dépôt de bilan

L'absence de spectateurs dans les enceintes sportives oblige les dirigeants à faire une croix sur les recettes liées à la billetterie. Une situation financière de plus en plus critique au point d'envisager des mesures radicales pour ne pas hypothéquer l'avenir. 

Article rédigé par franceinfo - Guillaume Battin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un match de Ligue Magnus entre Amiens et Grenoble (illustration janvier 2020). (HASLIN / MAXPPP)

Depuis près de dix mois maintenant, les clubs sportifs professionnels sont touchés par la crise sanitaire. Pour la plupart des sports qui vivent grâce à la billetterie, les limites avant l’impasse financière se rapprochent. Au club de hockey sur glace de Grenoble, les Brûleurs de Loups pourraient d'ici peu de temps abandonner la saison en cours en Ligue Magnus pour éviter le dépôt de bilan.

La patinoire Polesud à Grenoble accueillait près de 120 000 spectateurs payants par an avant la crise sanitaire. De reports en reports, le club s'est affaibli. Pour éviter le dépôt de bilan, si le public ne revient pas d'ici un mois maximum, Grenoble abandonnera la saison. Cette situation ne peut pas durer éternellement reconnaît Alexandre Duyck, manageur adjoint du club. "Personne n'a envie d'arrêter, et on fera en sorte de tirer le maximum du huis clos tant qu'on pourra. À un moment donné, il y aura la réalité économique. C'est pour préserver les clubs parce qu'on a envie de voir du hockey à Grenoble dans les prochaines années."

"Si on veut avoir du hockey, il va falloir que la réalité économique soit mise en avant. Il y a la passion, c'est sûr. Mais à un moment donné, il faut faire face à la réalité."

Alexandre Duyck

à franceinfo

Depuis près de dix mois, le président du club se bat pour trouver des solutions. Mais Jacques Reboh est aujourd'hui arrivé au bout. "Aujourd'hui, je commence à ne plus y croire. Depuis septembre, chaque semaine, chaque mois, à chaque renvoi de date ou d'échéance on reprenait espoir. J’arrivais à garder mes équipes motivées aussi bien sur le point de vue sportif que commercial. On était à chaque fois sur une échéance à dix jours et on y croyait. Malheureusement, plus les jours passent, plus les mois passent et moins on y croit."

La crainte d'un saison complète sans spectateur 

Le président du club est inquiet. "On se dirige vers une saison blanche en ce qui concerne le hockey, avec des effets de bord qui pourraient être graves, dit-il. La seule chose qu'aujourd'hui je peux garantir à mes troupes, c'est qu'il y aura encore du hockey à Grenoble l'année prochaine. Dans quel état ? Je n’en sais rien. Et combien de temps on va mettre pour arriver à se remettre de cette blessure ? Je ne sais pas."

Arrêter la saison si l'État n'autorise pas, le 20 janvier, le public à revenir dans les patinoires, Eric Ropert, le directeur général de la Fédération française de hockey sur glace, ne le souhaite pas, mais il s'y résoudra. "Là, c'est comme dire à un restaurateur : 'Vous ouvrez, vous préparez les repas, votre personnel est prêt, les serveurs sont dans la salle, mais par contre les clients n'ont pas le droit de passer la porte.' Et nous, on n’a pas de click and collect ! C'est super compliqué, mais si cette perspective est repoussée à nouveau, il va falloir regarder toutes les options et les remettre sur la table. On attend maintenant le 20 janvier", explique-t-il.

Les présidents des 12 clubs de l'élite du hockey sur glace doivent s'entretenir cette semaine. Toutes les équipes du championnat sont menacées.

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