Portugal : Le Ballon d'Or est "truqué"
Une déclaration qui devrait faire du bruit. Fernando Gomes a lâché une "bombe" lors d'un entretien à la télévision publique portugaise RTP. Le président de la Fédération portugaise a critiqué l'attribution du Ballon d'Or - récompense créée par le journal France Football - qui a été reprise en main par la FIFA depuis 2010. "Le procédé ne nous semble pas transparent. L'extension du délai en raison d'un petit nombre de voix recueillies signifie que les gens ont cessé de croire dans un procédé qui est truqué depuis le départ", a-t-il assuré. "Quand les gens ne croient plus au procédé, ils ne participent plus et ne lui accordent plus la valeur et la rigueur dont il a besoin pour avoir une image positive", a-t-il ajouté. Ces propos arrivent alors que la FIFA a annoncé que les votes pour désigner le successeur de Lionel Messi étaient prolongés jusqu'au 29 novembre.
Au départ, les joueurs, sélectionneurs et journalistes de chaque pays avaient jusqu'au 15 novembre pour remplir leur bulletin. Avant donc les barrages retour pour le Mondial qui ont notamment vu Cristiano Ronaldo crever l'écran (un triplé qui a qualifié le Portugal face à la Suède). De plus, les votes déjà effectués peuvent être modifiés. Un porte-parole de la Fifa a expliqué mercredi que la décision était due à un "faible nombre de réponses de sélectionneurs, capitaines des équipes nationales et de représentants des médias" reçues. Ce changement des règles profitent donc surtout à CR7 dans la course qui l'oppose à Franck Ribéry, Zlatan Ibrahimovic, Neymar et Lionel Messi, le joueur du FC Barcelone ayant remporté les 4 dernières éditions.
Blatter, Messi, les ennemis de Ronaldo
Surtout ces propos surgissent alors qu'une "guerre" entre la FIFA et le Portugal s'est déclarée suite aux moqueries de Sepp Blatter fin octobre. Devant des étudiants anglais, le président de la FIFA avait comparé Cristiano Ronaldo a un "commandant" quand Messi était "un bon garçon que tout père et mère aimerait avoir à la maison". "C'est vraiment une bonne personne, il joue très bien, il va vite, il n'est pas exubérant, il a l'air de danser avec le ballon. C'est une personne agréable", avait ajouté Blatter. Ces paroles ont mis le feu au poudre au Portugal et à Madrid. Vexé, le joueur n'a pas apprécié et sa réaction n'avait pas manqué d'ironie. "Cela montre bien la considération que me porte la FIFA. Tout s'explique. Je souhaite longue vie à M. Blatter, avec la certitude qu'il continuera d'assister aux victoires de ses joueurs et ses équipes préférés", avait rétorqué le Ballon d'Or 2008.
Ronaldo tenait là, dans cette raillerie, la preuve que la FIFA favorise son meilleur ennemi, Lionel Messi. Les quatre Ballon d'Or remportés à la suite par l'Argentin du FC Barcelone depuis 2009 ont peu à peu discrédités une institution du football mondial. Deux surtout on créé la polémique. En 2010, la "Pulga" était élu devant ses deux coéquipiers en club, Xavi et Andres Iniesta malgré le but vainqueur inscrit par ce dernier en finale du Mondial sud-africain. En 2012, Messi était encore élu, alors qu'il n'avait remporté qu'une Coupe du Roi. Ronaldo, vainqueur de la Liga et demi-finaliste de la Ligue des Champions, devait encore s'incliner devant les 91 buts inscrits par son rival sur l'année civile. Cette année, les blessures de Messi devraient l'empêcher de briguer un cinquième trophée de suite. Dans une interview à Marca, Messi a d'ailleurs également encensé le Portugais, qui fait désormais figure de favori, devant le gaucher du Barca et devant Ribéry.
Le report de la date à jouer donc, mais ses prestations également : 4 buts lors des barrages pour le Mondial, ses 66 buts marqués cette année et surtout 31 buts lors de ses 19 derniers matches. Il a même eu droit aux compliments d'un Sepp Blatter, beau joueur, qui a salué sa "fantastique performance" contre la Suède. Le lobbying pro-Ronaldo orchestré au Portugal et à Madrid, le prolongement des votes et le niveau affiché par le joueur sont autant d'atout pour la victoire finale de CR7 le 13 janvier prochain. Reste à savoir si Ronaldo sera là, lui qui n'a pas l'intention de se rendre à Zurich pour la remise de trophée. S'il venait à l'emporter, la réaction de Fernando Gomez sera aussi scrutée...
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