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Pouille dans le noir

Où en est l'effet Mauresmo ? Depuis sa demi-finale à l'Open d'Australie, Lucas Pouille, éliminé dès son entrée en lice à Barcelone mardi, n'a plus gagné un match, et traverse une nouvelle crise de confiance inquiétante à un mois de Roland-Garros. Difficile. Un mot qui résume bien la période que traverse l'ex N.1 français (25 ans) depuis le début de l'année. Lucas Pouille, 32e mondial, n'a remporté que cinq matches cette saison, tous sur le même tournoi à Melbourne début janvier. Mais depuis, plus rien. Encéphalogramme plat.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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  (RECEP SAKAR / ANADOLU AGENCY)

Avec sa défaite à Barcelone face à David Ferrer, 37 ans et à moins de deux semaines de la retraite, le Nordiste a aligné son 5e revers d'affilée au premier tour depuis Melbourne. Une série qu'il n'avait pas connue depuis 2015, à une époque où ce genre de trou d'air n'avait rien d'illogique étant donné son classement et son manque d'expérience sur le circuit. Mais ce récent passage à vide pose bien plus de questions.

"Retrouver la confiance"

"Il faut continuer à travailler et retrouver la confiance", a lâché le Français après sa défaite barcelonaise. Facile à dire, mais sans doute le plus dur à faire pour un joueur de tennis qui en est dépourvu. Face à Ferrer, le Français a livré sans doute son plus mauvais match sur ses cinq derniers revers: incapable d'enchaîner des séquences de jeu qu'il enquillait sans sourciller en Australie, il a multiplié les fautes directes et manifesté une absence totale de rébellion.

Cette série noire en rappelle étrangement une autre : la deuxième moitié de la saison dernière. Lucas Pouille avait là aussi sérieusement dévissé. Après une finale à Dubaï fin février, et une arrivée aux portes du Top 10, le Nordiste avait ramé jusqu'à la fin de saison, grappillant seulement 11 petites victoires. Trop peu pour un potentiel top 10 et pour ses légitimes ambitions. Cette mauvaise passe l'avait décidé à se séparer de son entraîneur Emmanuel Planque, pour collaborer avec Amélie Mauresmo. L'électrochoc ne s'est pas fait attendre. Deux mois après l'arrivée de l'ex N. 1 mondiale, Lucas Pouille atteignait la première demi-finale de Grand Chelem de sa carrière, stoppé net par Novak Djokovic.

Ce réveil pouvait légitimement être interprété comme la fin du calvaire pour le Nordiste. Mais finalement, le mal semble bien plus profond et cette demi-finale ne masque désormais plus les difficulté du Français. L'effet Mauresmo a-t-il déjà vécu? Il est sans doute trop tôt pour répondre. Lucas Pouille a en tout cas besoin d'un nouvel électrochoc pour se relancer, d'autant que Roland-Garros arrive à grand pas, dans un mois (26 mai). "C'est clair qu'il n'y sera pas favori, mais on aurait dit la même chose avant l'Australie", a estimé son autre entraîneur Loïc Courteau au quotidien L'Equipe.

Besoin de victoires

En attendant, il a décidé d'appliquer une recette bien connue pour les joueurs en crise: redescendre d'un étage pour aller chercher ces victoires et cette confiance qui lui manque tant. Il ira donc, avec Jo-Wilfried Tsonga, disputer le challenger de Bordeaux (2e division du circuit ATP) dans quelques jours. "Il a besoin de victoires, a justifié Loïc Courteau à l'Equipe. Il en aurait eu ici (à Barcelone, ndlr), tant mieux, il va essayer d'aller en chercher là-bas (à Bordeaux)". Les billets de ce voyage en classe économique du tennis mondial avaient été pris avant Barcelone, qui n'a finalement fait que confirmer l'impasse dans laquelle se trouve Lucas Pouille.

"Le maître mot du haut niveau, c'est de gagner des matches, a rappelé Loïc Courteau au quotidien sportif. Lucas n'est pas abattu, il est énervé, il a envie de s'en sortir, mais pour le moment ça ne passe pas". Il va pourtant falloir que ça passe à un moment...

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