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Pour ces Bleus-là, l’Allemagne n’est pas une montagne

L’équipe de France de 2016 n’a pas connu les douloureux revers de 1982 et 1986. Sa seule référence, c’est son élimination au Mondial brésilien en 2014 (1-0) au travers d’un match sans grand relief. Les Bleus renaissaient au plus haut niveau et n’avaient pas encore l’expérience de la Mannschaft, futur championne du monde. Deux ans plus tard, il est l’heure de remettre les compteurs à zéro. Ce sera en demi-finale de l’Euro, jeudi soir à Marseille (21h00), et les Français y croient !
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Non l’Euro n’est pas encore réussi pour l’équipe de France. Certes l’objectif fixé par le président de la Fédération française de football Noël Le Graët est atteint mais, au sortir de leur brillante qualification en quarts de finale (5-2 contre l’Islande), les Bleus ont réaffirmé leur ambition d’aller encore plus haut. Seul hic, il faudra se défaire de l’Allemagne qui n’a jamais réussi à la France dans une compétition majeure. « L’Allemagne c’est un gros adversaire mais si on veut gagner la compétition, il faut battre des grosses nations, avance avec ambition Kingsley Coman. On aura à cœur de montrer qu’on est de taille face à un gros. Et même meilleur. »

Un match 5 étoiles

Au-delà de la comparaison des palmarès qui donne quatre titre mondiaux à un en faveur des Allemands, la photographie du moment place la Mannschaft légèrement au-dessus des Bleus. « Ils ont toujours un peu plus d’expérience que nous dans toutes les lignes, analyse Hugo Lloris. Ils ont plus l’habitude que nous des demi-finales, des finales de Ligue des champions, de jouer les premiers rôles dans leur championnat. Ils ont également cette expérience commune à la Coupe du monde. Ce sont des petits détails qui comptent de leur côté. » Le gardien des Bleus ne partira pas perdant pour autant. « On n’a pas à se cacher, au contraire, reprend-t-il. On est à domicile et on a ce qu’il faut à toutes les lignes. Et à ce stade de la compétition, le mental sera très important. »

L’Allemagne amoindrie, les Bleus au complet

Le physique aussi aura son importance. Les Tricolores ont eu un jour de récupération de moins mais les Allemands ont puisé dans leurs réserves contre l’Italie (1-1, 6 t.a.b à 5). Dans la bataille, Joachim Löw a perdu Gomez et Khedira sur blessure tandis que Schweinsteiger est lui très incertain. « J'espère et je souhaite pour l'équipe que Bastian y arrive et soit en forme, parce qu'il peut apporter énormément. Mais je n'alignerai pas un joueur, dont je ne suis pas persuadé qu'il pourra suivre à 100% le rythme du match. On ne peut pas se le permettre dans un match à élimination directe », a clairement annoncé Löw. Quant à Mats Hummels, le bourreau des Bleus au Brésil, il sera suspendu. « Quel que soit les joueurs alignés, l’Allemagne reste un gros collectif, assure Lloris, prudent. Ils ont du beau monde. »

Un cap à franchir

Souvent titillée pour leur parcours sans rival à sa taille, la France saura jeudi si elle a grandi ou pas. « On a eu des matches moins épais que celui de jeudi, confirme Moussa Sissoko. On n’a pas choisi notre calendrier et ça nous a permis d’arriver en demi-finale. On veut montrer qu’il y a eu une évolution depuis 2014. On a toujours en travers de la gorge cette défaite en Coupe du monde. A nous de montrer qu’on a mûri. » Avec la confiance accumulée depuis deux ans et surtout depuis le début du tournoi, l’Allemagne n’apparaît plus si infranchissable que cela. Un col hors catégorie avant une finale annoncée moins relevée. Blaise Matuidi y croit. « On se sent prêt. C’est une équipe redoutable mais on a des armes à faire valoir, explique le milieu parisien. On peut se permettre de rêver sans s’enflammer. Il faut se dire que c’est réalisable. » Rêver, c’est déjà la moitié du chemin vers la qualification.

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