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Pour Federer, Nadal est le défi ultime

Roger Federer affronte ce vendredi Rafael Nadal pour la 39e fois de sa carrière, la sixième à Roland-Garros. Il l'a dit, c'est pour ce duel qu'il est revenu sur la terre parisienne. Pour se mesurer, une dernière fois peut-être, à ce qui l'a fait le plus souffrir dans sa carrière : Rafa sur terre battue.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Si je suis revenu sur terre, c’est peut-être pour jouer Rafa”. En une phrase, en un sourire, Roger Federer a tout éclipsé. En un instant, l’immense bataille qu’il venait de mener face à son pote, Stan Wawrinka, n’existait plus. Au loin, ne brillait plus que le 39e duel face à son meilleur ennemi de toujours, leur sixième sur la terre battue de Roland-Garros. Là où Rafa a toujours frustré Roger, où il l’a parfois écrasé. En revenant à Paris, en admettant qu’il l’a fait pour défier Nadal, Federer a confirmé qu’il était un formidable compétiteur et que si on se demandait ce qui le poussait encore, ce sont les défis.

Federer n'a pas refusé l'obstacle Nadal et c'est tout à son honneur

Car le défi est immense. C’est une montagne, même pour un joueur de la trempe et du talent du Suisse. Les chiffres sont connus mais il n’est pas inutile de les rappeler : 23-15 au total, 13-2 sur terre battue et 5-0 à Roland-Garros, évidemment en faveur de l’Espagnol. “Si vous voulez réussir quelque chose sur terre battue, un jour ou l'autre vous devez vous heurter à Rafa, a confirmé le numéro 3 mondial. Si j'avais pensé que je voulais éviter ce match, je n'aurais pas joué ici en tout cas.”

Après 20 Grands Chelems remportés, un retour héroïque et trois nouveaux titres en Majeur depuis janvier 2017, Federer a tout fait, tout prouvé. Sur ce laps de temps, il a même pris l’ascendant sur un Nadal. Cinq succès consécutifs si l’on ajoute la victoire à Bâle en octobre 2015. Des succès obtenus à la force d’une confiance nouvelle.

Finis les revers slicés, fini de subir, Federer agresse, y compris en revers, là où l’Espagnol l’agressait en permanence pendant leurs magnifiques joutes. “Quand on joue 80 % du temps contre des droitiers et que l'on se trouve face à un gaucher, le match est différent, rappelle Federer. C'est intéressant. Avant, je détestais ces moments. Maintenant, j'adore, parce que c'est un énorme défi contre ces types.”

Ultime test

Peut-il le faire sur terre battue ? Cette question, les suiveurs se la posent mais le meilleur joueur de tous les temps aussi. C’est précisément pour ça qu’il est venu jouer à Roland-Garros cette année après trois éditions zappées. Quelque part, il reste un défi à Federer en carrière. Sa carrière si brillante comporte une ombre. Cette ombre s’appelle Rafael Nadal. Avec son succès en finale de l’Open d’Australie 2017 contre son rival, dans un cinquième set au couteau où il était mené d’un break, il a, un peu, atténué cette ombre. Reste la terre battue.

Sur l’ocre, les points forts du numéro 2 mondial sont magnifiés. Sur terre, ses armes contre la principale “faiblesse” de Federer, le revers, prennent un poids plus important encore. Le Suisse pourra-t-il, comme il l’a fait ces deux dernières années, frapper ses revers, y compris au-dessus de l’épaule ? L’une des clés du match est là.

Mais au-delà du résultat brut, les deux hommes vont offrir et vont s’offrir surtout une joute de plus. On avait fini par croire que ces affrontements qui font partie de l’histoire du tennis ne seraient plus. On avait fini par imaginer que Federer, las d’être malmené sur terre, n’y viendrait plus. C’était oublier la formidable soif de défi de Roger. “Lui, c'est le meilleur contre lequel je n'ai jamais joué. Je me réjouis de ce test”, a déclaré Federer qui, à 37 ans, a encore envie de passer des “tests”.

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