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Pour Mathieu Bodmer et son club d'Amiens, "c'est une dynamique brisée"

Le milieu de terrain d'Amiens Mathieu Bodmer est en colère. Il ne comprend pas pourquoi son club va être relégué en Ligue 2 sans avoir pu se battre jusqu'au bout. L'ancien joueur du PSG n'a pas encore baissé les bras et exprime son soutien à son président qui veut saisir le tribunal administratif de Paris de cette décision. Sur tous les fronts, il revient également sur son engagement auprès du personnel soignant face au Covid 19. Entretien.
Article rédigé par Michel Goldstein
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (FRED HASLIN / MAXPPP)

Comment vivez-vous que la Ligue 1 soit prématurément terminée ?
Mathieu Bodmer : "C’est dur. C'est pratiquement acté que nous allons descendre en Ligue 2. On est déçu de ne pas pouvoir se battre jusqu'au bout. L'équipe n'est pas respectée, il manque 10 journées à jouer. Pour les solutions, on ne sait pas si on aurait pu jouer plus tard. Sur le fond, je pense qu'il y avait d'autres solutions à trouver que nous faire descendre aussi rapidement." 

Une maladie arrive, on ne vous laisse pas une chance

Votre président est plus que jamais déterminé à se battre en saisissant le tribunal administratif de Paris...
MB : "Mais il a raison ! Tout le club le soutient, ainsi que la métropole amiénoise. C'est une dynamique brisée aujourd'hui. Le club a très bien fonctionné depuis des années, depuis qu'ils sont en Ligue 1, cela s'est bien structuré. Et puis, d'un coup, on vous dit que c'est terminé. Une maladie arrive, on ne vous laisse pas une chance. C'est décidé comme ça. Vous n'avez pas le droit de jouer les derniers matchs."
 
Êtes-vous avec le président pour lutter à ses côtés ?
MB : "Bien sûr ! On a refait un live avec les joueurs, pour lui rappeler qu'on le soutenait. Maintenant, on ne sait pas comment on va mettre ça en place. Une décision à été prise avec des signatures. C'est logique que tous les reports soient envisagés. C'est injuste ce qui s'est passé."

65 000 euros réunis

Pendant ce confinement, vous avez également été actif en étant comme d’autres sportifs à l’origine d’une opération  caritative. Pourquoi cette démarche ?
MB : "C'est le constat du manque de moyens dans le milieu hospitalier qui m’a motivé. Je voulais aider en ouvrant une cagnotte. On avait déjà aidé quelques associations comme Emmaüs, la soupe populaire, Manches retroussées Solidaires, les restos du coeur. On s'est rendu compte que la crise allait frapper de plus en plus fort."
 
Vous avez récolté 65 000 euros, est-ce une satisfaction ? 
MB : "Franchement, on est content. On sait déjà que ça a servi et que ce sera utile plus tard."
 
En pleine polémique sur d'éventuelles baisses de salaires des joueurs, cela montre que le football peut aussi avoir du coeur et s'engager sur de nobles causes...
MB : "C'est une certitude, je n'ai aucun doute là dessus. Malheureusement, ça fait moins vendre que certains joueurs créent une association plutôt que d'autres qui gagnent entre 600.000 et 1 million d’euros par mois et achètent une grosse voiture. C'est la société dans laquelle on vit aujourd'hui. Certains joueurs que je connais aident beaucoup dans leur ville, leur quartier. Ils ont donné de l'argent à certaines associations. On est remarqué, parce que la nôtre est à Evreux, et que nous avons un gros groupe. D'autres sont dans leur coin et aident depuis longtemps. Mais la polémique intéresse plus les gens."

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