Pourquoi Louis Nicollin était un personnage à part dans le foot français
Le président du club de football de Montpellier et du groupe de nettoyage Nicollin est mort jeudi à l'âge de 74 ans.
Président d'un club de foot, patron d'une société de nettoyage, figure de Montpellier (Hérault), Louis Nicollin est mort, jeudi 29 juin, à l'âge de 74 ans. Connu pour ses sorties fracassantes, il était également un entrepreneur à succès. Louis Nicollin était "un homme formidable, atypique et très généreux", a réagi le maire de Montpellier, Philippe Saurel, interrogé par France Bleu Hérault.
Pourquoi était-il un personnage à part dans le foot français ? Franceinfo revient sur trois facettes de sa vie.
Parce qu'il était un entrepreneur à succès
"C'est un entrepreneur truculent qui a réussi dans son entreprise", disait de lui Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique lyonnais, dans un portait que le magazine Challenges avait consacré au Montpelliérain en 2012.
Dans les années 1970, Marcel Nicollin, le père de Louis Nicollin, était chargé de nettoyer les marchés alimentaires de la ville de Lyon, rappelle Libération. A sa mort, en 1977, Louis Nicollin hérite de l'entreprise paternelle, qui compte déjà 500 salariés. L'entreprise comprend aujourd'hui 5 000 salariés, et s'est étendue à l'étranger. "Les marchés, on en perd, on en gagne, c'est le jeu. Ça va, ça vient", philosophait-il auprès de Challenges.
Le dirigeant savait se montrer humble. "C'est moi qui décide, mais c'est mes fils, mes directeurs et mes gars qui font le boulot. Les patrons qui disent que c'est eux qui font tout, c'est que des comiques !", confiait-il encore à Challenges. D'après le magazine, Louis Nicollin se classait 431 dans le classement des fortunes françaises. Il détenait 85% des parts du groupe Nicollin.
Parce qu'il était un passionné de sport
La passion du sport l'a suivi toute sa vie. Petit, "il aimait le hand et le foot dans sa ville de Saint-Fons (Rhône)", raconte Libération dans un portrait du multimillionaire dressé en 2010. Inscrit au cours Pascal, établissement privé de Lyon, "il loupe trois fois son bac à cause de trois zéros en français, parce qu’il y racontait un match de foot".
Puis, en 1974, il devient président du club de football amateur Montpellier paillade Sport Club, alors en division d'honneur. En huit ans, il parvient à élever le club jusqu'en première division. Le club est renommé Montpellier Hérault Sport Club en 1989, nom qu'il porte encore actuellement.
La consécration sportive survient en 2012, lorsque le club remporte son premier titre de champion de France. Pour tenir un pari, celui qui possède un musée consacré aux maillots de champions sportifs, qu'il collectionne, se teint alors les cheveux en orange et bleu, couleurs du club.
Les Montpelliérains font la fête à Nicollin et aux Champions
Parce qu'il avait un langage fleuri
Louis Nicollin faisait régulièrement la une de la presse sportive pour ses envolées vulgaires à propos des supporteurs ou des sportifs. En 2009, il s'en prend à l'OM, sur les ondes de RMC : "Ils m'ont fait rire (les supporters niçois) à nous dire qu'on était des suceurs de Marseillais. Mais on n'a jamais sucé les Marseillais. D'ailleurs, si on peut les niquer (...) je serais heureux."
Il s'était aussi mis à dos de nombreux militants féministes, anti-homophobie, ou de gauche, avec ses déclarations. Parmi ses frasques, il avait traité le joueur de football d'Auxerre Benoît Pedretti de "petite tarlouze", après un match contre son équipe de Montpellier. Le Conseil national d'éthique l'avait suspendu pendant deux mois de toute fonction officielle, rappelle L'Express. Condamnation à laquelle il avait répondu : "J’en ai rien eu à branl… 75% des gens sont d’accord avec moi. Les homos, perso, je suis content, ça fait plus de femmes pour nous. Si j’avais 40 ans, je serais d’ailleurs copain avec tous les homos de Montpellier, ce sont de bons rabatteurs pour les gonzesses".
Louis Nicollin s'était également fait connaître pour ses remarques machistes. En 2007 par exemple, il déclarait à Midi Libre : "Mes joueurs, je les paie plus cher que mes maîtresses. Et mes maîtresses au moins, elles me régalent la chique."
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