Primes des Bleus: la polémique de retour
Annulées pour la Coupe du monde sud-africaine, réduites au stade des quarts de finale lors de l'Euro-2012 et inexistantes pendant les barrages du prochain Mondial, les primes sont donc de retour au sein de l'équipe de France. Aussitôt après la qualification des Bleus, Noël Le Graët avait expliqué que ces suppléments financiers non négligeables allaient être remis en place. Déjà, les détracteurs des footballeurs -ces êtres mal-élevés et cupides comme ils se l'imaginent- se dressent vent-debout face à cette récompense qu'ils considèrent donc comme injustifiée.
Un immense pactole à partager
Mais à y regarder de plus près, n'est-ce pas finalement une récompense logique (plus que juste) ? Tout travail mérite salaire, et ces primes ne sont finalement que la résultante d'un système mis en place par la Fifa. Le football -et une Coupe du monde en particulier- génère énormément de recettes financières. En 15 ans, les droits de retransmission télévisés ont explosé, atteignant des sommes souvent démesurées. Et si la plus haute instance du football a pleinement profité de cette manne, il est finalement assez logique que les principaux acteurs, à savoir les joueurs, ceux qui assurent le spectacle, profitent aussi du généreux pactole.
Si cela peut surprendre de savoir que même en cas d'élimination au premier tour, les 23 Bleus recevront un supplément de 75 000 euros, c'est bien la faute à l'immense popularité du sport roi. On peut même comparer ces primes aux "parachutes dorés" des grands patrons. Selon le règlement de la Fifa, la Fédération française (comme toutes les autres fédérations engagées) recevra au moins 5,8 millions d’euros, et c'est donc sur cette somme que les joueurs récupèreront leur prime à hauteur de 30 % de la somme globale.
A qui la faute ?
Ce pourcentage reste d'ailleurs le même en cas de qualification pour les quarts de finale (l'objectif avoué), pour lesquels la FFF pourrait toucher 10,2 millions. Chaque joueur toucherait alors 133 000 euros. Si d'aventure les Bleus reportaient un deuxième titre mondial, ils recevraient chacun un bonus avoisinant les 330 000 euros, soit 30 000 euros de plus que ce qui avait été prévu en Afrique du Sud. Il ne s'agit là que d'une revalorisation globale qui touche tous les participants au Mondial, et qui ne fait que profiter de l'immense machine à sous dont profite le monde du football.
En 1998, lorsque les héros tricolores avaient empoché 244 000 euros chacun, peu de voix s'étaient élevées contre l'indécence de ces sommes astronomiques. Mais depuis, l'image des footballeurs a été profondément écornée au travers de trop nombreuses affaires et il devient difficile de tenir un discours raisonnable avec des sommes aussi folles. Le football rapporte énormément d'argent, les joueurs qui en vivent doivent forcément en profiter. La question est peut-être plutôt de savoir si les bénéfices ne peuvent davantage profiter au monde du football amateur par exemple, ou à des associations caritatives…
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