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"Protection totale" : au procès Diack, une note embarrassante refait surface

Le procès de l'ancien patron mondial de l'athlétisme, Lamine Diack, a débuté depuis lundi. Ce mercredi l'avocat Habib Cissé, l'un des prévenus a dû s'expliquer sur une note retrouvée chez lui, qui détaille des remises d'argent pour que des athlètes échappent aux sanctions disciplinaires.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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  (THOMAS SAMSON / AFP)

"S. Kirdyapkin (700.000 euros)", "Y. Zaripova (600.000 euros)": la note laisse supposer que certains athlètes soupçonnés de dopage sanguin ont bénéficié d'une "protection totale" ("full protection") contre des sommes à 6 chiffres. Pourquoi l'ancien avocat de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), missionné pour gérer les cas de dopage russe à partir de la fin 2011, a-t-il reçu ce document, saisi par les policiers à son domicile ?

Habib Cissé a expliqué avoir réagi avec "stupéfaction et étonnement" en recevant cette note, parce que celui qui en apparaît comme l'auteur, l'entraîneur russe Alexeï Melnikov, ne connaissait "pas un mot d'anglais". Mais le président de la fédération russe d'athlétisme (ARAF), Valentin Balakhnitchev, l'aurait rassuré : "Ne t'inquiète pas c'est une erreur". "Je n'aurais jamais imaginé que ce torchon de mensonges me soit opposé", a poursuivi Habib Cissé, 48 ans.

Des virements douteux 

Les enquêteurs ont retrouvé la trace d'un virement, un "remboursement" de 300.000 euros reçu par la marathonienne Lilya Shoboukhova, après sa suspension en 2014. Or, ce virement provenait d'un compte associé à l'un des autres prévenus, Papa Massata Diack, ancien conseiller marketing de l'IAAF et fils de son ex-président, Lamine Diack.

Habib Cissé, qui clame son innocence, a eu du mal à expliquer un échange de SMS avec ce même Papa Massata Diack, où ce dernier lui demande "de retourner les 50.000 euros reçus sur le cas Shoboukhova dès lundi", et auquel il répond qu'il a besoin de temps pour payer l'intégralité. "J'ai rendu quelques milliers d'euros pour que ça s'arrête (...) je ne devais rien", a-t-il soutenu, assurant n'avoir "jamais reçu un centime de Shoboukhova".

Six acteurs, dont les Diack père et fils, sont jugés pour corruption devant la 32e chambre correctionnelle, notamment pour avoir permis à partir de fin 2011 de retarder des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage. Selon les juges d'instruction, cette indulgence a notamment favorisé les négociations de l'IAAF avec un sponsor et un diffuseur russes, la banque d'Etat VTB et la chaîne RTR pour les Mondiaux-2013 à Moscou. Prévu mercredi, l'interrogatoire de Lamine Diack n'avait pas encore démarré en fin d'après-midi.

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