Qualifiée pour les JO en plein confinement, la grimpeuse Anouck Jaubert "soulagée"
Cette nouvelle, Anouck Jaubert ne risque pas de l’oublier. Pour les débuts de l’escalade dans l'olympisme, la grimpeuse et membre de l'équipe de France d'escalade de vitesse s’est qualifiée pour les Jeux de Tokyo le 30 avril dernier. Si l'annonce du dernier athlète qualifié était bien prévu initialement le 30 avril, la situation actuelle du confinement rend cette qualification tout sauf anodine. “C'était un peu étrange de l'apprendre dans ces conditions de confinement, reconnaît Anouck Jaubert. Quand j’ai appris la nouvelle, je réalisais un entraînement de renforcement de jambes, et j’ai reçu un message de félicitations, avant même d'avoir la nouvelle officielle. Puis le DTN m’a appelé pour me féliciter et ensuite le responsable haut niveau de la fédération m’a aussi téléphoné pour m'annoncer de vive voix ma qualification”, raconte l’athlète de 26 ans.
Qualification via la commission tripartite du CIO
Anouck Jaubert a bénéficié de la dernière place pour les JO, attribuée par la commission tripartite du CIO. Et avec comme critère de sélection, les résultats obtenus lors des championnats du monde d’escalade, qui ont eu lieu en août 2019. En effet, pour les grimpeurs, obtenir une place pour les JO peut se faire de plusieurs façons. Chez les femmes, comme chez les hommes, 20 places sont accordées pour concourir aux Jeux olympiques. Parmi elles, sept sont attribuées sur le championnat du monde, six sur le Tournoi de qualification olympique (qui a eu lieu fin novembre), cinq sont réservées pour les vainqueurs des championnats continentaux (1 par continent), une est attribuée au pays d'accueil - en l'occurrence cette année au Japon - et enfin, l'ultime place est attribuée par la commission tripartite du CIO (composée d’un représentant du CIO, d’un représentant des fédérations internationales et d’un représentant des comités nationaux olympiques, ndlr).
Normalement, cette place est réservée à des athlètes de pays qui sont en plein développement de la discipline. Toutefois, pour en bénéficier, il fallait que ces athlètes soient qualifiés sur le format combiné du championnat du monde. “Mais il se trouve qu’aucun athlète de ces pays-là ne s’est qualifié sur le combiné”, précise Anouck Jaubert. Dans ce cas, le système de qualification prévoit d’attribuer cette place à la première et au premier non-qualifiés à l’issue du championnat du monde combiné d’escalade, place qui était celle d'Anouck Jaubert à l'issue de cette compétition.
“Au championnat du monde, j’étais dévastée car j’ai terminé première non-qualifiée et je ne savais pas encore que je serai qualifiée pour les Jeux. Si je l'avais appris, j’aurais davantage savouré cette nouvelle à ce moment-là”
Si les grimpeurs savaient depuis plusieurs mois qu’une place serait réattribuée, ils ne connaissaient toutefois ni la date de la décision, ni ses modalités d’attribution, étant donnée la situation actuelle. Finalement, malgré le report des différents championnats, la décision a été rendue publique seulement fin avril, comme prévu. “Je m'y attendais puisqu’on nous parlait de cette place de la commission tripartite qui devait être réallouée depuis un moment. Mais c'est un vrai soulagement”, se réjouit la native de Saint-Etienne.
Un soulagement avec toutefois un petit arrière goût d’irréel. “Au championnat du monde, j’étais dévastée car j’ai terminé première non-qualifiée et je ne savais pas encore que je serai qualifiée pour les Jeux. Si je l'avais appris à ce moment-là, j’aurais davantage savouré cette nouvelle à ce moment-là et j’aurais pu partager cet instant avec les grimpeurs alors que là je suis dans mon coin, confinée. Même si j'ai reçu plein de messages de félicitations, c'est une manière différente de partager cette qualification”, confie l’athlète.
Un aménagement pour pouvoir s’entraîner à la maison
Quoi qu’il en soit, Anouck Joubert à hâte de reprendre le chemin de la préparation. “Cette qualification me donne plein de motivation pour continuer l'entraînement. Depuis que je sais que je suis qualifiée, j’imagine ce que je peux mettre en place aux entraînements pour mettre à profit cette année supplémentaire”, sourit-elle. En attendant de pouvoir reprendre l’entraînement et de débuter sa préparation pour les JO, Anouck Joubert s’est aménagée de nombreux exercices chez ses beaux-parents en Haute-Savoie pour maintenir sa capacité physique. “Même si je n’ai pas de mur, j’ai pu emprunter du matériel spécifique au Pôle France d’escalade, à Voiron, avant le confinement”, explique-t-elle.
Avec son beau-père, elle a aussi installé une échelle le long de la maison, pour avoir un exercice qui se rapproche de l'escalade. Si beaucoup de choses restent encore floues quant à la reprise et au retour à la compétition, ce qui est sûr en tout cas, c’est que dès le 11 mai, Anouck Jaubert pourra enfin fêter sa qualification pour les JO avec ses proches.
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