Cet article date de plus de quatre ans.

Quand l'actualité sportive ressemble à un poisson d'avril...

Place à un peu de légèreté en cette période de confinement, avec le retour des poissons d’avril. Toute la journée, des blagues plus ou moins réussies vont se succéder, et le monde du sport n’y échappe pas. D’autant plus que, parfois, il se débrouille très bien tout seul pour créer des poissons d’avril qui n’en sont pas. Retour sur ces jours où l’actualité sportive a ressemblé à une blague, pour le meilleur, parfois, ou pour le pire, souvent.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 9min
 

Martin Braithwaite au FC Barcelone

Commençons avec le dernier exemple en date, et sans doute l’un des plus emblématiques : la signature de Martin Braithwaite au FC Barcelone. Le 20 février 2020, l’ancien buteur danois de Toulouse débarque au Barça en joker médical contre dix-huit millions d’euros. Même après plusieurs jours de rumeurs, la surprise est totale. La toile s’affole, et quelques courageux s’aventurent à expliquer pourquoi ce n’est pas un si mauvais choix pour le Barça. Pendant ce temps-là, les moqueries et l’étonnement se diffusent sur les réseaux sociaux. Sauf que Braithwaite, lui, n’est pas venu pour rigoler, et délivre deux passes décisives pour sa première entrée en jeu, deux jours plus tard. Comme quoi...

Marion Bartoli sacrée à Wimbledon

Soyons clairs : l’idée n’est absolument pas de discréditer la carrière de Marion Bartoli (8 titres WTA en 19 finales, 7eme mondiale en 2012). La Française est indéniablement une des meilleures joueuses de tennis tricolore de l’Histoire. Elle est d’ailleurs la seule bleue avec Mary Pierce et Amélie Mauresmo à avoir gagné un Grand Chelem et atteint les quarts de finale des trois autres. Ce constat étant posé, il faut néanmoins avouer que son sacre à Wimbledon en 2013 était totalement inattendu. Et le scénario de cette victoire a tout de la bonne blague : Marion Bartoli remporte cette année-là son seul Grand Chelem en n’affrontant aucune des 15 premières joueuses au classement WTA, profitant d’une cascade de blessures et de méformes. Le trophée dans les mains, elle donne rendez-vous l’année suivante. Avant de prendre sa retraite une semaine plus tard. 

La Grèce championne d’Europe 2004

A la veille de l’Euro 2004 de football, quiconque aurait pronostiqué une victoire de la Grèce aurait été raillé. D’abord parce que cette sélection était composée de joueurs relativement inconnus, et surtout parce qu’elle était placée dans le groupe du Portugal (pays hôte), de l’Espagne et de la Russie. Et pourtant, avec trois victoires en six matches dans le temps réglementaire, plus une en prolongation, les Grecs sont devenus champions d’Europe 2004. Une imposture ? Pas vraiment, puisque après avoir battu le Portugal et tenu tête à l’Espagne en phase de poule, la Grèce a balayé la France de Zidane, tenante du titre, la République tchèque, avant des battre de nouveau les Portugais en finale. Une victoire impensable qui aurait pu être une bonne blague. Sauf que la réalité a peu fait sourire hors de Grèce : la faute au style de jeu hyper défensif des hommes d’Otto Rehhagel. Mais quand on produit des attaquants comme Kostas Mitroglou

Antoine Dénériaz, champion olympique 2006

En 7 ans de carrière, Antoine Dénériaz a pris 141 départs en coupe du monde, pour trois victoires en six podiums. Spécialiste de la descente, le skieur français a donc eu une carrière honorable, mais pas incroyable. Alors, quand le 12 février 2006, il est sacré champion olympique de descente aux JO d’hiver de Turin, avec une avance colossale de 72 centièmes, la surprise est totale. D’autant que le Français n’a rechaussé les skis que sept mois plus tôt, après une rupture des ligaments croisés. Ses adversaires ont peut-être cru à une blague, mais Dénériaz a eu le mérite de répondre présent au bon moment. Il prendra d'ailleurs sa retraite dès décembre 2007.

Fabio Cannavaro Ballon d’or 2006

Quelques mois après la défaite des Bleus en finale du mondial contre l’Italie, le défenseur, capitaine de la Squadra Azzura, est élu Ballon d’or, loin devant Zinédine Zidane (5e). Et cela n'a pas fait trop sourire les supporteurs français. Le problème n’est pas tant que Zizou, qui a éclaboussé la compétition de son talent, ne l’ait pas reçu. Pour la deuxième fois de sa carrière, le double Z laissait filer ce trophée individuel pour un coup de boule (après celui de 2000, attribué à Figo). Le fait est qu’en dehors du roi Zidane, d’autres joueurs le méritaient sans doute plus que Cannavaro, tout aussi bon défenseur qu’il soit.

Finaliste malheureux du mondial et de la Ligue des champions, Thierry Henry s’en serait tiré les cheveux s’il en avait eus. Lui qui fut déjà privé du Ballon d’or 2003 (attribué à Pavel Nedved), sans que l’on ne comprenne pourquoi. Justement, ce ballon d’or 2006 est d’autant plus une mauvaise blague qu’il n’est pas le seul à faire polémique. Ainsi l’histoire s’étonnera toujours de voir Messi sacré en 2010, quand Sneijder, Iniesta ou Xavi étaient tout désignés. Sans entrer dans le détail de toutes ces attributions polémiques, on peut affirmer qu’en terme de mascarades, le palmarès du Ballon d’or obtient parfois la palme.

Le XV de France en lice pour la victoire du Six Nations 2020

Qui l’eut cru ? Après une décennie d’échecs, le XV de France est aujourd’hui aux portes d’une victoire dans le tournoi des Six Nations, qui serait la première depuis dix ans. Il faudra pour cela que les hommes de Fabien Galthié battent l’Irlande cet automne (le match ayant été reporté face à la pandémie de coronavirus) plus largement que l’Angleterre ne battra l’Italie... Ce qui n'est pas une mince affaire. Après avoir dominé ce même XV de la Rose, vice-champion du monde, en ouverture, les Bleus sont allés gagner à Cardiff (une première depuis 2010, là aussi) face au Pays de Galles. Certes, la défaite en Ecosse a réduit les chances françaises de victoire finale, en laissant l’Angleterre repasser devant. Mais au regard des dix dernières années du XV de France, c’est déjà un miracle. 

Le mondial 2022 attribué au Qatar

En 2010, dans un souci de développement du football à l’échelle mondiale, la FIFA a attribué la Coupe du monde a un pays arabe. Une belle initiative. Mais alors quel pays arabe, mordu de football, a-t-il été retenu : le Maroc, l’Algérie, l’Egypte ? Non : le Qatar. Fin de cette très mauvaise blague. Début des procès.

Jacques-Henri Eyraud et les buts à deux points

Déjà raillé par ses supporters et ceux d’autres clubs, le président de l’Olympique de Marseille a assuré le spectacle en avril 2019. Invité à un sommet des start-ups d’Aix-Marseille, Eyraud a eu une idée, et c'est presque une blague : "Qu’un but marqué via un tir en dehors de la surface de réparation vaut deux points, pourquoi c’est FIFA, Electronic Arts, qui imagine ça ? Il y a même un mode dans le jeu sans règles, là c’est un peu le chaos. Mais ce qui m’intéresse, c’est pourquoi demain, sur des vrais terrains, un tir de l’extérieur de la surface de réparation ne rapporterait pas deux points, et pas un ?". Une blague d’autant plus réussie que JHE était tout à fait sérieux. 

La reconversion de Bolt 

Il se voyait attaquant à Manchester United, il a fini remplaçant éphémère d’un club de seconde zone en Australie. Retraité des pistes, le roi du 100m, Usain Bolt, s’imaginait footballeur. Supporter de United, il pensait sérieusement pouvoir empiler les buts à Old Trafford. Après des essais à Dortmund notamment - club qui, étrangement, partage le même sponsor que la Foudre…-, le Jamaïcain a donc tenté sa chance en Australie. Et, sans pitié, le monde du ballon a ri. 

Montpellier et Leicester champions 

Difficile de passer à côté de ces deux sacres totalement inattendus. Difficile aussi d’en privilégier un à l’autre. Que ce soit Montpellier en 2012 en Ligue 1, sacré au nez et à la barbe du LOSC, tenant du titre, et du jeune PSG qatari de Carlo Ancelotti, ou Leicester en 2016, titré devant tous les cadors anglais, quelques mois après avoir frôlé la relégation : ces deux exploits colossaux avaient tout d’une blague. Et s’ils ont bien eu lieu, ils ont provoqué bien plus de sourires que la meilleure des vannes. Mais pas autant que la crête de Louis Nicollin

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