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Quand Tsonga dépasse Noah

En battant Berdych au tour précédent, Jo-Wilfried Tsonga a atteint pour la 11e fois le stade des quarts de finale en Grands Chelems. C'est tout simplement mieux que Yannick Noah, avec qui il co-détenait déjà ce record pour un joueur français. S'il manque encore au Manceau un titre pour bénéficier de la même popularité que son prestigieux compatriote, sa régularité force le respect.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

De l'importance d'être constant. Jo Wilfried Tsonga pourrait être le héros de la célèbre oeuvre d'Oscar Wilde. Sans faire de bruit ou presque, l'actuel 15e joueur mondial vient de déboulonner la statue d'une légende après sa victoire sur Berdych. Yannick Noah et ses 10 quarts de finales en tournois du Grand Chelem sont désormais dépassés. Depuis son éclosion au plus haut niveau, Tsonga a toujours su, ou presque, répondre présent dans les moment qui comptent vraiment. Ce qui dénote une force de caractère et une abnégation que ses contemporains ne possèdent peut-être pas. Moins doué que Gasquet, moins physique que Monfils, moins stratège que Simon, Jo a ce petit supplément d'âme qui le fait se sublimer en Grand Chelem. 

Cette régularité au plus haut niveau a de plus le mérite de s'affirmer sur tous les types de surfaces. Seul le béton de l'US Open a réussi à lui figer les pieds jusqu'ici. Déjà quart-de-finaliste en 2012, puis demi-finaliste un an plus tard - son meilleur résultat à Paris -"Jo" est comme chez lui à la Porte d'Auteuil. Mais aussi à Melbourne et à Londres puisqu'il avait perdu en finale en Australie en 2008 et avait atteint à deux reprises le dernier carré à Wimbledon (2011, 2012). "Il ne lui manque plus qu'une victoire pour rejoindre Yannick dans le coeur du public", résume Michaël Llodra.

Pour le consultant de Francetv, la présence de Tsonga dans les secondes semaines des Grands Chelems s'explique par la polyvalence du joueur. "Il est à l'aise sur toutes les surfaces, il est explosif et dès qu'il est débarrassé de ses pépins physiques, il devient dangereux pour n'importe quel adversaire". Llodra estime également que le physique de déménageur de Tsonga, souvent comparé au boxeur Mohamed Ali, peut aussi impressionner. "Contrairement à un Gasquet ou un Simon, beaucoup moins costauds, Jo peut faire peur avec sa carrure. Cela lui confère une forme de charisme". 

"J'ai toujours eu confiance en moi"

Le Français, 30 ans, n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il évolue en pleine possession de ses moyens physiques. "Quand je me sens bien physiquement, je reste un joueur solide dans ce genre de compétition. Et peu importe les résultats obtenus auparavant", souligne le Manceau, qui a rongé son frein pendant deux mois. Il n'avait pas gagné plus de deux matches d'affilée depuis son retour fin mars à Miami, intervenu après quatre mois d'arrêt pour soigner un bras droit douloureux.

C'est dire si cette année, la côte du Français n'était pas au beau fixe avant le début de ce Roland Garros. Ses éliminations précoces lors des tournois sur terre battue, en particulier à Barcelone et Rome (dès son entrée en lice), avait fait naître un certain scepticisme quant à sa capacité à se sublimer Porte d'Auteuil.  "Même si les quelques derniers mois ont été durs, j'ai toujours eu confiance en moi",  assure Tsonga. C'est aussi cette force mentale qui l'a propulsé là où les autres Tricolores échouent régulièrement. "Jo a toujours au une énorme confiance en lui", témoigne Llodra. "Il a au fond de lui cette envie et il n'hésite pas à crier haut et fort ses ambitions, même si ça peut parfois se retourner contre lui car le public assimile ça avec de l'arrogance". S'il gagne Roland Garros, personne ne lui en tiendra rigueur... 

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