Quel avenir pour Laurent Blanc ?
L'Euro c'est fini. C'est sur cette note amère et l'élimination de l'équipe de France face à l'Espagne, que Laurent Blanc a achevé sa première campagne en tant sélectionneur. En mènera-t-il une seconde ? C'est la question qui brûle toutes les lèvres ce dimanche alors que les 23 tricolores ont quitté l'Ukraine pour rentrer en France. En effet, le contrat du technicien prend terme à la fin du mois de juin. Il doit désormais attendre l'aval de Noël Le Graët, président de la Fédération française de football pour être fixé sur son avenir. Sera-t-il reconduit ?
Sur le papier, tout porte à croire au renouvellement de son contrat. Deux ans après son arrivée, Laurent Blanc a atteint l'objectif qui lui était fixé en atteignant les quarts de finale de l'Euro. C'est déjà beaucoup lorsque l'on regarde où en était le groupe en juillet 2010, en sortant d'une campagne de Knysna désastreuse. Ce serait trop réducteur de ne retenir que les deux dernières prestations tricolores face à la Suède et l'Espagne (perdues 2-0) comme seul bilan de la campagne de Blanc. Le "président" a su construire un groupe autour de lui, en laissant une large place à la jeunesse. Mettre un terme à son leadership aujourd'hui obligerait son successeur à tout reconstruire dans l'urgence et faire perdre deux ans à toute l'équipe de France.
Interrogé sur le sujet quelques minutes après l'élimination, le principal interressé est resté très vague : "On vient d'être sorti de la compétition, la déception est palpable au niveau du staff et des joueurs mais il faudra faire le point de cet Euro, l'analyse de cet Euro. On va le faire dans les jours qui arrivent. Il y aura des satisfactions et des déceptions et vous verrez ce qui se passera par la suite."
Blanc : "La déception est palpable"
Depuis son arrivée à la tête du groupe, l'ancien entraîneur de Bordeaux avait clairement exposé son objectif : faire une équipe compétitive pour 2014, pour le mondial brésilien. Selon son plan de marche, le rendez-vous européen en Pologne-Ukraine arrivait trop tôt pour mettre sur pied une équipe complète. Il visait plus loin, et quatre ans lui étaient nécessaires pour mener à bien son projet.
Pour autant, le travail qui lui reste à accomplir est conséquent. Les ego démesurés de certains (Nasri ou Ben Arfa entre autres), l'incertitude autour du capitanat (Lloris trop discret) ont pénalisé l'équipe. On s'était mis à rêver de Bleus victorieux après leur succès face à l'Ukraine (2-0), on repart avec une équipe en mini-crise. Plus que les résultats purs, il y a aussi tous les à-côté. Les relations presse-joueurs et public-joueurs se sont grandement dégradées en l'espace d'une semaine. Les nouvelles polémiques autour des joueurs et notamment Samir Nasri pourraient-elles le mettre en porte-à-faux avec la fédération française ? Difficile sur le papier de reprocher à Blanc ces débordements. Ils pourraient, en revanche, refroidir ses ardeurs, lui qui avait été sollicité ces dernières semaines par l'Inter Milan ou encore Tottenham. Se laissera-t-il tenter par une nouvelle aventure à la tête d'un grand club ?
L'avenir du champion du monde 98 sera en tout cas rapidement scellé puisqu'une réunion doit avoir lieu entre lui et Noël Le Graët début juillet. Pour trouver un terrain d'entente.
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