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Rétro : les 10 échecs de la décennie

Du sport, on en retient souvent les grands moments, les prouesses. La dernière décennie en a d’ailleurs connues plus d’une. Mais tout cela ne doit pas chasser l’envers du décor, c’est-à-dire les ratés, parfois cuisants, et tout aussi riches en émotions. Retour sur les 10 échecs de la décennie.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 12min
 

2010 : le naufrage des Bleus à Knysna

Vice-championne du monde de football, la France débarque à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud après une qualification poussive en barrages face à l’Irlande. La main de Thierry Henry sur le but de Gallas pollue la préparation des Bleus. A cela viennent s’ajouter l’éclosion de l’affaire Zahia et une piteuse défaite lors du dernier match de préparation contre la Chine. Bref, les Bleus entament le Mondial avec une sale image, dans un groupe largement à leur portée (Uruguay, Mexique, Afrique du Sud).
 
Indigents sur le terrain, les hommes de Domenech sont piteusement éliminées (0-0 contre l’Uruguay, 0-2 contre le Mexique, 1-2 contre l’Afrique du Sud). Pire, les Bleus réussissent l’impensable exploit : celui d’écorner un peu plus leur image déjà désastreuse lors du tristement célèbre épisode du bus. Faire grève lors d’une coupe du monde en soutien à un partenaire exclu du tournoi pour avoir insulté le sélectionneur : la débâcle est totale. Heureusement, huit petites années plus tard, un autre génération bleue mettra les pendules à l’heure, russe. 

2010 : le coup de pompe de Lance Armstrong

Un an après son retour sur le Tour de France (dans la roue - littéralement - d’Alberto Contador, sacré avec Astana), Lance Armstrong bande les muscles. L’Américain a quitté l’équipe kazakhe et monté la sienne : la Radioshack. Un nom qui claque, une équipe construite par et pour lui, et une revanche à prendre après sa 3eme place en 2009 : le scénario est écrit. Et pour en convaincre ceux qui en doutent, l’Américain termine 5e du prologue au départ de Rotterdam. Mais les pavés du Nord le coupent dans son élan.

Lors de la 8e étape, première en montagne, Armstrong chute au pied du bien nommé col de la Ramaz. Mais c’est dans la montée vers Morzine qu’il concède plus de 11 minutes à Andy Schleck. La fin du Tour ne fait qu’abîmer un peu plus ce qui, à l'époque, est encore une légende. Vingt-troisième au général après un sursaut d’orgueil, Armstrong se console avec la victoire de son équipe au classement collectif. A défaut de gagner un 8ème Tour, il perdra les sept autres deux ans plus tard, pour dopage.
 

2012 : le retour manqué de Laure Manaudou 

De retour dans les bassins depuis septembre 2010, Laure Manaudou décroche trois titres aux championnats de France 2011. Après deux ans de pause, la nageuse française semble retrouver son niveau. Le pari est en passe d’être réussi. Pour qu’il le soit, il faut briller aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Le véritable objectif de ce nouveau plongeon dans les bassins. L’emballement médiatique s’enclenche : la gamine championne olympique à Athènes en 2004 est de retour ! D'autant que la natation française est alors en plein boom. Mais une fois à Londres, le retour tant espéré de Laure Manaudou fait plouf. La Française est éliminée dès les séries sur 100m dos et 200m dos. Pour noyer son chagrin, elle file ensuite aux championnats de France pour récolter quelques dernières médailles. En janvier 2013, Manaudou officialise sa retraite, et part se la couler douce, hors de l’eau.

2012 : Lyon éliminé par l’APOEL Nicosie

Qualifié in extremis après une victoire surréaliste 7 buts à 1 à Zagreb, lors de du dernier match de poules, Lyon dispute les huitièmes de finale de la Ligue des champions en 2012. Miraculé en poules donc, l’OL jubile lors du tirage au sort. Placé dans le chapeau numéro 2, les Lyonnais évitent les cadors - à l’inverse de Marseille, qui tire l’Inter Milan -. Mieux, Lyon hérite de l’APOEL Nicosie, surprenant premier du groupe G devant le Zénith, Porto et le Shakhtar. La route vers les quarts de finale est toute tracée. Le match aller confirme la tendance : l’OL s’impose 1 à 0 grâce à Alexandre Lacazette. De quoi aborder sereinement le retour à Chypre, début mars. Mais en pleine Méditerranée, Lyon coule. Après un but précoce de Manduca, l’OL est poussé aux tirs au but, qui sont un véritable naufrage. Les ratés de Bastos et Lacazette éliminent Lyon. Une humiliation.

2013 : le rachat du RC Lens par Hafiz Mammadov

Ibrahimovic et Falcao vont signer à Lens pour gagner la Ligue des champions. Voilà la promesse d’Hafiz Mammadov aux supporters Sang & Or à l’automne 2013. Alors propriétaire du club depuis juillet, l’homme d’affaires azerbaïdjanais est plein d’ambition. Pensionnaire de Ligue 2 à cette époque, le RC Lens doit vite retrouver l’élite pour venir concurrencer le PSG et l’AS Monaco, où évoluent justement Ibrahimovic et Falcao. Une bataille de milliardaires qui commence à faire rêver le monde de la Ligue 1. Et puis ? Plus rien. Si sur le terrain Lens retrouve bien la L1 en 2014, son actionnaire majoritaire lui fait faux bon au même moment. Lui qui devait investir des dizaines de millions d’euros peine à en sortir 4 pour garantir la montée du club. Le début d’un long feuilleton qui mènera à la revente du club 2016, après un retour en Ligue 2 en 2015. 

2014 : le Brésil humilié par l’Allemagne 

Une correction. Une humiliation. Un séisme footballistique. Le 8 juillet 2014 au stade Mineirao Belo Horizonte, le Brésil se fait tailler en pièces en demi-finale de sa coupe du monde. Privée de Neymar, blessé contre la Colombie en quart, la Seleçao subit de plein fouet la loi allemande. Irrésistible, l’Allemagne écrase le Brésil 7 buts à 1. En demi-finale de coupe du monde. Après trente minutes de jeu, la Nationalmannschaft mène 5 à 0. Les Brésiliens sont K-O debout. Plus large succès de l’histoire en demi-finale de mondial, cette débâcle voit Ronaldo perdre son titre de meilleur buteur de la Coupe du monde au profit de Miroslav Klose. C’est aussi la première défaite du Brésil sur ses terres depuis 1975, et sa plus large. Bref, l’humiliation est totale. En référence au choc du Maracanaçao en 1950 (défaite en finale du mondial à Rio contre le Chili), la presse parle de Mineiraço. En larmes, le Brésil se console en voyant son bourreau allemand gagner la finale et éviter l’humiliation suprême en battant l’ennemi argentin en finale. Tudo bem ?
 

2015 : le XV de France corrigé par les All Blacks 

Coupe du monde toujours, humiliation toujours, mais en rugby cette fois. Quatre ans après leur finale de monial perdue, les Bleus retrouvent les Blacks. Cette fois, il s’agit d’un quart de finale de mondial. Et comme en 2007 au même stade de la compétition, le match se déroule à Cardiff. Ce soir-là, Jauzion avait envoyé les Bleus en terre promise et en demi-finale. Un symbole dans lequel la France veut croire. Un symbole que les Blacks, champions du monde en titre, vont soigneusement écrabouiller. Résultat : les Bleus s’inclinent 62 à 13. Jamais la France n’avait perdu avec autant d’écart en Coupe du monde. D’ailleurs, jamais une équipe n’avait perdu avec autant d’écart et de points concédés en phase à élimination directe d’une Coupe du monde. Les hommes de Philippe Saint-André font tomber les records. Plus que jamais, impossible n’est pas Français.

2017 : les adieux ratés de Bolt 

Un an après son ultime triplé olympique à Rio de Janeiro, Usain Bolt débarque aux championnats du monde de Londres pour devenir l’athlète le plus médaillé de l’Histoire devant Carl Lewis. Pour ses derniers mondiaux, la Foudre fait l’impasse sur le 200m. Le Jamaïcain se focalise sur le 100m, où il apparaît plus crispé que d’habitude, notamment lors de sa deuxième place en demi-finale derrière Christian Coleman. Une mauvaise impression que Bolt confirme en finale, en terminant troisième derrière Gatlin et Coleman. Quelques jours après cette désillusion, Bolt s’aligne en dernier relayeur du 4x100m jamaïcain. Sa dernière course. Il ne la terminera pas. Victime d’un claquage en pleine accélération, Bolt s’arrête. Il ne franchira pas sa dernière ligne d’arrivée. 
 

2013 - 2019 : le PSG en Ligue des champions

Des centaines de millions d’euros, mais aucune demi-finale. C’est le triste bilan du Paris Saint-Germain en Ligue des champions depuis son rachat par Qatar Sport Investments (QSI). Objectif affiché des Parisiens, la C1 se refuse à eux, souvent au terme d’éliminations inattendues, spectaculaires, voire impensables. Si le club fréquente les quarts de finale au début de l’ère qatarie, l’année 2017 marque une rupture. C’est la fameuse remontada : vainqueur 4 à 0 à l’aller contre le FC Barcelone en 8e, les Parisiens s’écroulent au match retour 6 à 1, et sont éliminés. Une humiliation rendue plus amère encore par un arbitrage très douteux. 

En 2018, le PSG bute encore en quarts de finale face au Real Madrid, double tenant du titre et futur vainqueur. Mais l’échec le plus douloureux reste celui de 2019. Après sa victoire 2 à 0 à l’aller à Manchester United, Paris s’avance sereinement pour le match retour à domicile. D’autant que jamais une équipe n’a été éliminée après une victoire 2 à 0 à l’aller à l’extérieur. En face, Manchester est privé de quasiment tous ses titulaires, et n’ose pas y croire. Et pourtant : grâce à un pénalty au bout du temps réglementaire, les Mancuniens renversent le PSG 3 à 0. Invraisemblable. 

2019 : l’équipe de France féminine de Handball à la trappe

Championne du monde en titre, l’équipe de France féminine de handball débarque aux mondiaux 2019 pleine de confiance au Japon. L’objectif est clair : une médaille au minimum, d’or si possible. Placées dans le groupe B avec l’Allemagne, le Danemark, la Corée du Sud, le Brésil et l’Australie, les Bleues ont largement les moyens d’aller chercher une des trois places qualificatives. Personne n’en doute. Pourtant, elles perdent d’entrée à la surprise générale contre la Corée du Sud (27-29), puis concèdent un match nul inattendu contre le Brésil (19-19). Après une démonstration contre l’Australie (46-7), et une victoire solide contre l’Allemagne (27-25), les Bleus rechutent contre le Danemark (20-18). Une défaite pas scandaleuse en soit, mais qui élimine les championnes du monde en titre dès la phase de poules. La France terminera 13e, loin, très loin de son rang et de ses ambitions.
 

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