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Riche club de hand parisien cherche public, déçus du foot acceptés

Après un recrutement quatre étoiles, le PSG Handball est en quête de supporters. L'unique groupe de fans a la lourde tâche de transformer la salle en citadelle imprenable.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Luc Abalo, une des recrues vedettes du PSG Handball, lors d'un match de préparation contre Cesson-Rennes, le 7 septembre 2012. (PHILIPPE RENAULT / MAXPPP)

SPORTS - "Oh ville lumière/sent la chaleur/de notre cœur/sens-tu notre ferveur/quand nous marchons près de toi/dans cette quête/chassez l'ennemi/pour que nos couleurs/brillent encore." Chez les supporters du PSG Handball, on révise ferme. On choisit les chants de supporters sur Facebook, on réfléchit au logo du groupe, on dépoussière les tambours et les banderoles. Vendredi 14 septembre, contre Cesson-Rennes, c'est la rentrée pour les fans du club de la capitale. L'an dernier, ils supportaient une équipe poussive qui a échappé à la relégation à dix secondes de la fin du dernier match du championnat. Cette année, ils encourageront une armada de stars (Luc Abalo, Didier Dinard, Mikkel Hansen) recrutés par le nouveau propriétaire, un fonds d'investissement qatari. 

Une vidéo pour remercier les fans

Chez les supporters aussi, on veut passer à la vitesse supérieure. "L'année dernière, je suis allé plusieurs fois voir le Paris Handball dans la salle Coubertin, et il n'y avait pas d'ambiance. Le speaker essayait de lancer quelques chants, mais personne ne répondait, raconte à FTVi Antonin R., président du groupe de supporters Le Huitième Homme. Quand le club a sérieusement commencé à piquer du nez, en décembre 2011, on s'est décidé à créer un groupe de supporters." Le Huitième homme était né. Et le Paris Handball en avait diablement besoin, d'un huitième homme. Au point de réaliser une vidéo pour remercier les fans de leur aide à la fin de la saison dernière.

Paris, c'était quelque chose au début des années 2000. Une coupe de France, des participations à la Ligue des Champions. Et puis, plus rien. Des années de vaches maigres ponctuées par une descente en deuxième division ont eu raison des précédents groupes de supporters. "Quand on a créé un groupe de supporters pour mettre de l'ambiance, beaucoup de joueurs qui étaient depuis longtemps au club n'avaient jamais connu ça. Le gardien, Patrice Annonay, est même venu nous voir en disant : 'Si vous avez besoin de quelque chose, faites appel à moi'." Du jamais-vu. Le club accueille favorablement cette initiative : rapidement, il met à disposition du Huitième homme des tambours, des abonnements à tarif préférentiel, une bâche et des "tap-tap", ces ballons qui servent à applaudir.

"Avant, on n'entendait que les supporters adverses"

Et ce PSG-là commence à séduire les fans de l'autre PSG, celui du foot, déçus par la tournure que prend le club du Parc des princes, avec ses stars, ses abonnements à prix prohibitif et l'interdiction des groupes de supporters, décidée en 2010. En apportant des trucs de supporters ultras aguerri au Huitième homme : on cogite sur l'animation du stade (tifos, tee-shirts), on s'échange les sites internet où trouver du matériel pour faire fabriquer des banderoles ou des drapeaux et on gère les nouveaux abonnés. Objectif : faire de la salle Coubertin une citadelle imprenable. "Les années précédentes, quand des adversaires se déplaçaient à Paris, même des clubs moins connus comme Cesson ou Tremblay-en-France, on n'entendait qu'eux dans la salle, alors qu'on était chez nous, se souvient Antonin R. Cette année, il faut que les joueurs adverses aient le trac avant le début du match." Avec, en point de mire, le choc contre Montpellier et ses quatre titres de champion sur les cinq dernières saisons, le 30 septembre, un des rares matchs de D1 française à être diffusé sur Canal+.

La moitié du chemin est accomplie : pour les deux premiers matchs de la saison à domicile, la salle de 4 000 places sera pleine, alors que les grosses affiches peinaient à remplir la moitié des gradins l'an dernier. Reste désormais à fidéliser un public qui se lassera peut-être si les résultats ne sont pas rapidement au rendez-vous. 

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