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Robert Herbin, les 5 hommes clés du Sphinx

A Saint-Etienne, Robert Herbin était surnommé le Sphinx à cause de son stoïcisme et de son attitude inexpressive sur le banc. Et sans être égyptien, le mythique entraîneur des Verts était bien un monument. Mais il ne s’était pas construit tout seul, et reposait sur de fidèles piliers. Dans le Forez, l’entraîneur le plus chevelu du football français, disparu lundi 27 avril, à 81 ans, comptait sur cinq hommes forts, qui lui ont permis de porter les Verts.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (STF / AFP)
  • Albert Batteux, le mentor

"Meilleur entraîneur français du siècle" pour Michel Hidalgo, "Plus grand entraîneur de tous les temps" pour Raymond Kopa, Albert Batteux a été le mentor de Robert Herbin, notamment parce qu'il l'a entraîné pendant cinq saisons. C’est d’ailleurs lui qui l’avait replacé en défense centrale, lorsque « Robby » n’était qu’un joueur de l’ASSE. Sur le banc des Verts de 1967 à 1972, l’ancien entraîneur du grand Stade de Reims avait fait d’Herbin son homme de confiance. A tel point que lors de sa démission en 1972, sur fond de conflits avec le président Rocher, ce dernier choisit Herbin comme nouvel entraîneur. Successeur direct de Batteux, « Robby » devenait entraîneur-joueur à 33 ans, comme Batteux à Reims à 29 ans. Au delà de cette coïncidence, Herbin prolongera surtout l’état d’esprit offensif et spectaculaire de Batteux, pour faire de Saint-Etienne un géant du football français.

  • Pierre Garonnaire, le dénicheur

Parmi tous les noms cités, c’est sans doute le moins connu. Et pourtant, parmi tous les hommes de confiance de Robert Herbin, Pierre Garonnaire a sûrement été le plus déterminant dans la carrière de Robby sur le banc des Verts. Une statistique suffit à le démontrer : lors de la finale de coupe d’Europe de 1976, les douze joueurs ayant joué le match ont été recrutés par Pierre Garonnaire, dénicheur de talents de l’ASSE. En somme, toutes les stars du centre de formation des Verts, et les étrangers comme Curkovic, Keita ou Piazza : c’était signé Garonnaire. Pourfandeur de talents, ce stéphanois pur jus a tout simplement inventé le métier de recruteur, et alimenté l’équipe de Herbin, avant que Saint-Etienne ne change de politique et ne se tourne vers des stars (Platini, Lacombe, Rep…). « Monsieur Garonnaire » était à Robert Herbin ce que le marchand de graines est au jardinier, et avait sa totale confiance. Il finira par quitter le club après le second passage d’Herbin, en 1989, après trente-neuf années au recrutement de l’ASSE.

  • Roger Rocher, le président

Derrière un grand club, il y a souvent un grand président. Bien avant les Claude Bez (Bordeaux), Bernard Tapie (Marseille) et Jean-Michel Aulas (Lyon), et après Henri Germain (Reims), il y eut Roger Rocher. Ancien mineur, le fondateur de la Société Forézienne de Travaux Publics a dirigé l’ASSE pendant vingt-deux ans, de 1961 à 1982. Et si sa relation avec Robert Herbin s’est mal terminée avec l’affaire de la caisse noire, il a été un homme clé de la réussite de Robby. En le nommant entraîneur-joueur à 33 ans, il a tout simplement été à l’origine de la carrière de Herbin sur le banc stéphanois. Autrement dit, sans l’homme à la pipe, il n’y aurait peut-être pas eu de chevelu roux à la tête de l’ASSE. D’ailleurs, les deux hommes étaient complémentaires dans la gestion du club, et même dans les causeries d’avant-match où, après le discours tactique d’Herbin, Rocher ajoutait son grain d’émotion, quitte à écorcher quelques noms adverses.

  • Jean-Michel Larqué, le capitaine 

Avant d’avoir une émission éponyme sur une radio française, Jean-Michel Larqué a vraiment été capitaine. Et pas n’importe lequel : celui de l’AS Saint-Etienne entraînée par Robert Herbin, finaliste de la Coupe des Champions (C1) en 1976. Avec 4 buts, le milieu de terrain originaire du sud-ouest est d’ailleurs le meilleur buteur stéphanois de la compétition cette année-là. Buteur en quart contre Kiev et en demie contre Eindhoven, Larqué était l’homme de confiance de Herbin sur la pelouse, le patron et leader technique capable d’arranguer les foules quand son coach restait stoïque sur son banc. Bref, le taulier indispensable.

  •  Dominique Rocheteau, la rockstar

Dans une ville minière plus qu’ailleurs, une pépite, on en prends soin. On l’idolâtre. Révélation de l’épopée des Verts en 1976, Dominique Rocheteau et sa dégaine de star de la chanson ont affolé la France des années 1970, pas seulement par ses dribbles chaloupés. L’Ange vert était l’atout numéro un d’Herbin. Lors du quart de finale retour contre Kiev, l’entraîneur stéphanois refuse d’ailleurs de laisser sortir Rocheteau, souffrant d’un mollet pendant la prolongation. Quelques minutes plus tard, l’Ange vert offre la qualification à l’ASSE. Malheureusement, cette blessure empêche Rocheteau de débuter la finale contre le Bayern. Mais jusqu’au bout de l’aventure stéphanoise de l’Ange Vert en 1980, Herbin lui accorde sa confiance, en dépit des blessures, mais la direction du club. En 1980, Rocheteau part se relancer au PSG. Herbin quittera le navire deux ans plus tard.

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