Roland-Garros 2018 : Mihaela Buzarnescu, la tête et les jambes
Mihaela Buzarnescu n’est pas une joueuse comme les autres. Diplômée d’un doctorat en éducation physique et sportive, elle fut un grand espoir du tennis roumain il y a plus de dix ans. Longtemps perturbée par des blessures elle s’est lancée, en parallèle de sa carrière de joueuse, dans de hautes études.
Meilleur classement en carrière à 30 ans
Grâce à une finale à Prague et une demi-finale à Strasbourg en ce début de saison, Buzarnescu pointe au 33e rang mondial, le meilleur classement de sa carrière. 891e en 2014, 544e fin 2016, la trentenaire n’avait alors peu d’espoir de se joindre au top 30 mondial. Pourtant, malgré son élimination face à l’Américaine Madison Keys aujourd’hui en 8es de finale, son parcours à Roland-Garros lui fera encore gagner quelques places au classement. Au 3e tour, elle a sorti la 4e mondiale, Elina Svitolina, quart de finaliste Porte d’Auteuil l’an dernier. Le plus gros coup de la carrière de Buzarnescu. “Je savais dès le départ que ce serait un match difficile. Je ne voulais qu’être agressive, frapper les bons coups, aborder les bons angles et aller de l’avant” analysait-elle à froid en conférence de presse.
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Vaincre Svitolina en Grand Chelem, la Roumaine ne l’imaginait pas il y a quelques années. Les blessures ont longuement perturbé sa carrière, jusqu’à mettre en péril son avenir de joueuse. “Quand j’ai eu ma première chirurgie, je ne savais pas ce que j’allais faire. J’ai donc fait un doctorat sur la science du sport. Je n’ai pas joué pendant deux ans. Si je ne jouais pas au tennis, cela m’aiderait peut-être sur mon CV.” témoigne la gauchère.
A un âge où la question de la fin de carrière commence à émaner, la Roumaine peut voir venir. On sait les sportifs parfois en difficulté pour se reconvertir, ce ne sera pas le cas de Mihaela Buzarnescu. “Elle a préparé une grosse thèse sur le tennis féminin en Roumanie. Son avenir est tracé, elle va faire deux ou trois ans au plus haut niveau et elle aura une belle reconversion.” estime Jean-Yves Leonard, son capitaine à Saint-Dié, dans les Vosges.
Avant de penser au futur, la Roumaine continue de grimper au classement. Jamais avare en surprise, elle pourrait poursuivre sa mue dans les mois à venir, au sein d’un paysage tennistique féminin ouvert.
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