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Roland-Garros : Agression au couteau, miracle en Australie, reine du gazon... 4 choses à savoir sur Petra Kvitova

La Tchèque Petra Kvitova dispute ce jeudi les demi-finales de Roland-Garros pour la deuxième fois de sa carrière. Si la Tchèque a fait son retour dans le Top 10 grâce à cette quinzaine parisienne, sa carrière a été parsemée de coups durs. Voici quatre choses à savoir sur cette éternelle revenante.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Petra Kvitova s'est qualifiée pour les quarts de finale, 8 ans après ses derniers à Roland-Garros (THOMAS SAMSON / AFP)

• Petra Kvitova a survécu a une agression 

Nous sommes en décembre 2016, et Petra Kvitova vient de boucler une saison plutôt morose avec pour meilleur résultat en Grand Chelem un huitième de finale à l'US Open. Le 20 décembre, un inconnu s'introduit dans son appartement à Prostejove, une ville tchèque où la joueuse réside. L'homme s'est fait passer pour un employé chargé du relever des compteurs de gaz et d'électricité. Une fois à l'intérieur, il a placé un couteau sous la gorge de Petra Kvitova. L'agresseur finit par la blesser à la main gauche lorsque la joueuse essaye de repousser l'arme pointée contre sa gorge.

L'homme s'est ensuite enfui avec de l'argent liquide. Si Petra Kvitova a indiqué "avoir de la chance d'être vivante" et qu'elle estimait qu'elle se remettrait vite de l'attaque, celle-ci a eu des conséquences lourdes sur la suite de sa carrière. Gauchère, sa main blessée l'a d'abord empêchée de participer à l'Open d'Australie 2017, ainsi qu'à tous les tournois pendant les cinq premiers mois de la saison. 

• L'Open d'Australie 2019, son "miracle"

Il lui a fallu attendre janvier 2019 pour retrouver les sommets.  Le poids psychologique et émotionnel de cette agression n'a d'ailleurs jamais aussi bien transparu que lors de ce tournoi. Notamment en demi-finales, quand Kvitova a fondu en larmes après une question de Jim Courier sur sa renaissance et sur "tout ce qui lui était arrivé depuis 2014". 2014, année de sa dernière demi-finale en Grand Chelem. Dès 2015, la malchance avait frappé la Tchèque puisqu'elle a été touchée par la mononucléose. Ses résultats s'en étaient ressentis, avec notamment une terrible défaite au 3e tour face à Jelena Jankovic, alors qu'elle était tenante du titre. Son parcours à l'Open d'Australie 2019 a donc logiquement été vécu par elle et son entourage comme une renaissance.

"Je pense que pas grand monde n’y croyait", a-t-elle affirmé après sa finale perdue contre Naomi Osaka. "Et c’est vrai qu’il y a eu un moment où je ne savais pas si je pourrais rejouer au tennis. C’était beaucoup, beaucoup de travail de soins et de rééducation. Les trois premiers mois ont été durs. J’ai appris plus tard qu’au deuxième mois, mon médecin était un peu inquiet de mes cicatrices, parce qu’elles étaient épaisses et très dures. Je pense que le sport m’a aidée : je voulais vraiment revenir et j’ai tout fait pour."

Elle place d'ailleurs son parcours à Roland-Garros cette année sur le même plan. "C'est un miracle, comme en 2019", a-t-elle déclaré après sa victoire en quarts de finale mercredi.

• Reine du gazon 

Petra Kvitova est peut-être l'une des rares spécialistes du tennis féminin sur herbe. Avec son jeu résolument offensif, ses montées au filet fréquentes et son service très performant, la Tchèque est une redoutable joueuse de gazon. Son palmarès sur cette surface, alors que n'y sont joués que quelques tournois par an, est beaucoup plus important que sur les autres surfaces. Elle a gagné deux titres du Grand Chelem : Wimbledon 2011, Wimbledon 2014. En 2013, alors que sa carrière connaît un premier ralentissement, elle se hisse en quarts de finale à Wimbledon. Elle est chaque année l'une des favorites du tournoi, même lorsque sa forme laisse à désirer. Car techniquement, peu parviennent, dans le tennis féminin contemporain, à prendre la balle si tôt et à être aussi régulières à la volée. 

• Junior moyenne mais championne de précocité

Petra Kvitova n'était pas vraiment une enfant précoce. Elle a très longtemps refusé d'intégrer une académie de tennis ou un centre de sport-études, préférant pratiquer son sport seulement une ou deux heures par jour, et se consacrer à l'école. Chez les juniors, elle est performante sans être brillante ; en tout cas, rien qui ne la prédisposait au futur que l'on connaît. Elle ne gagne aucun grand titre et son meilleur classement junior est 27e. 

En revanche, son entrée sur le circuit senior est fracassante. Elle atteint les huitièmes de finale au premier Grand Chelem auquel elle participe : Roland-Garros, en 2008. Trois ans plus tard, en battant Maria Sharapova en finale de Wimbledon, elle devient la première joueuse née dans les années 90 à remporter un Grand Chelem. Le fait de dominer la Russe, alors l'une des patronnes du circuit, avait conduit tous les observateurs à considérer ce match comme une passation de pouvoir. 

Il aura, en réalité, été le début d'une première longue période de doute pour la Tchèque. Elle avouera plus tard avoir été dévastée par son nouveau statut : "C'est compliqué de supporter cette pression à chaque fois qu'on entre sur le court. Être tout le temps favorite, ce n'est vraiment pas facile. Il faut du temps pour s'y faire". Elle mettra 10 Grands Chelems, avant de - de nouveau - remporter Wimbledon en 2014. 

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