Roland-Garros : Après 10h de route, le "lucky loser" Trungelliti élimine Tomic !
De notre envoyé spécial Théo Gicquel.
L'histoire des "lucky losers", ces "heureux perdants" s'apparente souvent à un chemin de croix dans le tableau final. Repêchés de dernière minute, ils passent rarement le premier tour. Ce n'est pas le cas de Marco Trungelliti. L'Argentin, 196e mondial, a été repêché pour remplacer Nick Kyrgios, forfait hier, face au qualifié Bernard Tomic (206e mondial). Placé sur le court n°9, il a écarté l'Australien en quatre sets (6-4, 5-7, 6-4, 6-4). Mais ce match n'aurait dû jamais avoir lieu.
Parti à Barcelone en famille, Trungelliti a reçu un appel du tournoi hier pour remplacer Kyrgios et être le 8e repêché - déjà - du tournoi. Devant signer sa présence avant 10h30 ce matin, l'Argentin a décidé d'employer les grands moyens : un trajet en voiture de dix heures pour rejoindre la capitale française, et une arrivée très tardive, peu avant minuit. Pas les circonstances idéales pour préparer un premier tour de Grand Chelem. Mais le jeu, et surtout la rémunération, en valaient la chandelle.
Voir sur Twitter
79 000 euros au minimum
Pour une simple participation dans la tableau final, Trungelliti aurait touché 20 000 euros. Il obtiendra beaucoup plus, puisqu'il touchera 79 000 euros en cas de défaite au second tour, alors que sa plus grosse rémunération de l'année s'élevait à... 7 500 euros, lors du premier tour des qualifications de l'Open d'Australie. Un gouffre.
Mais cette victoire, l'Argentin est allé la chercher. Bon serveur, agressif au retour, il a étouffé un Tomic en reprise qui a pêché physiquement. De retour début mai, l'Australien n'avait joué que 5 matchs depuis le début de l'année. "Ça reste une bonne performance, il manque de rythme. Il doit enchaîner les matchs pour être prêt dans quelques mois.", a tempéré son clan. L'imbroglio quant à l'identité de son adversaire l'a-t-elle gêné ? "Ça n'a pas d'importance. Il s'est préparé pour jouer contre n'importe qui. On connait son véritable niveau, il n'y a pas d'inquiétude."
Alors que les "Come on" répondaient aux "Vamos", et que les drapeaux argentins et australiens s'agitaient à tour de rôle, c'est donc l'Argentin qui a réalisé la bonne opération. La belle histoire continue. Ça valait bien dix heures de voiture.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.