Cet article date de plus de quatre ans.

Roland-Garros : Ces nouvelles têtes du circuit féminin qui ont éclos à Roland

Cette édition de Roland-Garros aura vu éclore de nouvelles joueuses, qui ont brillé pendant la quinzaine et bousculé le circuit féminin en place. Une nouvelle génération de joueuses qui n’a pas froid aux yeux, qui a fait tomber des têtes de série, et qui se hisse dans le dernier carré du Grand Chelem parisien. Retour sur ces joueuses prometteuses à suivre.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Fiona Ferro s'est qualifiée pour les huitièmes de finale à Roland-Garros, ce samedi 3 octobre.  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Iga Swiatek (MARTIN BUREAU / AFP)

• Iga Swiatek, la force tranquille à 19 ans

Elle est la révélation de ce Roland-Garros. La Polonaise de 19 ans, Iga Swiatek, et lauréate de cette édition 2020 de Roland-Garros est passée de l’ombre à la lumière en seulement deux semaines. Pour sa deuxième participation à Roland-Garros – elle avait atteint les huitièmes de finale l’an passé - la Polonaise n’a cessé de briller sur la terre ocre parisienne. Au-delà de n’avoir perdu aucun set sur l’ensemble de la quinzaine, comme Justine Henin en 2007, elle est aussi la tombeuse de Simona Halep, numéro 2 mondiale et ancienne vainqueur de Roland-Garros, en deux sets plutôt sévères (6-1, 6-2).

Au premier tour, la 54e mondiale a aussi éliminé en guise d’échauffement Markéta Vondroušová, finaliste 2019 de Roland-Garros. Iga Swiatek n’a eu besoin qu’une seule tentative pour s’offrir la coupe Suzanne-Lenglen. D’autant plus que Roland-Garros est son tournoi favori, elle qui a un gros faible pour la terre battue. "J'adore jouer sur terre. J'ai grandi sur terre. Je suis dans ma zone de confort. J'ai toujours vu Roland-Garros comme une grosse opportunité pour moi", confiait alors la vainqueur du tournoi de Wimbledon chez les juniors en 2018. Après son tournoi incroyable, elle entrera lundi dans le Top 20, au 17e rang mondial. Une trajectoire hors du commun pour la jeune prodige de 19 ans, encore 54e mondiale jusqu’à dimanche.

  (ROB PRANGE / SPAINDPPI)

• Sofia Kenin, celle qui confirme

Contrairement aux deux joueuses précédemment citées, l’Américaine Sofia Kenin ne fait pas partie des découvertes de ce Roland-Garros mais confirme en revanche son rang. Numéro six mondiale, elle est la seule tête de série à être parvenue à rejoindre la finale Porte d'Auteuil. C’est en début d’année qu'elle a véritablement éclos avec son premier titre du Grand Chelem en remportant l’Open d’Australie. Si elle n’a pas réussi à réaliser le doublé cette année avec Roland-Garros, ce qui n’est plus arrivé depuis 2016 avec les victoires d’Angelique Kerber à l’Open d'Australie et à l’US Open, elle est toutefois parvenue à atteindre la finale d’un deuxième Grand Chelem la même année. En 2020, seules Petra Kvitova et Sofia Kenin ont atteint au minimum les huitièmes de finale en Grand Chelem, signe d’une certaine régularité, assez difficile à maintenir dans le tableau féminin ces dernières années. 

Nadia Podoroska a réalisé l'exploit de se qualifier en demi-finale de Roland-Garros.  (ROB PRANGE/SHUTTERSTOCK/SIPA / SHUTTERSTOCK)

• Nadia Podoroska, demi-finaliste et déjà un record 

Nadia Podoroska a dû un peu plus batailler pour atteindre les demi-finales de Roland-Garros, notamment face à Yulia Putintseva et Barbora Krejcikova contre qui elle a dû s’accrocher dans des matchs à trois sets. Elle a en revanche fait chuter Elina Svitolina, tête de série numéro 3, en deux sets. Pour son premier Roland-Garros, Nadia Podoroska a même déjà commencé à engranger des records. Elle est en effet devenue la première joueuse de l'ère Open, soit depuis 1968, issue des qualifications, à accéder aux demi-finales à Roland-Garros.

Avant elle, neuf autres joueuses ont tenté d'arriver à ce stade, en vain. Elle est aussi la première femme argentine à atteindre le cercle des huit dernières joueuses qualifiées à Paris depuis la demi-finale de Paola Suárez en 2004. Pour sa première participation à Roland-Garros, ce grand chelem est une réussite. Classée 131e avant Roland-Garros, elle va faire son apparition dans le Top 50, à la 48e place mondiale. Il reste maintenant à confirmer ces bons résultats de cette belle quinzaine dans les prochains rendez-vous. 

Crédit Fiona Ferro (Anne-Christine POUJOULAT/AFP). Crédit Clara Burel (ROB PRANGE/SpainDPPI/AFP).

Les Françaises vers un bel avenir ?

Deux Françaises ont aussi fait parler d’elles lors de ce Roland-Garros et pourraient bien être la relève du camp tricolore. La Bretonne Clara Burel et la Niçoise Fiona Ferro, âgées respectivement de 19 et 23 ans, ont régalé pendant la quinzaine. Burel, d'abord, a été la révélation de ce Roland-Garros. Invitée dans le tableau final, la jeune de 19 ans a impressionné pour sa première participation au Grand Chelem Porte d'Auteuil. Arrivée 357e mondiale après une opération au poignet gauche en mai 2019 qui l’a stoppée pendant un an dans son élan, la Bretonne a accédé au troisième tour de Roland-Garros, après avoir battu Arantxa Rus, Kaja Juvan et Zhang Shuai. Si elle a encore beaucoup à apprendre et matière à progresser, elle a toutefois montré un très beau niveau de jeu lors de cette quinzaine et a prouvé qu’elle était capable de battre des joueuse du Top 50. D’ailleurs, ces bons résultats lui permettront d’accéder au 240e rang. Un bond de géant pour celle qui ne fait que gravir les marches du classement WTA. 1062e en 2017, elle est passé 552 en 2018, 477 en 2019 et pour atteindre la 357e place avant le tournoi.

Fiona Ferro a elle aussi réalisé un très bon tournoi. La Française, qui s'était déjà révélée aux yeux des Français lors de la victoire de la France en Fed Cup en 2019, a poursuivi son éclosion. Après avoir battu Heather Watson, Elena Rybakin, Patricia Maria Țig, la Niçoise s'est inclinée en huitième de finale face à Sofia Kenin, tête de série numéro 4 et finaliste malheureuse de Roland-Garros. Mais la Française est loin d'avoir démérité. Face à Sofia Kenin, elle a réussi à lui prendre un set et à la mettre en difficulté. Ces bons résultats Porte d'Auteuil traduisent une bonne dynamique, elle qui est restée invaincue avec sept victoires depuis la fin du confinement jusqu'à sa défaite à Roland-Garros, un privilège qu’elle partageait avec Novak Djokovic chez les hommes. Après sa victoire au tournoi de Palerme, sa qualification pour les huitièmes de finale à Paris, une première pour elle en Grand Chelem, a confirmé la progression manifeste de la joueuse de 23 ans. Deux belles aventures que le public français aura à cœur de suivre lors des prochains grands rendez-vous. 

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.