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Roland-Garros : Elliot Benchetrit remporte le duel franco-français et se qualifie pour le tableau final

Luttant avec lui-même, Elliot Benchetrit s'est finalement qualifié pour le tableau final de Roland-Garros en battant Enzo Couacaud (4-6 7-6 6-2). Le Niçois accède au grand tableau de Roland-Garros pour la deuxième année consécutive. En 2018, il avait pu affronter Gaël Monfils grâce à une wild-card.
Article rédigé par Justine Saint-Sevin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (ERIC FEFERBERG / AFP)

Renversant. Difficile de qualifier par un autre terme le duel qui a opposé sur le court 14 les Français Elliot Benchetrit et Enzo Couacaud. Mené tranquillement d’un set par Couacaud, sifflé par une partie du public agacé par ses râles et un jet de raquette, Benchetrit a finalement rallié derrière lui des travées soufflées par son caractère et son coup droit surpuissant.

"J’ai pris plus de risques dans les moments importants. Ça a mis du temps à venir, mais ça m’a finalement sourit", lâchait le Niçois à la sortie du court. Car avec 44 fautes directes pour autant de points gagnants le gamin de 20 ans, qui vivait ses premières qualifications à Roland Garros (après avoir bénéficié d’une Wild Card en 2018), a longtemps été dépassé par la constance de son adversaire.

Alors qu'il manquait de patience et voyait la petite balle jaune s’écraser à quelques millimètres de la précieuse ligne blanche ou dans le filet sur un énième amorti loupé, Enzo Couacaud, pensionnaire de l’Académie Mouratoglou, récitait tranquillement sa partition. Un service slicé clinique, une couverture du terrain teigneuse en l’attente d’une faute de son adversaire. La stratégie a fait mouche lors du premier set (6-4). Benchetrit était alors au bord de l’implosion.

La frustration comme moteur

"Niveau caractère je suis un peu comme Benoit Paire. Je m’énerve beaucoup sur le terrain. C’est ma manière de libérer la pression, le stress. J’en ai besoin, c’est quelque chose qui m’aide dans les moments cruciaux pour mettre un peu plus de puissance, d’envie, aller chercher la balle de plus. L’important est que cet énervement soit contrôlé et qu’il n’empêche pas de perdre le fil. C'est ce qui s'est passé», expose le vainqueur. Il confiera d'ailleurs être accompagné "de coaches de vie" là pour l'aider à canaliser ses émotions et à apprendre à s’en servir efficacement sur le court.

A valeur d'exemple ? Ce jet de raquette de frustration intervenu dans le second set. Le geste lui a permis "de reprendre ses esprits et d’évacuer". Pour Jean-Michel Pequery, coach et accompagnateur mental du joueur, cet élément est la preuve d’une progression en terme de comportement de son poulain. "Sous ses airs un peu nonchalant c’est quelqu’un de très précis qui a du mal à accepter quand il rate. Il se frustre parce qu’il fait le jeu et il a l’impression que le match est contre lui", précise l’ancien joueur professionnel avant de poursuivre. "Des fois, on voit des joueurs qui n’extériorisent rien et qui n’arrivent pas à finir les matches lui il l’a fini. Je vais le féliciter pour ça."

Du reste ne lui parlez pas d'ambition. Celui qui affrontera l'Américain Cameron Norrie (41e mondial) au premier tour du tableau principal assure aborder les prochains matches comme les qualifications entendez sans "attente particulière". Juste le bonheur d'être un joueur français à Roland, dans un Grand Chelem et d'évoluer sur la terre battue, sa surface favorite.

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