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Roland-Garros : Elliot Benchetrit s'offre Cameron Norrie et file au deuxième tour

Elliot Benchetrit est sorti vainqueur de son match contre Cameron Norrie au premier tour de Roland-Garros mardi. Bel exploit pour le Français, 273e mondial et issu des qualifications. Il s'est imposé en trois manches sèches sur le court n°7 (6-3, 6-0, 6-2) face à un adversaire du Top 50. Le Niçois disputera pour la première fois le deuxième tour d’un tournoi du Grand Chelem. Il y retrouvera Dusan Lajovic, tombeur de Thiago Monteiro.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
  (JULIEN CROSNIER)

Il avait pris un set à Gaël Monfils au premier tour l'an dernier. En 2019, Elliot Benchetrit participera pour la première fois au deuxième tour d'un tournoi du Grand Chelem. Sur le court n°7, il a régné en tyran sur Cameron Norrie, un adversaire pourtant mieux classé de 224 places dans la hiérarchie ATP. 

Intraitable sur sa mise en jeu, il a même contraint le Britannique au silence dans la deuxième manche : la bulle (6-0). A 20 ans, le natif de Nice a fait preuve d'une belle maturité sur le court et n'a eu besoin que d'1h24 de jeu pour étriller le 49e joueur mondial. 

"Je ne vise rien depuis le début. Je ne me donne aucun objectif parce que ça peut freiner, faire peur. Je préfère être libre de jouer tous mes matches à fond", prévenait-il avant de se lancer dans la compétition. Il affrontera la tête de série numéro 30 et finaliste de Monte-Carlo Dusan Lajovic au prochain tour, pour continuer son aventure sur la terre battue, surface sur laquelle il se dit "être comme un poisson dans l'eau".

Un tempérament abrasif

Sa carrière aurait pourtant pu le mener vers d'autres terrains.  A 10 ans, il a dû faire un choix entre le ski, le basket et la balle jaune. Dans les traces de sa mère, semi-pro dans les deux premiers sports, il a suivi ses conseils, en l'occurrence "choisir le sport où (il) avait le plus à apprendre". Sa progression a été moins précoce que celle d'un Geoffrey Blancaneaux, mais il a formulé mardi quelques belles promesses.

Joueur au tempérament explosif, il se compare lui-même à Benoît Paire et à Corentin Moutet. "Je ne suis qu'un être humain et parfois je me laisse un peu dépasser", a concédé l'intéressé, que l'on a vu très tendu au troisième tour des qualifications contre son compatriote Enzo Couacaud. Clin d'oeil amusant, il avait pris la place de Nick Kyrgios dans le tableau, après le forfait de ce dernier. Un joueur fantasque, "très marrant", mais dont il "ne comprend pas trop les choix".

Une lutte intérieure

Son coach Jean-Michel Pequery le juge tout de même en progrès sur le plan mental, notamment dans "sa gestion des émotions et sa connaissance de lui-même". Une discussion avec Jo-Wilfried Tsonga à Bordeaux a peut-être été fondatrice pour Benchetrit, dont la célébration sur le court était une dédicace explicite au Manceau.

Un beau défi attend le 273e joueur mondial au second tour. Celui qui aimerait débuter une formation en psychologie du sport devra se battre contre un adversaire mieux classé que lui et surtout contre ses propres travers.

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