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Roland-Garros : "J'ai le sentiment que je portais un poids" explique Osaka après sa défaite au 3e tour

Éliminée dès le troisième tour de Roland-Garros, la n°1 mondiale Naomi Osaka est revenue sur ses prestations en demi-teinte Porte d'Auteuil, qui ont conduit à sa défaite ce samedi contre Katerina Siniakova (6-4, 6-2). "Tendue", "stressée", la Japonaise a reconnu ne pas forcément avoir abordé comme il le fallait le Grand Chelem parisien. Mais, en conférence de presse, elle a refusé tout abattement et explique que son échec "est probablement ce qui pouvait lui arriver de mieux."
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (THOMAS SAMSON / AFP)

Au premier tour, vous étiez très nerveuse et vous avez réussi à vous en sortir. Est-ce que l'on peut dire que vous avez été nerveuse pendant tout le tournoi ? 

Naomi Osaka : "Oui, je dirais ça. Mais je ne veux quand même pas trop exagérer ce point. Il est vrai que pendant ce tournoi, j'ai eu un sentiment différent des autres Grands Chelems que j'ai joués. Parce qu'en général, j'ai le sentiment que cela me libère. Or cette fois-ci j'étais tendue, tout le temps."

Dans quelle mesure êtes-vous déçue pour l'instant ? 

Osaka : "Eh bien, je dirais que sur une échelle de 1 à 10, je suis à 100 là !"

Quelles ont été les principales difficultés posées par Siniakova sur une surface comme la terre battue ? 

Osaka : "Peut-être la relance."

Vous avez été tout à fait honnête avec les médias : vous nous avez dit ce que représentait la pression d'être numéro 1 dans un Grand Chelem. De quelle manière aborderiez-vous différemment un Grand Chelem dans une même position à l'avenir ? 

Osaka : "Je ne sais pas vraiment. J'ai tendance à vivre dans l'instant, raison pour laquelle je n'aime pas beaucoup parler de l'avenir. Pour l'instant, je ressens ce que je ressens."

Et que ressentez-vous ? 

Osaka : "On vient de me demander si je me sentais déprimée ! Je ne veux pas dire que je me sens déprimée. C'est une partie naturelle de la vie, surtout quand vous vous entraînez énormément pour des moments comme celui-ci. Votre résultat n'est pas ce que vous souhaitiez. Je ne dirais pas que je suis déprimée, parce que c'est très fort. Je me suis déjà sentie comme ça. Je suis très déçue de la manière dont j'ai joué, j'aurais aimé mieux jouer, mais je ne peux pas revenir en arrière !"

Avez-vous ressenti un sentiment d'invincibilité dans vos matchs précédents que vous n'avez pas ressenti aujourd'hui ? 

Osaka : "Non. Parce que je ne pouvais pas, pour aucun des matchs précédents, dire que j'allais gagner. Aujourd'hui, je me suis sentie très fatiguée. Les matchs précédents, j'avais effectivement mal à la tête, mais je n'étais pas fatiguée. Donc je pensais que les maux de tête venaient du stress. Parce qu'en général, je ne me sens pas mal. Je ne suis pas malade. Donc j'avais un mal de tête, mais je pensais pouvoir aller jouer quand même." 

"J'ai le sentiment que je portais un poids"

Quand on cherche le favori pour gagner Roland-Garros, c'est toujours très difficile. Il y a de vraies montagnes russes. En tant que numéro 1 mondiale, est-ce que vous pensez que tout le monde peut gagner et qu'il y a pas mal d'éléments d'incertitude ? 

Osaka : "Je n'aime pas quand les gens disent cela parce que cela donne l'impression qu'il n'y a aucune régularité. Mais je ne sais pas. Il y a des gens dont on peut toujours dire qu'ils iront loin, et j'espérais être l'une d'entre elles, mais je suis ici aujourd'hui. J'ai tendance à me concentrer sur moi-même."

Vous ne semblez pas avoir vraiment profité de ce tournoi. Est-ce que c'est dû à la pression d'être numéro 1, d'où est-ce que cela vous est venu ? 

Osaka : "J'ai le sentiment que je portais un poids. C'est un peu parce que tout est un peu nouveau. J'ai déjà joué à Roland-Garros, mais jamais dans cette situation avec ce statut de numéro 1. Cela n'a pas été mon moment le plus joyeux, je dirais, parce que vous, vous êtes des journalistes spécialisés dans le tennis, vous êtes plus habitués à tout cela ! Mais les gens qui sont hors du tennis regardent le classement et disent : "elle doit gagner le match parce que l'autre est classée 5 200". Mais il y a des hauts et des bas. L'an dernier, je n'étais pas numéro 1 mais peut-être 70ème. Donc les gens sont bons, mais pas toujours. Il y a des moments où on a de bons résultats, et d'autres moins."

"C'est probablement ma meilleure saison sur terre battue"

Qu'est-ce qui pourrait vous arriver de mieux maintenant pour alléger le poids qui pèse sur vos épaules ? 

Osaka : "Vous savez, c'est bizarre, mais le fait que j'ai perdu est probablement ce qui pouvait m'arriver de mieux ! J'étais trop dans la réflexion sur le programme des Grands Chelems. C'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire. Mais il faut que je sois consciente du fait que si c'était si facile, tout le monde aurait réussi. Donc il faut que je continue à m'entraîner dur et me mettre dans une position pour regagner à nouveau. Pour l'instant, je sors du tournoi. Je rentre chez moi. Et désolée, mais vous ne me manquerez pas !"

Comment pouvez-vous résumer votre saison sur terre battue dans l'ensemble ? Et qu'est-ce que vous attendez du gazon ? 

Osaka : "Si je pense en termes de résultat, c'est probablement ma meilleure saison sur terre battue : 2 demi-finales, 2 quarts et ici je n'ai pas perdu au premier tour, cela aurait pu être pire mais mieux aussi. Je n'ai pas grand-chose de négatif à dire sur cette saison sur terre battue, notamment parce que c'est la saison la plus longue sur terre battue avec J et Nana. Nana est revenue et Abdul est là aussi. On forme une véritable équipe. On va aller à la saison sur gazon. Je n'ai jamais eu de très bons résultats sur gazon. Mais je pense qu'il faut que je regarde vers l'avant."

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