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Roland-Garros : la Française Clara Burel, 19 ans, qualifiée pour le deuxième tour après sa victoire sur Arantxa Rus

La deuxième plus jeune Tricolore en lice cette année à Roland-Garros, Clara Burel, a réussi son examen d'entrée. La Bretonne s'est qualifiée en début de nuit mardi pour le deuxième tour en disposant de la Néerlandaise Arantxa Rus (6-7, 7-6, 6-3). A 19 ans, elle affrontera la Slovaque Kaja Juvan au tour suivant. Un véritable exploit.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La tenniswoman française Clara Burel, ici après sa première victoire sur le circuit WTA, au tournoi de Strasbourg le 20 septembre 2020 (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

C'est déjà la belle histoire du clan français cette année Porte d'Auteuil. Sous le ciel gris, la plupart des cadors tricolores broient du noir. Mais dans la nuit parisienne lundi, une lueur est apparue. Elle a tout juste 19 ans que déjà elle gère les fermetures de Roland-Garros comme une grande. Clara Burel a signé le plus beau résultat de sa carrière en disposant de la 67e joueuse mondiale Arantxa Rus en trois manches accrochées (6-7, 7-6, 6-3). La native de Rennes a remporté le premier match de sa carrière en Grand Chelem, sans doute pas le dernier. Tout n'a pourtant pas été simple pour ce grand talent du tennis féminin français. Ni lundi sur les courts, ni ces derniers mois en dehors.

Burel a dû revenir de loin, de très loin même. Elle avait pris le match par le bon bout face à une joueuse bien plus expérimentée (29 ans) et au style très éloigné du sien. Rattrapée par la pression et le niveau de jeu de son adversaire, la Française a manqué l'occasion de se détacher dès la première manche à 5-3, 30-40 sur le service de son adversaire, puis dans le tie –break qu'elle a mené 5-1 avant de céder 9-7. Breakée d'entrée dans le deuxième set, elle aurait pu s'effondrer et laisser filer son premier match dans le grand tableau à Roland-Garros. Mais la jeune femme aux airs parfois ronchons est une dure à cuire. C'est parce qu'elle en a vu d'autres, déjà dans sa jeune carrière.

N.1 mondiale juniors… puis arrêtée près d'un an

Promise à une carrière brillante quand elle avait été appelée à 17 ans seulement par Yannick Noah en équipe de France de Fed Cup, Clara Burel a vu sa trajectoire météorique se stopper après une saison 2018 exceptionnelle en juniors. Championne du monde, numéro une mondiale et vainqueur du Masters, finaliste de l'US Open et de l'Open d'Australie… La Bretonne avait tout pour exploser. Mais son ascension a été stoppée net, et brutalement. Arrêtée pendant dix mois en 2019 suite à une très sérieuse blessure au poignet gauche qu'elle trainait depuis quatre ans, elle avait dû regarder Roland-Garros à la télévision. Elle n'a finalement renoué avec le fil de ses promesses que durant ce mois de septembre avec un premier succès en WTA, au tournoi de Strasbourg. Et ce scénario renversant lundi.

Menée une manche à rien, la 357e joueuse au classement WTA a vu le précipice de près quand Arantxa Rus n'était plus qu'à deux points du match à 6-5, 30-0 dans le deuxième acte. Dos au mur, elle a su profiter des fautes de la Néerlandaise pour débreaker et signer un tie-break quasi parfait dans la foulée (7-2). Désormais en contrôle, la droitière n'a plus desserré l'étreinte pendant que Roland-Garros se vidait de son public. A 0h10 (le match le plus tardif de l'histoire de Roland-Garros), la Française a pu laisser exploser toute son émotion dans les bras de sa mère, au bord du court. "Je viens juste de voir qu'il était presque une heure du matin, je ne m'en étais pas rendue compte, a-t-elle réagi après la rencontre à L'Equipe. Je pensais qu'il était 21 heures ou 22 heures... En tout cas, je n'ai pas trop pensé à regarder le ciel ou à admirer les étoiles."

Sa toute première victoire en Grand Chelem, Clara Burel est allée la chercher. Elle s'est désormais donnée le droit de rêver à un parcours improbable, et, hasard du tableau, de s'offrir une belle revanche. Elle retrouvera au tour suivant la Slovaque Kaja Juvan (tombeuse surprise de l'Allemande Angelique Kerber), qui l'avait privé d'une médaille d'or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018. L'histoire semble trop belle pour s'arrêter là.

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