Roland-Garros : Retour perdant pour Lucas Pouille, éliminé au 2e tour par Martin Klizan en cinq sets
« Allez Lucas lâche-toi ! » Il devait avoir 8 ou 9 ans, le petit garçon qui a prononcé cette phrase au beau milieu du 6e jeu du dernier set. Sa remarque s’est élevée un peu plus haut que les dizaines d’autres cris que l’on entend entre chaque point. Parce qu’il avait raison. Lucas Pouille ne se lâchait pas. Lucas Pouille ne se lâche quasiment jamais. Il essaye pourtant. Parfois il brandit son poing, comme lors du break dans le set final à 3-3. Mais dans le jeu, cela reste terriblement scolaire. Ses coups sont puissants, efficaces. Mais ils sont carrés, calculés. Il ne laisse pas place à l’inspiration, à la folie. Même ses amorties, coup créatif par excellence, sont conventionnels. A tel point que quand tout ne fonctionne pas comme prévu, il "dégoupille".
Lucas Pouille mène 5-4 service à suivre dans le dernier set. Depuis la reprise du match, son service est impeccable : il a planté dix aces et remporté quasiment tous ses jeux de service facilement. On se dit que l’interruption de la veille (à 3-1 contre lui dans le quatrième set) l’a remis à l’endroit puisqu’il récite son tennis et remporte 5 jeux d’affilée. De son côté, Klizan peine à retrouver son niveau de la veille. Il accumule les fautes directes. L’issue paraît irrémédiable. Mais comme souvent avec Lucas Pouille, les dynamiques n’en sont pas. Vous le sentez très bien dans son match, imperturbable ? C’est là qu’il dégoupillera et enchaînera 3 fautes directes. Cela ne manque pas : Pouille enchaîne les erreurs et laisse le Slovaque revenir à 5-5 avant de perdre le match quelques jeux plus tard. Comme jeudi, quand il a vu Klizan mener deux sets à un. Ou comme ce vendredi, quand n'est pas parvenu à boucler le match à 5-4 dans le dernier set.
Depuis sa demi-finale à l'Open d'Australie, Lucas Pouille ne sort plus la tête de l'eau. Son bilan est indigne de son classement (26e) : 9 défaites pour 2 victoires. Sa victoire au Challenger de Bordeaux n'a été qu'un sursaut, sur lequel il n'est pas parvenu à capitaliser. A Roland-Garros, il est arrivé très tôt, parmi les premiers, pour s'entraîner. "Je me suis fait 3h d'entraînement par jour, pour être prêt bien jouer pendant 5 sets sur terre" avait-il confié en conférence de presse en début de semaine. La condition physique était bien là. La force mentale, en revanche, pose question.
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