Roland-Garros : Tatlot, Muller et Denolly, symboles du combat permanent des qualifications
Tatlot, la victoire de la ténacité
Pour la 5e fois de sa carrière, Johan Tatlot est sur la ligne de départ des qualifications de Roland-Garros. Pour la première fois de sa carrière, il a franchi ce premier obstacle. A 23 ans, le 260e mondial commençait à trouver le temps long. "J'avais un peu mal au ventre avant la rencontre", souriait-il après le match. Opposé au 158e mondial, Tatsuma Ito, il ne s'est pas épargné. Même s'il assurait "faire abstraction du fait que c'est un Grand Chelem", après avoir pris la 1re manche 6-2, il a perdu son service, et a couru tout le 2e set derrière le score. Mené 5-3, le Nippon a même servi pour le set à 5-4.
Mais à sa deuxième balle de débreak, le Français a recollé. La fin de la peur ? Pas du tout. Dans le jeu décisif, son adversaire a commis beaucoup de fautes. Tatlot s'est donc envolé (5-0). Puis, il a calé. 5-1, 5-2, 5-3. "J'ai demandé que le public me pousse en fin de rencontre", soulignait-il avec gourmandise. Après 1h37 de jeu, Johan Tatlot a conclu 6-2, 7-6 (7/3). Pour enfin voir le 2e tour, et un petit bout de lumière. "Mon début de saison a été compliqué. je n'ai pas pu jouer", de janvier à mars. Et depuis le début avril sur terre battue, il n'avait remporté que quatre victoires en six tournois sur le circuit secondaire. Avec ce succès, cela change beaucoup de choses.
Muller, le retour de la belle histoire
La saison passée, Alexandre Muller avait échoué au 3e tour des qualifications de Roland-Garros. A une victoire du tableau final. Pour sa deuxième participation aux "qualifs", il est passé à un point de la sortie de route dès le 1er tour. 303e mondial, le Francilien a flirté avec l'élimination face à l'Italien Alessandro Gianessi (165e mondial). Il s'en est fallu d'une montée au filet et d'une volée amortie de revers pour ne pas passer à la trappe. "Dans ces cas-là, on ne réfléchit pas trop", disait-il dans un sourire. "Cela se joue à peu de choses. Je ne sais pas si c'est de la réussite, mais je suis allé la chercher."
Muller a même fait plus qu'effacer cette balle de match. Il a aussi débreaké alors que son adversaire servait pour le match. Il a aussi conquis le public, alors que le début de rencontre ne soulevait pas les foules, comme le remarquait sa compagne Sara Cakarevic: "Au début, je me sentais un peu seule à l'encourager, avec ses entraîneurs", rigolait celle qui a été 319e mondiale mais qui revient de blessure. La belle histoire d'Alexandre Muller avec les qualifications a repris son cours. Et il y croit: "Passer à un point de l'élimination, cela n'a pas empêché certains d'aller très loin", espère-t-il.
Denolly, une histoire de lignes
Egalité trois partout dans le second set. Corentin Denolly, 21 ans, souffre face aux frappes lourdes qu’enchaînent son athlétique adversaire du jour. Molets, bras saillants, l'Américain Michael Mmoh (tête de série n°22) est un monstre physique. Laminé dans le premier set (6-1) et auteur de nombreuses fautes directes, il semble avoir enfin réglé la mire et parvient enfin à faire parler toute sa puissance.
Juste assez pour faire courir le français, pas assez pour le mettre à la faute. Malgré une réussite jusqu’alors peu fructueuse, Mmoh tente une attaque. Un premier coup droit croisé qui s’écrase à quelques centimètres de la ligne. Le lob qu’il tente lors du point suivant après avoir forcé le natif de Vienne à balayer le court connait le même sort. S’en suit un duel d’amorties remporté par Denolly, dont la précieuse balle jaune embrasse une nouvelle fois la ligne blanche (5-4).
Le premier break du second set pour le Français. Le break de trop pour l'Américain. Entre râles et bras tournés vers le ciel Mmoh peine à cacher son agacement devant la réussite de Denolly.
Le Français clôture finalement la rencontre sur un ace pour remporter sa 20e victoire sur terre cette saison. « Je sais qu’il était en phase de reprise, mais c’était une bonne préparation pour la suite. J’ai déjà passé un tour ici, j’espère pouvoir aller plus loin cette année », glisse-t-il malicieux à la fin de la rencontre.
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Justine Saint-Sevin
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